Ce château, édifié en terrain plat, est tout en hauteur. Un Guillaume Esperon, seigneur de Livré, aurait donné son nom au lieu où est construit le château du même nom. L'Éperonnière est construit sur la rive droite de la Mée, affluent de l'Oudon. Autrefois, des douves l'entouraient qui ont été comblées depuis longtemps. Il est mentionné dès le XIVe siècle et était un fief vassal relevant de la baronnie de Craon. Il semble qu'il ait été édifié au XVe siècle. L'Éperonnière se présente comme une construction élégante, ramassée, haute de trois étages réservés à l'habitation, au-dessus du rez-de-chaussée, outre les combles à usage de greniers. Un escalier de 80 marches en pierre, logé dans une tourelle au milieu de la façade, dessert l'ensemble. Des tours rondes occupent les angles et à l'arrière subsiste une tour carrée. Le rez-de-chaussée montre encore un vaste porche voûté en pierre qui donnait accès à la porte d'entrée, ainsi protégée. Une cuisine dotée d'une grande cheminée occupait le même niveau. Un inventaire de 1690 indique que les étages réservés à l'habitation se distribuaient de la façon suivante: au premier, une grande salle; au second, une grande chambre et au troisième, une autre chambre; toutes ces pièces étaient éclairées par une grande fenêtre à croisée de pierre. Les valets avaient une petite chambre dans une tourelle qui comptait aussi deux cabinets. L'ancienne chapelle qui servit de temple protestant est attenante et a été transformée en grange lorsque le château devint une ferme. L'Éperonnière a appartenu du XIVe au XVe siècle, à la famille de Scépeau, puis au milieu du XVIe siècle à la famille de La Chevalerie qui était de confession protestante. En 1589, Michel de La Chevalerie, retiré dans sa maison de l'Éperonnière, tient tête avec une cinquantaine d'hommes, au ligueur Le Cornu du Plessis de Cosmes. Il meurt ruiné en 1597, sa maison ayant été brûlée partellement trois fois. Il laisse onze enfants dont les descendants abjurèrent en 1685, lors de la Révocation de l'Édit de Nantes. En 1697, leur demeure passe à Louis-Pierre de Lantivwy, puis à la famille de La Barre. Aujourd'hui l'Éperonnière fait l'objet d’une restauration qui redonne tout son éclat à cette demeure originale, témoin de plus de cinq siècles d'histoire. (1)

Éléments protégés MH : le château avec la chapelle voisine, le sol de la parcelle cadastrale correspondante et les douves aujourd'hui comblées : classement par arrêté du 30 septembre 1994.

château de l'Eperonnière 53400 Livré-la-Touche, propriété privée, visible de l'extérieur, il se remarque de loin tant ses toitures sembles hautes.

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(1)  Sources : Abbé Angot, Dictionnaire de la Mayenne, Éd. Goupil, Laval, 1900.
Montagne, Le Protestantisme aux XVIe et XVIIe siècles au Bas-Maine, manuscrit de la Bibliothèque municipale de Laval.
Bodard de la Jacoppière, Chroniques craonnaises, Rééd. Res Universis.
Lucien Beszard, Les Noms de lieux de la Mayenne. Éd. Goupil, Laval, 1920.
Châteaux et manoirs en Mayenne, Mille ans d'histoire et d'architecture. Texte Nicole Villeroux, Editions Siloe.

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