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Château du Bois du Maine à Rennes-en-Grenouilles
 
 

 La seigneurie du Bois de Maine dépendait de celle d’Averton. Elle appartenait au XIVe siècle aux de Boulay, par ailleurs seigneurs de ce lieu à Brétignolles-le-Moulin: Guillaume de Boulay vers 1330 puis, vers 1350, son frère Pierre de Boulay, qui était prêtre. Privé de son bien par les Anglais en 1356, ce dernier en retrouve la possession dix ans après. La majeure partie de la seigneurie (dite du Grand Bois de Maine), incluant le manoir, passe ensuite à Briant de Châteaubriant, mort avant 1386, puis, par le mariage de sa fille Pilippote, à la famille de Chources qui la conserve, en dehors d’une nouvelle période de confiscation par les Anglais, entre 1418 et 1448 environ, jusqu’au début du XVIe siècle. La terre échoit après, par les femmes, à Péan de Brie, François de Brée, puis François du Raynier vers 1560 dont le petit-fils la vend en 1620 à François de la Cigongne qui y réside à partir de 1624. Endetté, son fils Joachim en est dessaisi en 1680 au profit de Mathurin le Jariel, anobli par l’achat d’une charge de conseiller-secrétaire du roi. A la mort du fils de ce dernier, Jean-Baptiste, en 1715, Guy-Michel Billard de Lorière en hérite. Son fils le vend à son cousin Armand-Charles Billard de Lorière qui, retiré de sa fonction de conseiller à la cour des aides de Paris, y réside au moment de la Révolution. Au XIXe siècle, le château est la propriété du comte Joseph de Fermont, puis, à partir de 1886, du marquis René Léon Lemaresquerier de Boisjeffroy. Les propriétaires actuels l’ont acquis vers 1962. L’aveu du seigneur du Bois-de-Maine à son suzerain, la duchesse d’Alençon, au regard de sa terre d’Averton, en 1415, fournit les premiers éléments de description connus du lieu. La résidence seigneuriale est qualifiée d’ "hébergement", lequel est dit "clos à dousve tout envyron", et plus loin de "manoir".
En 1604, dans l’aveu que rend Lancelot du Raynier à Louis Potier, seigneur de Gesvres et d’Averton, le Bois-de-Maine est qualifié de châtellenie et le "manoir" décrit comme un "château clos et environné de triples douves, pont levis avec droit de forteresse, canonnières et arbalétrières… en l’enclos duquel il y avait anciennement une chapelle". En 1754, dans l’aveu de Guy-Michel Billard de Lorière au seigneur d’Averton, le "château du Bois de Maine" est dit "clos et environné de trois douves, doté d’un pont-levis, d’un donjon avec créneaux pour la défense dudit château" et, dans l’enclos, d’un édifice désaffecté ayant servi autrefois de chapelle. Le côté ouest et une partie du côté sud des douves sont encore visibles sur le plan cadastral de 1811. Elles définissaient, avec la Mayenne qui en formait le quatrième côté au nord, une plate-forme carrée ou rectangulaire sur laquelle prenaient place, outre le château lui-même, quatre bâtiments aujourd’hui disparus. L’un, au sud, a été remplacé au milieu du XIXe siècle par une remise à voitures. Les premières assises d’un autre, situé en bordure de la Mayenne au nord, sont encore conservées. Le plus important, situé à l’est du logis, se voit partiellement sur une carte postale du début du XXe siècle. Détruit peu après, il abritait vraisemblablement une écurie. Son extrémité nord correspondait-elle au pont-levis mentionné plusieurs fois dans les aveux ? On peut supposer en tout cas que l’un des quatre bâtiments servait autrefois de chapelle.
