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A un kilomètre au sud de Ménil, sur la colline qui descend en pente douce
vers la rive droite de la Mayenne, le château de Magnannes est un fort joli
spécimen de construction du "Grand Siècle". Magnannes fut construit entre
les années 1690 et 1700, sur l'emplacement d'un ancien castel, par le
marquis Michel de Racappé. C'est une des plus vastes et des plus riches
demeures de style Mansart de de notre département, un des joyaux de son
patrimoine, "une des plus agréables seigneuries de la province d'Anjou qui
vaut 12000 livres de rentes. Les bâtiments du logis sont spacieux, ornés de
toutes décorations, entourés de fossés profonds, munis de ponts-levis et
environnés de beaux jardins". Cette mention, toujours valable de nos jours,
sur Magnannes est citée dans les lettres patentes enregistrées au parlement
le 6 mars 1702 qui l’érigeaient en marquisat. De belles pelouses précèdent
l'entrée de la demeure entourée de douves que l'on franchit sur un pont de
pierre. Dans les soubassements du corps de bâtiment central subsistent des
parties importantes de la première construction, dont une salle voûtée à
colonnes trapues. Sur deux côtés, deux pavillons moins élevés enserrent le
jardin à la française admirablement entretenu. La façade orientée à l'est
sourit de ses quinze fenêtres; la façade opposée est encadrée par les
bâtiments de service. Aux angles des servitudes, les sculptures des frontons
représentent "les Quatre Saisons". L'intérieur du château conserve
d'élégantes boiseries régence. La salle à manger possède une très belle
cheminée.
La seigneurie et domaine de Magnannes mouvaient du château d'Angers, soit
directement, soit par l'Anerie de Moranne. Érigée en châtellenie en 1660,
elle est devenue marquisat en 1702. Propriété de Bertrand Gouyon, seigneur
de Beaucorps, elle fut cédée, le 10 février 1429, à Jean de Racappé, en
échange de biens sis en Bretagne. La famille de Racappé, de noblesse
bretonne, portait "de sable à 6 roquets d'échiquier d'argent posé, 3,2,1".
Elle vivait à Ménil depuis 1400. Claude de Racappé, Chevalier de l'Ordre du
Roi, devint capitaine des gardes du corps sous Henri IV. Henri-François
continua l'édification du château. En 1732, il rédigea un traité sur "la
véritable grandeur d'âme ou de réflexions importantes aux personnes
distinguées par leur naissance ou leurs dignités pour se rendre grands
devant Dieu et les hommes, avec un traité du vrai et du faux point
d'honneur". Sa sœur, Marie-Agnès, entra au carmel d’Angers; elle y fut
quatre fois prieure. Au XVIIIe siècle, à la suite du mariage de
Thérèse-Henriette de Racappé avec Anne-Henri-Salomon de La Tullaye, la
propriété échut à leurs descendants puis aux Sabran qui durent se séparer de
Magnannes en 1923. Industriel à Lorient, un Monsieur de La Tuyalle a formé,
avec son fils et son gendre, une société qui a pu racheter le château, l'un
des mieux conservé de la région. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du corps de logis
principal et des deux ailes en retour ; les façades et les toitures du
bâtiment des communs situé au Sud ; le sol de la cour et les douves ; le
vestibules d'entrée et l'escalier de marbre ; les deux escaliers de service
; la salle à manger et la pièce qui lui fait suite au sud ; le grand salon
situé au Nord avec sa console ; le salon des portraits et le salon des
masques : classement par arrêté du 6 août 1958. (2)
château de Magnanne 53200 Ménil, tel. 06 13 58 01 59, ouvert au public,
visite en juillet et août, le mardi de 14h30 à 18h. Magnanne met à votre
disposition, pour vos cérémonies, une salle pouvant accueillir jusqu’à 300
personnes.
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