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Première mention vers 1200, la seigneurie d'Athis fut
saisie en 1502 sur Jean des Abbés. Adjugée à Guillaume Godet, receveur des
tailles à Châlons, elle échut à sa fille Jeanne, qui épousa le troyen Pierre
Le Boucherat et adopta la religion réformée. Incendiée pendant les Guerres
de Religion et reconstruite sous Henri IV, la maison seigneuriale figure
dans un texte de 1602 comme "fermée de murailles, tours, fossés et
ponts-levis", dispositifs de défense qui n'apparaissaient ni dans un texte
de 1487, ni dans un autre de 1506. En 1662, Pierre Lallement, vicomte de
Lettrée, échange sa terre de Pringy contre celle d'Athis, cédée par
Christophe Le Boucherat. Il fait construire le corps de logis correspondant
au château actuel, mais les revenus de sa charge de Grand Maître des Eaux et
Forêts d'Orléans ne lui suffisent pas à éviter la ruine. Lorsqu'en 1708 il
meurt à Athis, le terre ne lui appartient plus. Saisie dès 1689, elle a été
adjugée l'année précédente à l'un de ses voisins. Le nouveau propriétaire
est Jean-François Cappy, seigneur de Oiry, commissaire ordinaire des Guerres
et conducteur de la cavalerie légère, issu dit-on d'une famille originaire
de Mantoue. En 1712, il reçoit à Athis Jacques Stuart, le fils de l'ancien
Roi d'Angleterre, quittant Saint-Germain pour partir en exil.
François de Cappy, major au régiment du Roi, vient habiter Athis après son
mariage, en 1724. Son fils Gilles, le chevalier d'Athis, capitaine au Royal
Champagne, quitte le service en 1765 et vient à son tour y habiter. A sa
mort en 1795, sa nièce hérite du domaine mais s'installe à Ecury après son
mariage avec Monsieur de Chamorin. La comtesse de Sainte-Suzanne, sa fille,
délaisse Athis au point qu'en 1832 l'ancien logis, à l'est, s'effondre dans
les douves, aussitôt comblées. Il faut attendre la mariage de sa
petite-fille avec le baron Ludovic de La Tullaye en 1848, pour
qu'intervienne une restauration générale, accompagnée de transformations
dans la distribution intérieure et la décoration. Toujours transmis par
succession, depuis 1707 jusqu'à Monsieur Bernard Machet, propriétaire
actuel, le château garde le charme des demeures marquées par l'apport des
générations.
De part et d'autre du corps de logis principal, daté de 1699, deux ailes
basses rejoignent des ouvrages d'angle au tracé bastionné dont l'un, à
l'ouest, conserve plusieurs fenêtres à mouluration gothique. L'unité de
l'ensemble vient des maçonneries de craie, rehaussées de chaînes et
d'encadrement de pierre dure, et des corniches à modillons caractéristiques
de la région de Châlons. Mais plus que cette architecture assez courante,
c'est la qualité du décor qui retient l'attention: la rampe de l'escalier,
simulant une succession de balustres, et surtout les boiseries exécutées en
1764 par Monsieur Dema, ébéniste à Paris, pour la chambre que se fit
aménager le chevalier d'Athis lorsqu'il quitta l'Armée. Guirlandes et
trophées Louis XVI accompagnent des médaillons peints de sujets
mythologiques ou galants. L'alcôve présente la particularité de pouvoir
disparaître entièrement derrière la boiserie.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures (à l'exclusion de la
partie de la tour sud-ouest récemment restaurée) ; l'escalier avec sa rampe
en fer forgé ; la cheminée du salon au premier étage : inscription par
arrêté du 17 février 1982. (1)
château d'Athis 51150 Athis, propriété privée, ne se visite pas.
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