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Château d'Ampoigné (Mayenne)
 
 

         A l'entrée du bourg, le château d’Ampoigné a conservé le nom de ses premiers seigneurs, issus d'une famille de chevalerie qui portait: 'd'argent fretté de gueules de 6 pièces'. Ils ont possédé ce fief et porté le nom d’Ampoigné du XIe jusqu’au milieu du XIIIe siècle. En fait, ce nom est mentionné dès 1080, date à laquelle Alléaume d‘Ampoigné figurait comme témoin d'un don fait aux religieuses du Ronceray d'Angers dans la ville de Château-Gontier. Construit par la famille d’Héliand, au XVIIe siècle, le château d'Ampoigné apparaît au-dessus de ses murs de clôture. Ses deux tourelles circulaires de chaque côté du portail d'entrée furent restaurées à la fin du XXe siècle. Le corps de bâtiment se compose d’un rez-de-chaussée, d'un étage et de combles. Il est doté d’un fronton triangulaire, lui-même précédé d’un escalier à double rampe. Le fronton conserve les vestiges d'un double écusson, mutilé et encadré de feuillages. L'intérieur de la demeure renferme un escalier monumental qui présente, au rez-de-chaussée, un original arc rampant.
Le fief d'Ampoigné, qualifié quelquefois de châtellenie, devait "foi et hommage lige" à Château-Gontier. Son détenteur devait quarante jours de garde à la porte Saint-Rémy de Château-Gontier, "pour lui et ses étagers de la terre d'Ampoigné, et de se tenir en ville avec son épouse, sa famille et ses hommes suffisamment appareillés". En 1652, M. d’Héliand prétendait, comme seigneur d'Ampoigné, avoir le droit à un poteau à ses armes à Chemazé. Vers 1250, la terre d'Ampoigné appartenait aux Cheorchin, une famille d'ancienne chevalerie qui a donné son nom à la Motte-Sorchin de Cosmes. Guillaume Cheorchin décéda en 1328 en laissant ses biens, y compris cette terre, à son unique héritière, sa sœur Jeanne qui prit pour époux Jean de Quatrebarbes, seigneur de La Membrolle. Vers la fin du XIVe siècle, Marguerite d'Auvers, veuve de Jean de Quatrebarbes, reçut en douaire la terre d'Ampoigné et Marie de Couliette, veuve de Gilles de Quatrebarbes, en rendait aveu à Château-Gontier en 1413 et 1414. Marie de Couliette épousa en secondes noces Guillaume d’Avaugour, l’un des plus fidèles serviteurs de Charles VII. Veuf de Marie de Couliette, il unit sa destinée à celle de Blanche de La Tour-Landry qui dut se faire rembourser des sommes importantes prêtées au roi de France par son mari mort en 1447.
En 1606, René de La Tour-Landry rédigea un acte de vente de la propriété en faveur de Jean et Julien Guilloteau mais ce fut Jean d’Héliand qui finit par en devenir acquéreur en 1609. Ses descendants conservèrent la seigneurie d’Ampoigné. En 1885, la terre et le château devenaient la propriété de la famille de Champagné. Au XVIIe siècle, on a prétendu que le puits du château contenait une mine d'or. En effet, vers 1688, Jean Leroux, ancien officier du grenier à sel de Pouancé, adressait un mémoire à l'Intendant de Tours, dans lequel il assurait que le précieux métal existait dans le puits du château. L'Intendant transmit le fameux mémoire au contrôleur-général. Chargé d'apporter la preuve de ses dires, Leroux fit descendre dans le puits "un pauvre homme, alors que les eaux étaient basses, sous prétexte de retrouver son écuelle tombée par mégarde". On raconte que l'écuelle fut remontée "pleine d’un sable mêlé d'or". Entièrement satisfait de cette découverte, Leroux envoya l’écuelle et son contenu à l’Intendant avec le conseil "de ne pas s'en rapporter au seigneur d'Ampoigné, simple gentilhomme, plus attaché à sa propriété qu'à l'intérêt du roi, lequel en vertu de l’article 6 de la Coutume d'Anjou, avait droit sur toutes les mines d'or et d'argent du royaume". Mais cette "découverte" n'eut pas de suite. Le terrain renfermait peut-être du sulfure de fer… de là, l'aspect plus ou moins doré du contenu de l’écuelle… (1)

château d'Ampoigné 53200 Ampoigné, propriété privée, ne se visite pas, visible de la rue.


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(1)   
source: La Mayenne: châteaux, manoirs, belles demeures. Chaussis Gilbert. Edité par Éditions Siloë, Avril 1987.

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