Château du Roseray à Ballots |
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Une allée sinueuse, bordée de haies
soigneusement entretenues, mène au château du Roseray. Roseray indiquait un
lieu planté de roseaux. L'endroit, autrefois, comme l'ensemble de la commune
de Ballots, naquit du défrichement de la forêt de Craon. Au XIIe siècle,
Maurice de Craon a donné à l'abbaye de La Roë, le lieu-dit le Roseray avec
sa chapelle et son cimetière, ce qui semble indiquer la présence à cet
endroit d'un hameau. Un affluent de la rivière La Mée prend sa source ici et
alimente les douves qui entourent le jardin sur deux hectares. En 1675, le
Roseray, fief d'un rameau de la famille de Farcy, conseillers au parlement
de Bretagne, les Farcy du Roseray, se composait de maisons, cours closes de
murailles, jardins, avenue, bois, taillis, métairie et closerie, constituant
le domaine agricole dont le château est le centre. Celui-ci, pouvant
remonter au XVe siècle était une demeure austère encore défensive dont on
peut se faire une idée sur la façade arrière de la demeure reconstruite, en
1710, sur un plan rectangulaire, peut-être par l'architecte Simonneau qui
travaillait alors à l'abbaye de La Roë. Le château a perdu alors tout aspect
défensif pour devenir une maison où il fart bon vivre avec un raffinement
qui rejoint celui des hôtels urbains. L'architecte s'est inspiré du logis
abbatial qu'il avait édifié, pour distribuer les pièces intérieures en
enfilade, ouvrant toutes à l'étage, sur un long palier et orner la façade de
huit travées à pilastres cannelés sur deux étages avec fronton arrondi.
Cette façade aussi lumineuse que sobre, percée de grandes fenêtres, ouvre
sur les jardins, aujourd'hui en partie disparus. Les salons ont conservé
leurs boiseries et parquets du XVIIIe siècle ainsi que leurs cheminées à la
française. Au XVIIe siècle, les Farcy du Roseray, comme une bonne partie de
la noblesse de cette région, appartenaient à la religion réformée. Jacques
de Farcy, qui avait servi en qualité de brigadier dans l'Éscadron de la
noblesse d'Anjou, et son épouse Isabelle Pineau, tous deux de confession
protestante, abjurèrent le 5 novembre 1685, auprès de Monseigneur Esprit
Fléchier évêque de Lavaur (Tarn). Le 16 mars 1691, l'évêque d'Angers leur
permit de faire bâtir dans leur château, une chapelle qui existe toujours.
Le parc, objet de tous les soins de l'actuel propriétaire qui s'emploie à
lui redonner son lustre d'antan, est planté d'arbres en quinconce et
agrémenté de charmilles. (1)
Éléments protégés MH : le château, avec les anciennes étables, les douves,
les grands tracés subsistants du parc (dont l'allée verte) : inscription par
arrêté du 6 février 1989.
château du Roseray 53350
Ballots, propriété privée, ne se visite pas.
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(1) Sources : Abbé Angot, Dictionnaire de la
Mayenne, Éd. Goupil, Laval, 1900.
Abbé Angot, Armorial de la Mayenne, Éd. Goupil,
Laval, 1920.
Bodard de la Jacopière, Chroniques craonnaises,
Réed. Res Universis, 1871.
Châteaux et manoirs en Mayenne, Mille ans
d'histoire et d'architecture. Texte Nicole
Villeroux, Editions Siloë.
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supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument
Historique
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