La plate-forme fossoyée était précédée à l’est d’une avant-cour, où prend place aujourd’hui encore l’allée conduisant au château, à l’entrée de laquelle a été construite une maison de gardien en 1828 (mention dans les matrices cadastrales en 1831). Cette avant-cour est elle-même précédée de la ferme du château, significativement dénommée la Basse-Cour. Elle est raccordée à ce qui constitue sans doute de longue date le chemin d’accès principal au château depuis le bourg de Rennes-en-Grenouilles et qui reliait, par le pont franchissant la Mayenne, le château aux terres normandes sur lesquelles s’étendait une partie de la mouvance seigneuriale. Un second chemin, abandonné aujourd’hui mais dont le tracé est toujours lisible, s’inscrivait depuis le bourg dans l’axe direct du château et y donnait accès par le jardin situé au sud. De tracé plus récent que le précédent, il constituait une allée monumentale destinée à signifier la domination du châtelain sur le territoire de la paroisse. Les deux-tiers sud du corps principal du château appartiennent, pour une part significative, à une phase de construction antérieure au XVe siècle, qu'on ne peut pour l'instant dater précisément. De cette phase subsistent, sur la majeure partie de leur élévation, le mur sud et les deux-tiers sud du mur ouest, ainsi que le soubassement des deux-tiers sud du mur est. Ces murs présentent une épaisseur supérieure à celles des autres maçonneries. Ils contiennent dans leur épaisseur un escalier droit, qui reliait, dans le mur sud, le sous-sol au rez-de-chaussée et, dans le mur ouest, le rez-de-chaussée et l'étage. Le mur ouest est en outre caractérisé, dans sa partie médiane, par un parement en moyen appareil de granite.
Le château a été remanié et agrandi à la fin du XVe siècle, d'après l'étude dendrochronologique menée sur la charpente et le plafond du premier étage du corps principal et sur la charpente de la tour nord. Le mur ouest du corps principal a alors été allongé vers le nord, son mur est reconstruit et allongé et son mur de refend construit tandis que la tour nord était édifiée. Les travaux ont été menés au cours d'une même campagne ou, plus probablement, de deux campagnes très rapprochées, car les murs de la tour ne semblent pas être liés à ceux du corps principal mais plutôt s'appuyer sur eux. Selon la dendrochronologie, les bois utilisés dans les charpentes ont fait l'objet d'abattages successifs, en 1479-80, 1480-81 et 1483 pour le corps principal, en 1482-83 et 1483-84 pour la tour nord. L'abattage des bois utilisés dans la poutraison du plafond du premier étage du corps principal, qui n'a pu être daté à l'année près, est intervenu entre 1471 et 1491. On peut donc dater la reconstruction partielle et l'agrandissement du corps principal vers 1483 et la construction la tour nord vers 1484. L'initiative des travaux doit être attribuée à Antoine de Chources, conseiller et chambellan de Charles VIII et capitaine d'Angers, selon Beauchesne, qui avait hérité la propriété de la terre du Bois-de-Maine de son père Guy avant 1476 et mourut en 1485. L’apparence extérieure et l’organisation intérieure du logis ont été profondément modifiés à l’époque moderne. Une première campagne de remaniement doit être placée au XVIIe siècle plutôt qu’au XVIIIe en raison de la forme des lucarnes.
A cette occasion, les portes médiévales ont été bouchées et une nouvelle a été créée au centre de la façade antérieure par l’agrandissement d’une fenêtre. Des fenêtres ont été agrandies ou créées de façon à doter le château de façades ordonnancées. Une ou deux autres campagnes ont eu lieu au XVIIIe siècle. D’après la date portée sur sa charpente, la tour sud a vraisemblablement été construite en 1773, pour Armand-Charles Billard de Lorière, dans le souci esthétique de créer un effet de symétrie avec la tour nord. Les autres travaux ont concerné les aménagements intérieurs: les grandes salles du rez-de-chaussée et de l'étage ont été divisées par une cloison de manière à créer un vestibule et une cage d'escalier, de nouvelles cheminées ont été installées dans le grand salon du rez-de-chaussée et dans la pièce située au-dessus à l'étage, les murs ont été ornés de boiseries. D’autres aménagements intérieurs ont été réalisés au XIXe siècle, tels que la cheminée et la plupart des boiseries de la salle à manger. La tourelle dotée de faux mâchicoulis, accolée à la tour nord, à l’est, a probablement été ajoutée à la même période. Au XXe siècle, le mur de refend séparant la tour sud en deux a été supprimé au rez-de-chaussée de manière créer une pièce unique. Une cheminée de la fin du XVe siècle, provenant de Saint-Michel-d'Andaine dans l'Orne, y a été remonté dans les années 1960, tandis qu'une autre, de même date et de même provenance, était installée au rez-de-chaussée de la tour nord et une troisième, datable du XVIIIe siècle, au premier étage de la tour nord.
