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Construit en pierre de
granit rouillé, l'actuel château de Thuré présente "un grand développement
d’angles, de retraits multiples, d’une tourelle en encorbellement, d’une
tour à l'angle du principal corps de bâtiment et, comme seul ornement, deux
jolies lucarnes de bon style Renaissance". Cette description du château par
l'abbé Angot est toujours exacte de nos jours. Si les lucarnes enlèvent un
peu de son austérité au logis, elles ne sont reliées par aucune sculpture,
ni aux fenêtres, ni aux portes inférieures. Le pont-levis, mentionné dans
les textes en 1670, n'existe plus. À l'intérieur, une grande salle atteint
la hauteur de deux étages; elle possédait une tribune utilisée, dit-on, pour
le prêche protestant. Thuré a remplacé un castel détruit par la guerre de
Cent Ans, dont il ne reste plus aucune trace. Reconstruit vers 1550, le
château présente deux parties distinctes qui datent sensiblement de la même
époque. Vers 1667, la chapelle dédiée à saint Sébastien vit le jour, dans la
cour, devant le logis. Thuré fut un fief mouvant de Montsûrs, "sous le
devoir d’une paire d’éperons dorés". Les Feschal de Thuré, propriétaires de
la seigneurie depuis 1272, optèrent pour le calvinisme au XVIe siècle et se
convertirent à nouveau au catholicisme vers 1667.
Hubert de Champagne, marquis de Villaines et seigneur de Thuré, déplorait en
1667 que "son banc soit entouré de personnes mal instruites qui souvent
rendent mauvaise odeur et commettent d'autres incivilités qu'il n'est besoin
de réciter" et il demandait que "le chœur soit clos honnêtement de poutres
avec balustres, tant au-devant du chœur que vers la chapelle du
Saint-Rosaire". Louis-Gabriel Carré de La Chevronnière, contrôleur des
guerres, fit l'acquisition du château le 20 août 1778. Le 28 mai 1790, une
bande d'hommes en armes se dirigeait vers le castel afin de le piller mais,
la municipalité et la milice de Martigné ayant arrêté les "brigands",
l’entreprise échoua. Désarmés, ces derniers durent rembourser tout le grain
qu'ils venaient de voler. Le 1er février 1792, Louis-Gabriel Carré de La
Chevronnière vendit le château à Louise Turpin, veuve de Jean-Baptiste
Piquois. Joseph, fils de la nouvelle propriétaire, y fit des essais
originaux... mais infructueux… d'élevage du mouton et du cheval. Le 13
janvier 1800, Margaret, commissaire à Mayenne, écrivait au général Chabot
que les "insurgés" avaient caché douze canons à Thuré... En 1804, il céda
son domaine pour 170000 francs à Anselme-Marie Le Gouis. Son gendre, le
comte Michel d'Ordener, vendit la propriété, en 1847, à Daniel-Louis Daudier
qui la recéda au comte du Pontavice en 1902. Depuis cette date, le château
de Thuré appartient toujours à la même famille. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château, ainsi que
celles des deux pavillons et de la chapelle : inscription par arrêté du 15
mai 1974.
château de Thuré 53470 La Bazouge des
Alleux, propriété privée, visite des extérieurs uniquement.
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