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Edifié sur la commune de Meslay-du-Maine, à
l’écart de la route de Laval à Sablé, le château des Arsis a réellement
belle allure et rappelle déjà les constructions angevines. Au milieu d'un
parc, il se mire paisiblement dans les eaux de ses douves alimentées par
deux affluents du Pont-Martin. Le Château des Arsis se compose d’un donjon,
qui commande l'accès à une vaste cour, du logis principal arborant sa belle
façade du côté des jardins et du bâtiment des servitudes doté d’une tour
couronnée d'un toit en forme de cloche. Le donjon peut être daté de la fin
du XVe ou du début du XVIe siècle (Henri II). Haut de trois étages, il
dissimule, au rez-de-chaussée, une belle salle voûtée à nervures et se
trouve flanqué d’une tour surmontée d'une toiture en contrecourbe. Le
bâtiment des servitudes, de 45 mètres de long, a été construit à la même
époque que le donjon; il est recouvert d’une magnifique charpente qui a la
forme d’une coque de navire renversée. Au cours du XVIIIe siècle, Charles de
Cervon embellit les Arsis. Il fit percer de nombreuses allées d'arbres sur
le domaine et, à l'extrémité d'une de ces allées, il fit construire la
chapelle Saint-Sébastien qui fut "si richement ornée qu'elle demeurait sans
contredit, la plus belle de la province". En 1830, elle tombait en ruines;
on la rasa et on découvrit les reliques de saint Sébastien dans une boîte de
plomb.
Grâce aux soins de Raguenet de Saint-Albin, le château subit des
transformations et des réparations entre 1890 et 1910. Les travaux entrepris
permirent de découvrir l'existence passée de plusieurs tours extérieures et
les vestiges d’une tourelle à pans coupés dissimulés entre la salle à manger
et la cuisine. Puis on éleva l’élégant pavillon à l'angle des deux corps de
logis. Au cours de son histoire, la seigneurie des Arsis a connu le
chevalier Robert Le Vexel, époux de Marguerite Frézeau (1363) qui donna la
propriété en partage à sa soeur Perronnelle Le Vexel, épouse de Macé Courtin,
seigneur de Soulgé-le-Courtin. Leur petite-fille, Marie, unit sa destinée à
celle de Guillaume de Cervon, membre d’une famille originaire de Cervon
(Ille-et-Vilaine). Leurs descendants conservèrent les Arsis jusqu'au 25
octobre 1685, date du mariage du Catherine de Cervon avec Jean-Baptiste de
Montesson. Leur fils, Jean Baptiste, fut le dernier représentant de la
branche aînée des Montesson. Il décéda à Paris en juillet 1769. Comme il
désirait être inhumé dans la chapelle Saint-Sébastien de son château, on
ramena et on y déposa son corps après un service solennel célébré dans
l'église de Meslay. Sa sépulture fut violée en 1793. La propriété qui,
jusqu'à cette date, s'était toujours transmise par héritage, fut vendue pour
la première fois à Joseph Duchemin, riche banquier de Laval. Par son mariage
avec Jacquine-Anne Duchemin, le 19 mai 1763, Marcel Avril de Pignerolle
devint à son tour seigneur des Arsis mais il acquit le domaine en commun
avec Joseph Rousseau de Monfrand, mari de Marie Duchemin de La Jarossaie.
Son fils ayant émigré, Madame Duchemin pensa, en mars 1793, qu’on allait
saisir sa terre; elle déclara qu'à la suite du partage fait entre son
beau-frère et elle, en mai 1773, le domaine était devenu son bien personnel
et elle put le conserver. Il revint à la maison de Pignerolleet, de nos
jours, il appartient à M. Raguenet de Saint-Albin et à son épouse, née
Pignerolle. Il faut noter que le château est devenu le centre de
l'insurrection légitimiste de 1832 dans la Mayenne. (1)
Éléments protégés MH : les éléments suivants composant le château : en
totalité le donjon et la tour surmontée d'un dôme qui flanque les bâtiments
des servitudes ; le grand et le petit salon au premier étage du logis avec
leur décor ; les douves avec leurs murs ou talus de soutènement ;
l'avant-cour ; le portail et garde-corps métalliques qui bordent la
plate-forme du logis ; les haut et bas jardins, les ponts qui en permettent
l'accès ; l'orangerie ; le garde-corps en claustra qui domine les parcelles
du jardin potager; le jardin potager ; la maison du jardinier ; le bâtiment
dépendant de la ferme du château. Les façades et les toitures du bâtiment
des servitudes et du logis proprement dit, des bâtiments du domaine des
XVIIIe et XIXe siècles : inscription par arrêté du 28 février 2006. (2)
château des Arcis 53170 Meslay du Maine, ouvert au public, visite des
jardins uniquement et aux journées du patrimoine.
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