Le château est majoritairement construit en moellons de granite. La tour nord se singularise par son parement de moellons réguliers de taille moyenne disposés en assises et la partie médiane des deux-tiers droit de l’élévation ouest du corps principal par son parement en pierres de taille de moyen appareil. Le bâtiment est pourvu sur toute sa surface d’un sous-sol (vouté sur les deux-tiers sud du corps principal, surmonté d’un plafond à solives et poutres ailleurs), d’un rez-de-chaussée surélevé, d’un étage carré et d’un étage de comble ou, dans les tours, d’un comble à surcroît. Le corps principal, de plan rectangulaire, est encadré de deux tours en fer à cheval. Il est doté sur chaque façade de trois travées de fenêtres, définissant une élévation ordonnancée (stricte sur la façade antérieure ; avec une travée centrale légèrement désaxée, du fait de la présence de l’escalier, sur la façade postérieure). Chaque travée est sommée d’une lucarne à fronton, courbe au centre et droit sur les côtés. Les fenêtres sont encadrées de pierres de taille de granite et couvertes de linteaux également en pierre de taille, sauf sur la tour nord où ils sont en bois. Celles datables de la fin du XVe siècle (les deux fenêtres de la travée de droite et la fenêtre transformée en porte de la travée centrale de la façade antérieure du corps principal, les fenêtres - remaniées - de la travée centrale de la façade postérieure) présentent un chanfrein creux que l’on retrouve sur la porte bouchée située à droite de la façade principale (les piédroits présentant cette caractéristique sur la fenêtre du premier étage de la travée de droite de la façade postérieure semblent résulter d’un remploi). Elles permettent, avec les deux portes bouchées du rez-de-chaussée et celle de l'étage, couverte d'un linteau à accolade, de restituer partiellement les dispositions de la façade principale à la fin du Moyen Age. Autour des baies résultant des ajouts et remaniements datables de la seconde moitié du XVIIIe siècle (tour sud et façade antérieure), le granite gris a été préféré au granite brun.
La tour nord est la seule partie à présenter des dispositifs de défense. D’une part, elle est dotée de mâchicoulis sur consoles constitués de trois niveaux de pierres de taille posés en encorbellement. D’autre part, elle est pourvue de canonnières, bien conservées de part et d’autre de l’angle sud-ouest (sur les murs ouest et sud) : au sous-sol, au sud, une canonnière ronde surmontée d'une mire détachée à deux assises de hauteur et linteau, à l’ouest, une canonnière carrée surmontée d’une fente, en retrait du mur, inscrits dans une ouverture carrée à deux assises de hauteur et linteau; au rez-de-chaussée, au sud et à l’ouest, une canonnière ronde avec fente en bas et en haut, constituée de deux pierres échancrées couvertes d’un linteau; au premier étage, au sud, une canonnière ronde constituée de deux pierres échancrée couvertes d’un linteau, à l’ouest, une canonnière semblable à celles du rez-de-chaussée mais sans fente sous la canonnière. A l’intérieur, au sud, les ouvertures de tir du rez-de-chaussée et de l'étage ont été aménagées dans un simple retrait du mur; à l’ouest, elles prennent place dans des pièces spécifiques : des chambres de tir présentant, au sous-sol, un ressaut dans le mur, destiné à la protection du soldat. Ce même système de chambres de tir existait coté est aux trois niveaux mais l’ouverture de tir originelle n’est conservée qu’au sous-sol où elle présente la même forme que du côté ouest du sous-sol et est dotée du même ressaut de protection. "En capitale" de la tour, au nord, seul le sous-sol est doté d'une ouverture de tir, de forme comparable, avec ressaut de protection, tandis que le rez-de-chaussée et le premier étage sont pourvus depuis l'origine de fenêtres.
