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Château de Goué à Fougerolles du Plessis
 
 

        Cette demeure, aussi belle que discrète, s'apparente par la sobriété de sa façade de granit, aux châteaux bretons. Placée aux confins de trois provinces : Maine, Normandie et Bretagne, son nom est peut-être la déformation du mot "gué" ou bien peut-être celle de "gouet", instrument qui servait à couper le bois dans une région qui jadis était couverte de forêts, au point que des ermites s'y retirèrent "au désert " aux XIe et XIIe siècles. Avec le château de la Hautonnière, Goué se partageait la seigneurie de Fougerolles-du-Plessis, non sans rivalité parfois sanglante. Au XIVe siècle, la famille de Goué avait déjà ici une grande demeure à cour fermée comme témoigne la disposition qu'ont gardé les communs (bien postérieurs) de part et d'autre de la cour d'honneur. La noblesse leur vient avec la guerre de Cent Ans où les Goué sont écuyers. En 1519, ils sont seigneurs de Fougerolles avec ceux de La Hautonnière. Quelques pierres provenant du château de La Hautonnière, aujourd'hui disparu, ont été remployées au-dessus de la porte qui ouvre sur le sous-sol de Goué. Du premier château, il ne reste peut-être que la grosse tour ronde et les murs attenants, qui accueillent le visiteur, du côté de l'étang. En 1519, le seigneur de Goué fait entièrement reconstruire son château qui est saccagé en 1615. Il est restauré et agrandi vers 1650. La façade est de style Louis XIII. Son escalier, aux vieilles marches de pierre usées, n'en occupe plus le centre depuis l'effondrement de l'aile gauche de la demeure, au XIXe siècle. La porte au fronton triangulaire ouvre sur un bel escalier de pierre à rampe de bois. C'est l'escalier "noble", en position centrale, qui dessert les étages: les autres escaliers présents dans le château sont en bois et réservés au service.
Le salon, qui ouvre à droite du hall d'entrée, est une des pièces décorées qui donnent son originalité à Goué. Il est orné de six panneaux panoramiques s'apparentant à l'école de Poussin. Des tableaux plus petits occupent le dessus des portes empruntant leurs sujets à l'Antiquité. Une série de panneaux décorés d'amours en camaïeu ocre sur fond noir avec des sentences en italien, complètent gracieusement ce salon. Le manteau de la cheminée est décoré d'un grand bouquet de fleurs. Les armoiries qui y figurent sont celles d'Eugène de Baugy, héritier des Goué et d'Anne-Bonne Caille de Fourny, mariés en 1695. La pièces suivante, plus intime, plus chaude présente un ensemble décoratif aussi varié que coloré. Cette pièce est appelée salon de "La Renommée de Goué". Elle tire son nom du panneau de bois, situé près d'une fenêtre, où la Renommée embouchant sa trompette, désigne aux visiteurs les 24 blasons des maisons alliées à celle de Goué. Ce panneau a été réalisé après 1669, à la demande de Jean-Baptiste de Goué qui souhaitait donner de l'ancienneté à sa maison. Il se prétendait 24e seigneur de Goué alors qu'en réalité, il n'en était que le 9e. La supercherie dura Jusqu'au début du XXe siècle, époque à laquelle, l'érudit mayennais, l'abbé Alphonse Angot découvrit dans le chartrier de Goué, les faux qui avaient présidé à la confection de cette fameuse généalogie. Les murs de cette pièce sont couverts d'allégories très colorées, parmi lesquelles un jeune garçon, à la chevelure de geai, passe pour être le Jeune Louis XIV. Au-dessus des portes, trois représentations des saisons. La quatrième manquante est remplacée par des fleurs. Au plafond, 64 caissons, peints en grisaille, illustrent des fables de La Fontaine, tirées des premières éditions, elles auraient donc été réalisées entre 1668 et 1678. La chambre de la tour elle-même couverte de boiserie, a un plafond orné du chiffre de Jean-Baptiste de Goué. Ce décor pourrait avoir été exécuté par un peintre du nom de Robert Pillon qui aurait travaillé à Goué entre 1678 et 1681. La chapelle dédiée à saint Jean, située à l'extrémité du bâtiment de gauche, dans la cour d'honneur a été élevée vers 1650. Le bâtiment qui lui fait face porte le nom de "sergenterie". À partir de 1803 où il a été vendu pour la première fois, le château de Goué, a changé de mains à de nombreuses reprises. En 1936, alors que M. Guy, père de l'avant dernier propriétaire, venait de l'acquérir et envisageait de le restaurer (ce que mena à bonne fin son fils, Robert Guy), la Commission d'Histoire et d'Archéologie de la Mayenne souhaitait que cette demeure soit enfin sauvée. Le grand escalier avait failli être vendu en 1916. Goué, par la ténacité amoureuse de ses propriétaires, depuis cette période, a été sauvé et son décor préservé. Aujourd'hui son parc est remis en valeur. (1)

Éléments protégés MH : le plafond peint de la chambre de la tour, les parties anciennes du décor du grand salon et du salon d'angle dit salle de la Renommée des Goué : classement par arrêté du 13 novembre 1973. Les façades et les toitures ; l'escalier d'honneur avec sa rampe à balustres en bois : inscription par arrêté du 13 novembre 1973.

château de Goué 53190 Fougerolles du Plessis, tél. 02 43 05 94 86, ouvert au public du 1er juillet au 10 juillet de 14h à 20h et du 1er septembre au 30 septembre. Ouvert également aux Journées du Patrimoine.

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 château de Goué à Fougerolles du Plessis
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(1)  Sources : Abbé Angot, Dictionnaire de la Mayenne, Éd. Goupil, Laval, 1900.
Abbé Durand, Fernand Roullin, Robert Guy, Abrégé de l'histoire de Fougerolles-0u-Plesais.
Philippe Seydoux, Châteaux et Manoirs du Maine, Éd. de la Morande, 1988.
Châteaux et manoirs en Mayenne, Mille ans d'histoire et d'architecture. Texte Nicole Villeroux, Editions Siloë.


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