Le Bourg-l'Évêque présente l'originalité d'avoir deux faces très contrastées. C'est un château pile et face. Côté face, l'austérité du bâtiment est rompue et animée par une belle rotonde empire qui, à elle seule, lui confère un cachet particulier. Côté pile, les douves et une tour conservée du premier château préservent le caractère médiéval d'une habitation reconstruite au XIXe siècle. La terre du Bourg-l'Évêque relevait autrefois du chapitre de la cathédrale d'Angers, d'où son nom. Au XVe siècle, cependant le "petit Bourg-l'Évêque" devient une seigneurie qualifiée de châtellenie. Le premier château est bâti à cette époque par la famille de Saint-Melaine. En 1722, il est acquis par Jacques du Mans de Chalais, conseiller en la Grand Chambre du parlement de Paris et abbé de Barzelles. Après lui, le Bourg-l'Évêque passe à son frère et unique héritier Michel-Jean du Mans de Chalais dont on dit "qu'il aimait surtout les bâtiments et excellait dans l’art de les rendre commodes et agréables". Celui-ci employa à la décoration de sa demeure champêtre, un artiste connu sous le nom de Legay de Prelaval, "maître peintre parisien" qui a laissé un album de dessins, aujourd'hui dans les collections du musée du Vieux Château à Laval, où figure le château de Bourg-l'Evêque. Celui-ci y a l'aspect d'une demeure entourée de murs, hérissée de tours avec un châtelet d'entrée et des douves. Michel-Jean du Mans de Chalais avait épousé Françoise Pichot de la Graverie, fille d'un magistrat lavallois fort connu. M. Pichot de la Graverie a laissé dans ses recueils de sentences, la description des travaux que sa fille et son gendre ont entrepris dans la première moitié du XVIIIe siècle pour doter le Bourg-l'Évêque d'un parc à sa dimension. Ainsi, en 1741, M. du Mans fait-il planter "un bois de haute futaye dans une lande située au bout de la grande avenue, sur le grand chemin de Château-Gontier". Il a l'intention d'y faire de grandes allées. Huit ans plus tard, c'est au tour de son épouse, de faire des plantations qui rendent, selon son père, "le Bours-l'Evêque, la terre la mieux décorée et une des plus belles que l'on puisse trouver". Cette demeure, dotée avant la Révolution d'une très riche bibliothèque et de belles tapisseries, est envahie le 3 septembre 1795 et cinq de ses défenseurs y trouvent la mort. Son chartrier avait été emporté pour être détruit, le 21 janvier 1794, à la demande du directoire de Craon. Entièrement reconstruit au XIXe siècle dans un style d'une grande austérité, seulement rompue par la belle rotonde reposant sur des colonnes, ce château n'en possède pas moins beaucoup de charme. (1)

château de Bourg l'Evèque 53360 Simplé, propriété privée, ne se visite pas.

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(1)   Sources : Abbé Angot, Dictionnaire de la Mayenne, Éd. Goupil, Laval, 1900.
Ernest Laurain, Ouvriers d'art lavallois, Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, 1940.
Abbé Gaugain, Histoire de la Révolution dans la Mayenne, 1989.
Châteaux et manoirs en Mayenne, Mille ans d'histoire et d'architecture. Texte Nicole Villeroux, Editions Siloë.

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