La charpente de la tour nord est dotée de trois enrayures superposées raccordant l'unique ferme aux chevrons et aux empannons de la partie courbe. L'entrait de la ferme et l'enrayure inférieure sont supportés par cinq poteaux et par les sablières qui les relient. Ceux-ci définissent un espace rectangulaire qui était fermé par une cloison en torchis délimitant le chemin de ronde. La charpente du corps principal est divisée en deux parties inégales séparées par le mur de refend. Elle est du type à chevrons formant fermes. Elle comprend trois fermes principales, définissant deux travées, au sud, et deux, délimitant une travée unique, au nord, entre lesquelles s'intercalent sept ou huit fermes secondaires. Le contreventement est assuré par une panne faîtière et d'une panne sous-faîtière reliées, au centre de chaque travée, par un poteau. La partie inférieure de la sous-faîtière est pourvue d'encoches dans lesquelles viennent s'assembler les faux-entraits. La jonction entre la charpente de la tour nord et celle du corps principal a été refaite, vraisemblablement au XVIIIe siècle, lors de l'insertion d'une cheminée (située au premier étage) et de son conduit. Le poinçon de la charpente de la tour sud porte, sur ses faces sud et est, les inscriptions gravées: "MR BILLIARD DE LORIERE / MA FAIT FAIRRE PAR" et "MATRAMIARD 1773 MA FAIT". La distribution a été entièrement modifiée à l’époque moderne. Dans la phase primitive, antérieure au XVe siècle, un escalier à deux volées droites situé dans l’épaisseur du mur, au sud et à l’ouest, reliait le sous-sol au rez-de-chaussée et ce dernier à l’étage.
Dans la phase datée de la fin du XVe siècle, le corps principal était divisé à chaque niveau par un mur de refend en deux pièces, l'une occupant les deux-tiers sud de l'espace et l'autre le tiers nord. On ne sait pas comment s'opérait alors la circulation verticale. Peut-on supposer un escalier droit extérieur donnant accès à la porte (actuellement bouchée) du premier étage? Celle-ci devait plus probablement donner accès à une galerie extérieure en bois. Un dispositif similaire devait se retrouver contre la façade postérieure où deux corbeaux sont visibles à la base du premier étage. Lors des travaux du XVIIIe siècle, la grande salle du rez-de-chaussée du corps principal a été divisée par une cloison en pan-de-bois en deux espaces de taille inégale: un grand salon et un vestibule où prend place un escalier tournant à retours avec jour en bois. Le tiers nord, abritant actuellement la salle à manger, a conservé ses dimensions du XVe siècle. Au premier étage et dans l’étage de comble, les chambres situées de part et d’autre des paliers sont desservies par un couloir latéral. Le jardin a été réaménagé à la suite de la suppression des douves et des anciennes dépendances. Côté est, la démolition de ces dernières a dégagé la perspective vers le château: une grande pelouse, bordée d’arbres le long de la Mayenne au nord, occupe l’ancienne avant-cour. Elle est traversée par l’allée principale, qui aboutit à la cour délimitée par un muret. Au sud de cette pelouse se trouve autre pelouse ponctuée d’arbres. Un bosquet est aménagé au sud de la cour. Il est traversé par une allée longeant la remise et conduisant aux bâtiments bordant au nord le potager. Ce dernier est traversé par une allée centrale raccordée à l’ancienne allée, bordée d’arbres, conduisant au bourg. (1)

Éléments protégés MH : les façades et toitures du château du Bois du Maine : inscription par arrêté du 27 octobre 1967.

château du Bois du Maine 53110 Rennes-en-Grenouilles, ouvert au public toute l'année de 9h à 17h sauf samedi, dimanche et jours fériés.

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source des photos : https://inventaire.patrimoine.paysdelaloire.fr
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source de l'historique : https://inventaire.patrimoine.paysdelaloire.fr

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