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Construite au début du XVIIe siècle la demeure
devait abriter une garnison de chevau-légers, formation d'élite chargée de
surveiller la frontière du royaume, face au duché de Lorraine. A l’austérité
d’une ordonnance quasi militaire, elle allie l’éclat d’un appareil brique et
pierre extrêmement soigné. Seigneur de Braux-Sainte-Cohière à la fin du XVIe
siècle, Philippe de Thomassin devint en 1588 gouverneur de Châlons, comme le
rappelle sa plate-tombe, conservée dans la cathédrale. C’est lui qui fit
bâtir en ville l’hôtel du vidamé, timbré de ses armes, et reconstruire,
selon toute vraisemblance, le château de Braux. Daniel Drouet lui succéda au
début du XVIIIe siècle et, en 1765, Charles-Louis Drouet, ancien capitaine
d'infanterie, vendit la seigneurie, moyennant 83 000 livres, à Adam-Claude
d’Origny, capitaine au régiment de Champagne. Malgré la confiscation
prononcée en l’an IL, les citoyennes Dorigny furent autorisées à demeurer à
Braux, à la double condition de convertir les bâtiments à usage agricole et
d’en faire disparaître les attributs seigneuriaux. C’est à
Braux-Sainte-Cohière qu’à la veille de Valmy, Dumouriez établit le P.C. des
troupes françaises. Saccagés à plusieurs reprises par le passage des
troupes, convertis en exploitation agricole, puis en hôpital militaire et en
cantonnements pour les troupes américaines, au cours de la guerre de
1914-1918, les bâtiment ont cependant gardé leur caractère et leur
authenticité, mis en valeur par une restauration attentive.
De larges douves entourent le terre-plein à peu près carré qui leur sert
d’assise. Un pont dormant conduit au grand portail de pierre, orné de
pilastres et d’un fronton courbe, qui sépare de vastes corps de dépendances
aux combles débordants, à faible pente, couverts de tuile romaines reposant
sur un plancher d’éclatés de chêne, comme il est d’usage en Champagne
humide. Flanquées de hautes tours d’angle cylindriques, ces dépendances
doivent beaucoup de leur caractère au parement continu, fait d’assises
alternées de briques et de pierre de gaize, et régulièrement scandé par des
jambes de pierre, qui se poursuit sur les bâtiments de service en retour, de
part et d’autre de la cour. Vraisemblablement élevé au XVIIe siècle, comme
en témoigne sa façade de briques, rehaussée de cordons et de chaînes de
pierre appareillées en relief, le corps d’habitation doit aux remaniements
opérés au XVIIIe le profil courbe des linteaux de ses baies et celui de son
comble à la Mansart, couvert en ardoise. Sur la droite venait s’accoler le
grand manège carré, abattu au début du siècle, qui achevait de fermer la
cour. Le pigeonnier octogonal, brique et pierre aurez-de-chaussée, colombage
recouvert d’ardoise à l’étage, abrite un petit musée régional d’orientation.
Quant aux dépendances, elles ont reçu diverses affectations culturelles;
salle d’audiovisuel dans l’une, salle d’exposition dans l’ancienne bergerie,
dotée d’une superbe charpente et d’une galerie de bois; salle de concerts et
de conférences dans le bâtiment symétrique. Centre d’animation privilégié de
l’ Association culturelle Champagne-Ardennes, primé au concours
Chefs-d’Œuvre en Péril, par la Fondation de France et par plusieurs
associations de sauvegarde du patrimoine, le château accueille chaque année
plus de 25 000 visiteurs français et étrangers, dans le cadre de concerts,
expositions, conférences et colloques. La Tuile d'Or qu’y décerne un jury
vise à encourager la restauration de maisons anciennes dans le respect de
l’originalité régionale et de la qualité de vie. Quant au désormais célèbre
Noël des Bergers, la chute de l’élevage du texel en Argonne risque de le
remettre en question, tout au moins dans l’authenticité qui a fait sa
réputation. À gauche du château a été récemment créé un jardin formé de
plusieurs chambres gazonnées, séparées par des arbustes taillés donnant
l'illusion de perspective. Au fond, face au logis, un tapis vert rejoint les
allées d’entraînement tracées dans le bois et l’obélisque qui marque l’axe
de la composition. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château et des
communs, y compris le portail d'entrée ; l'escalier intérieur avec sa rampe
en bois ; le pigeonnier et les douves avec leurs ponts : classement par
arrêté du 12 octobre 1972.
château de Braux Sainte Cohière 51800 Braux Sainte Cohière, tél. 01 46 51
41 64. ouvert au public, Visites uniquement sur rendez-vous en téléphonant
au 01 46 51 41 64, ouvert à tous pour les journées européennes du
Patrimoine.
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