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Château de l'Escoublère à Daon
 
 

   Située sur un plateau sans défense naturelle, la demeure, construite vers 1530-1535 par Jean des Salles, est dotée vers 1570 du châtelet d'entrée, de la tourelle détachée, à gauche du logis, ainsi que du joli puits de sa cour C'était alors la période des guerres dites de religion, Jean des Salles était catholique au milieu de voisins protestants dont le terrible René de La Rouveraye, surnommé "le diable de Bressault". Au siècle suivant, un nouveau corps de logis est greffé sur le premier, à droite en entrant et sur la partie nord-ouest à l'arrière. À l'extérieur, de l'autre côté de la douve, se trouve la chapelle du XVIe siècle, transformée en pigeonnier et aujourd'hui désaffectée. Le châtelet d'entrée donne beaucoup de charme au logis qu'il défendait. Là, comme à Montesson, la fonction défensive n'a pas éliminé tout parti esthétique. Jadis doté d'un pont mobile, transformé en pont de pierre (au XVIIIe siècle ?), il se compose d'une poterne flanquée de deux tours couvertes d'un dôme en forme de cloche, surmontée d'une lanterne. Il à conservé son grand et lourd portail de bois. Au-dessus du porche, deux baies géminées et cintrées, encadrées de pilastres sous un fronton à l'antique, triangulaire et bas, éclairent une pièce où logeaient les gardes. Celle-ci ouvre sur les deux tours percées de meurtrières. On y accède par un bel escalier aux marches de schiste. Le premier logis était desservi par la tourelle d'escalier, placée sur sa façade. Sa partie droite a été agrandie et dotée d'une cuisine et d'une arrière cuisine, en même temps que l'on édifiait à l'arrière, deux tours d'angle coiffées de toits en poivrière, encadrant un corps de logis central à toiture en pans coupés. Les ouvertures sont encadrées de tuffeau: lucarne, œils de bœuf, fenêtres à meneaux. À l'intérieur une belle cheminée "à boudin" et au délicat décor sculpté, orne une salle du premier logis. Un bel escalier de bois a été édifié, au fond de la grande salle, lors des agrandissements, pour desservir les étages de la partie ajoutée à l'arrière. On remarque dans ses murs, la présence de petites bouches à feu.

Un mur d'enceinte relie les tours et le corps de bâtiment. La tour d'angle, à l'ouest, est couverte d'un toit en poivrière. Elle est accostée d'une tour d'escalier qui a conservé l’amorce d'un chemin de ronde. Le puits qui orne la cour (celle-ci a la forme d'un pentagone irrégulier) est un gracieux petit temple de pierre composé d'un piédestal formant margelle, supportant quatre colonnes surmontées de chapiteaux à lourdes volutes, d'un entablement et d'un dôme. Une inscription est gravée sur la frise de ce puits. Le temps l'a presque effacée. Ces mots, tracés en 1570, expriment l'angoisse de ces temps de guerre civile: In te Domine, speravi, non confundar in aeternum ! In justitia tua libera me. 1570. Ce qui se traduit par: C'est en vous, Seigneur que J'ai mis mon espérance, faites que je ne sois pas confondu. Exercez votre justice et sauvez-moi. La famille de Jean des Salles à qui l’on doit la construction de l'Escoublère est venue de Normandie au XIVe siècle avec Philippe de Salles, page de Pierre de Valois dit Le Noble, comte d'Alençon. Gouverneur de Château-Gontier il épouse vers 1370, la dame de l'Escoublère. Jean des Salles, deux siècles plus tard, y fait construire le château qui subsiste. À partir du XVIIe siècle, l'Escoublère change de mains. L'un des ses propriétaires, René du Guesclin en a laissé une description: "chasteau et maison seigneuriale, bois de haute futaye, jardins, près, vignes, metayeries et domaines de l'Escoublère". Après avoir été vendu à plusieurs reprises et être devenu une exploitation agricole, ce qui a contribué à lui garder son authenticité, l'Escoublère est racheté en 1933 par M. et Mme de Montéty qui l'ont restauré et lui ont redonné l'aspect que nous lui connaissons. Après eux, leur fille et leur gendre, M. et Mme Cavalier continuent leur œuvre: une entreprise jamais achevée. Sur le tuffeau du porche du châtelet, côté cour figure une inscription gravée dans un cercle par les Chouans qui y séjournaient en 1795. L'Escoublère à été en effet, pendant cette autre période de guerre civile, le quartier général de Joseph-Juste Coquereau, dit Jean Coquereau, chef des Chouans de la région de Daon, jusqu'à ce qu'il soit tué par un soldat de la République, le 30 juin 1795. Sur cette inscription, on peut déchiffrer: "Jean Coquereau général, Buret aide de camp, Grand Pierre lieutenant, Chassebleu, père de Pimousse, garnison de Daon, camp des chouans 1795". En quittant l'Escoublère, on remarque à droite un beau bâtiment de ferme au toit à la Mansart. (1)

Éléments protégés MH : le château de l'Escoublère et son puits : classement par arrêté du 27 avril 1927.

château de l'Escoublère 53200 Daon, ouvert au public en été, visite des extérieurs uniquement, ouvert également pour les journées du patrimoine.

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 Château de l'Escoublère à Daon  Château de l'Escoublère à Daon
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   Château de l'Escoublère à Daon
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(1)   
Sources : Henry Chanteux, Le Château de l’Escoublère en Daon, Congrès archéologique de France, Le Maine, Société française d'Archéologie, Paris, 1961.
Châteaux et manoirs en Mayenne, Mille ans d'histoire et d'architecture. Texte Nicole Villeroux, Editions Siloë.


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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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