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Château du Fresne à Champéon
 
 

 Le château du Fresne, à Champéon, se niche au cœur de la campagne, entre Mayenne et Lassay. Au détour d'un virage, le visiteur découvre un très beau colombier (unique en son genre dans le département), placé sur un îlot rocheux au bord de l'étang qui alimente les douves entourant logis et communs. Le Fresne qui tire son nom, selon toute vraisemblance, d'un lieu où abondait le frêne, reprend vie et beauté aujourd'hui, grâce à ses nouveaux propriétaires, séduits par cette grande demeure. Sa splendide décoration intérieure, peinte aux XVIIe et XVIIIe siècles, a beaucoup souffert de l'abandon des lieux pendant de trop longues années. Le jardin, où jadis une magnifique allée, nommée le Mail, faisait l'admiration des visiteurs, retrouve peu à peu son lustre d'antan. La première mention d'un seigneur du Fresne remonte à 1245 et figure sur le cartulaire de l'abbaye de Savigny, dans la Manche, détruite au XIXe siècle. À partir du XVe siècle et jusqu'à 1594, le Fresne appartint à une vieille famille du Bas-Maine: celle d'Anthenaise. C'est elle qui fit édifier la chapelle à haute torture et clocheton ajouré qui demeure intacte. Ses belles poutres sont ornées de poinçons sculptés pour l'un, d'un sceau de Salomon, pour l'autre, d'une croix pattée. Elle côtoie de très près, mais en étant séparée par une petite ruelle, la partie la plus ancienne du logis. Au XVIIe siècle, un passage couvert fut aménagé à l'étage du logis pour gagner la tribune de la chapelle, sans sortir dehors. Cette partie ancienne du corps de logis est constituée d'une pièce en contrebas, aux murs épais, dotée d'une grande cheminée. Son sol est pavé de dalles anciennes et fort usées où l'on distingue encore, sur certaines, des inscriptions comme s'il s'agissait de remploi de dalles funéraires. Une autre salle, mais celle-ci au niveau du sol, devait constituer la salle commune du premier logis, dont la première pouvait être la cuisine. Cette grande salle avec une grande cheminée à chacune de ses extrémités, a été coupée en deux ultérieurement, sans doute au XVIe siècle. Les deux pièces ainsi obtenues ont été couvertes de boiseries ornées d'un décor peint de grande qualité, malheureusement bien dégradé sous l'action de l'humidité. Il faut souhaiter qu'un jour elles puissent retrouver leur éclat, car avec celles de Goué et de La Roche-Pichemer, elles constituent une des richesses du patrimoine mayennais.
En 1594, Honorat-Benjamin de Beauregard, d'une famille originaire de Touraine épouse Magdeleine d'Anthenaise. La famille de Beauregard occupera Le Fresne jusqu'en 1783. René de Beauregard, capitaine des gardes du comte de Soissons, cornette du duc de Vendôme, puis en 1653, maître d'hôtel ordinaire du roi, riche de six mille Livres de rentes, fait réaménager et décorer l'ancien logis. Ces travaux seront complétés par d'autres aménagements au siècle suivant qui donnent à la demeure l'aspect qu'on lui voit aujourd'hui. Les écus gravés sur la façade sont ceux de Louis Charles de Beauregard, lieutenant des maréchaux de France pour le Perche. Il fait de grands travaux dans sa demeure vers 1750. La décoration des chambres de l'étage est bien dans le goût de cette période avec des panneaux, au-dessus des portes, ornés de scènes champêtres, malheureusement elles aussi ont ayant beaucoup souffert de l’abandon dans lequel a été laissé ce bâtiment. Le Fresne se présente comme un corps de logis, au fond de la cour d'honneur éclairé par de grandes fenêtres qui rythment une façade très simple au fronton pointu. Ce corps de logis est flanqué, de part et d'autre de cette cour, de bâtiments de service. L'arrière du logis donne sur le jardin, dont il est séparé par le fossé en eau que franchit un petit pont. Le colombier octogonal, placé sur huit colonnes de granit, est un bâtiment particulièrement original. Construit vers 1539, ses murs sont en briques et torchis; sa structure en charpente est recouverte d'écailles d'ardoise. Il est coiffé d'un toit, lui aussi en ardoises. Il est édifié sur un îlot de l'étang et se détache parfaitement du reste des bâtiments en donnant à l'ensemble un cachet bien particulier. Posséder un colombier était l'apanage du seigneur jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Il comportait autant de boulins que les domaines de son possesseur étaient importants. Autrefois Champéon connaissait deux seigneurs: celui des Vaux et celui du Fresne. Au milieu du XVe siècle, l'un et l'autre revendiquaient la fondation de la paroisse Saint-Médard-de-Champéon. En 1569, une transaction intervint. Le seigneur des Vaux fut reconnu fondateur et eut donc son banc du côté de l'Évangile, ses sépultures du même côté et tenait la droite durant les processions; celui du Fresne occupa le banc du côté de l'Épître avec ses armes et un vitrail sur lequel il les avait faits peindre ainsi que le droit d'y établir ses sépultures. Au mois de juillet 1771, Monseigneur Louis André de Grimaldi, évêque du Mans, en tournée pastorale dans le Bas-Maine, a séjourné par deux fois au château du Fresne et autorisé les seigneurs à faire célébrer la messe dans leur chapelle. On remarque sur le bâtiment agricole, situé de l'autre côté de la route, deux modillons à visages humains remployés sur sa façade. (1)

Éléments protégés MH : la chapelle, le corps de logis, à l'exclusion des parties classées, et les dépendances : inscription par arrêté du 17 avril 1986. Les deux pièces à décor du rez-de-chaussée; le pigeonnier: classement par arrêté du 8 septembre 2008.

château du Fresne 53640 Champéon, propriété privée, ne se visite pas, visible de la route.

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(1)  
Sources : Abbé Pointeau, Notes manuscrites sur les communes mayennaises, Bibliothèque municipale de Laval.
J.-P. Gallard, Le Freane, article publié dans la Revue des Monuments historiques, 1993.
Abbé Angot, Armorial et Épigraphie de la Mayenne. Éd. Goupil, Laval, 1920.
Philippe Seydoux, Châteaux et Manotrs du Maine, Éd. de La Morance, 1988.
Châteaux et manoirs en Mayenne, Mille ans d'histoire et d'architecture. Texte Nicole Villeroux, Editions Siloë.


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