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Château de La Pihoraie à Saint Ellier du Maine
 
 

         La route qui mène de Montaudin à Saint-Ellier-du-Maine traverse l'ancien domaine du château de La Pihoraie, que l'on qualifie parfois de "malouinière du bocage". Aux confins de la Bretagne et du Maine, le château de La Pihoraie a été édifié dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Le chanoine Le Paige, en 1777, indique dans son ouvrage sur le Maine, dans l'article concernant Saint-Ellier-du-Maine, "Qu'on a commencé en 1764 à bâtir à La Pihoraye, une belle maison, dans un autre endroit que l'ancienne". Le château précédent avait été habité depuis le XVe siècle, par la famille de La Hautonnière, originaire de Fougerolles du Plessis, succédant à une famille de La Pihoraie mentionnée dans des actes du XIVe siècle. À la famille de La Hautonnière, succéda celle de Valori. Charles-Paul-Eugène de Valori, né en 1715, hérite de La Pihoraie en 1748 et entreprend à partir de 1760, la construction du château que nous voyons aujourd'hui. En 1769, les travaux étaient toujours en cours. Il est de tradition d'attribuer à l'ingénieur Simon de Garangeau, disciple de Vauban, la paternité architecturale de La Pihoraie qui s'apparente aux malouinières des environs de Saint-Malo. Simon de Garangeau avait travaillé à la construction des remparts et hôtels de la cité malouine et peut-être aussi à quelques demeures des "Messieurs de Saint-Malo" dites malouinières, contemporaines de ses travaux civils et militaires. En 1709, il effectuait des observations sur les vestiges de la cité romaine de Corseul, non loin de Dinan, ce qui lui donne un âge certain au moment de la construction de La Pihoraie. Peut-être faut-il se tourner vers l'Avranchin et un autre architecte, si l'on en croit les archives du château explorées par M. de Sénevas, père de l'actuel propriétaire. Celui-ci à trouvé des relevés du château, datés du mois d'avril 1766, pour payer les travaux des plafonneurs, signés par Guillaume Vauvert La Crierc. Cet architecte et entrepreneur avait traité en 1759 avec le marquis de Saint-Pois, pour la construction des deux pavillons latéraux du château de Saint-Pois, dans la Manche. L'épouse d'Eugène de Valori était née Gabrielle-Anne d'Auray de Saint-Pois. Il serait tout à fait vraisemblable que le même architecte ait travaillé pour des familles alliées.
Par son plan, le château de La Pihoraie, tout de granit et d'une simplicité qui n'exclut pas l'élégance, s'apparente aux malouinières. Construit sur un plan massé et non pas en longueur, la demeure comporte un corps de logis double soit deux pièces en profondeur, alors qu'au XVIIe siècle, chaque pièce ouvrait sur les deux façades. Le rez-de-chaussée est surélevé. Il est surmonté d'un étage et de combles. La façade nord, celle qui accueille le visiteur, est constituée d'un avant-corps central, précédé d’un perron à double révolution et de deux ailes. Une grande pierre armoriée, placée sous le perron, porte les blasons des familles de La Hautonnière et de Miniac. Charles de La Hautonnière avait épousé le 20 juillet 1654, à Saint-Malo, Guyonne de Miniac, dame de Lorgeril qui devait mourir à La Pihoraie en 1721, âgée de 93 ans. Un fronton triangulaire, autrefois armorié, couronne l'avant-corps. Côté jardin, on retrouve une disposition similaire: un avant-corps à trois pans avec un degré à trois marches et deux ailes éclairées par trois fenêtres à chaque niveau. Elles ouvrent sur un jardin à la française. À l'intérieur, le vestibule en granit est orné d'un escalier à quatre volées, doté d'une belle rampe en fer forgé. La décoration du salon et de la salle à manger témoigne d'un raffinement du XVIIIe siècle. Si le parquet de la salle à manger est d'origine, les boiseries ont été refaites à l'identique au XIXe siècle par un menuisier de Fougères. Elles sont ornées de guirlandes de fleurs; trois trumeaux peints en grisaille portent des allégories de la musique, de la peinture et de la sculpture.
Saint-Ellier-du-Maine était, avant la Révolution, parcouru par les contrebandiers du sel et à leur suite, les gabelous. Le Maine vivait sous un régime de "grande gabelle" alors que la Bretagne voisine était exemptée de l'impôt sur le sel. On raconte "qu'en l'an 1644, Jean de La Hautonnière, assisté de ses enfants et d'une trentaine d'hommes armés d'arquebuses, ayant conduit de Bretagne dans sa maison seigneuriale de La Pihoraie, deux charrettes et cinq chevaux chargés de faux sel, fut poursuivi devant Nigleau, sieur de La Rambergerie, préfêt de Saint-Suzanne". Il ne fut pas condamné aux galères, sanction de ceux qui se livraient à la contrebande du sel, puisqu'il mourut chez lui le 16 juillet 1650, "à quatre heures du soir, sous un grand orage et beaucoup de gresle". À la famille de La Hautonnière, succéda celle de Valori, dont un membre accompagna Louis XVI dans son équipée de Varennes, puis vinrent les familles Le Forestier d'Osseville, de Hercé, de La Villegontier, du Mans de Chalais et enfin de Sénevas. (1)

château de La Pihoraie 53220 Saint Ellier du Maine, propriété privée, ne se visite pas.

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(1)  Sources : Château de La Pihoraie, Mélanges de la Société d'archéologie de la Manche, 1973.
Abbé Angot, Dictionnaire de la Mayenne, Éd. Goupil, Laval, 1900.
Abbé Angot, Armorial de la Mayenne, Éd. Goupil, Laval, 1920.
Docteur Morisset, Voyage autour de la Mairie de Mayenne, 1931.
Châteaux et manoirs en Mayenne, Mille ans d'histoire et d'architecture. Texte Nicole Villeroux, Editions Siloë.


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