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Aux portes de
Château-Gontier, après le pont de chemin de fer, une allée plantée de cèdres
conduit à l'élégant et pittoresque château de la Maroutière, romanesque
logis construit au sommet d'une colline, dans un parc de verdure, à
proximité du champ de courses (quatre réunions annuelles). La Maroutière est
située sur le territoire de Saint-Fort, village distant d'environ deux
kilomètres. La Maroutière a conservé de modestes proportions, des tourelles
circulaires aux angles et une tourelle octogonale. En façade, la demeure
arbore sa belle tour octogonale où règne l'escalier à vis, du XVe siècle, en
tuffeau qui dessert les différents niveaux. L'imposant portail de bois
provient de Bernay. Ses belles poutres, soigneusement sculptées,
s'harmonisent fort bien avec l'ensemble du château. La salle à manger
renferme des boiseries et une cheminée du XVe siècle. Une monumentale
cheminée orne également le salon également du XVe siècle. La Maroutière a pu
être une forteresse médiévale érigée au cours du XIIIe siècle mais, du Moyen
Age, elle ne conserve que des vestiges de douves et d'épaisses fondations.
La chapelle a disparu. Cependant un mariage, célébré au XVIIe siècle, et un
autre, en 1715, attestent son existence.
Le domaine et sa seigneurie mouvaient de la baronnie de Saint-Jean de
Château Gontier. Les Mauvinet, seigneurs de Quelaines, en étaient les
détenteurs en 1380. La Maroutière échut ensuite à Gilles Cholet, chevalier
et seigneur de la Choltière et de Chambrezais, et époux de Marie de Mauvinet
au début du XVe siècle, puis à Louis des Barres, dit Le Barrois, "un
chevalier honorablement cité pour ses services pendant la guerre de Cent Ans
(1415-1450)". Son fils, Pierre, employé par Charles VII dans d'importantes
négociations en 1452 et 1453, devint conseiller du roi et sénéchal
d'Auvergne. Avec son frère André, Pierre des Barres blessa mortellement
Guillaume Possard, sieur de la Sionnière (en Argenton-Notre-Dame), qui les
avait assaillis. René Gauchet nous relate ainsi ce fait divers: "Un jour
qu'il chevauchait ainsi que son frère André et deux valets, sur les terres
d’Argenton, il eut maille à partir avec le seigneur de la Sionnière,
Guillaume Possart, appuyé lui-même par son frère Jean. La bagarre fut vive.
Guillaume eut la chance d'en réchapper, malgré une douzaine de coups d'épée
que lui envoya un serviteur de la Maroutière, tandis qu’André des Barres le
lardait de coups de son braquemart, sous les yeux épouvantés de la dame de
la Sionnière. Jean Possart, moins heureux perdit un bras dans l'aventure et
ne survécut guère aux blessures que lui prodigua l'impitoyable Pierre des
Barres". Condamné à mort en 1482, Pierre des Barres vit sa peine commuée en
la destruction de son château par le feu, ce qui pourrait expliquer la
restauration du logis sous la Renaissance.
Transmise en héritage par les femmes, le château de la Maroutière devait
continuer à changer souvent de propriétaires. La Maroutière connut Thibault
Longuejoue, maître des requêtes et seigneur de la Beucheraie et de la
Massuère en Chemazé (décédé en 1550), Antoine de Clermont, époux de Jeanne
de Longuejoue (tué au moment de la Saint-Barthélémy) et Charles de Goddès
qui acheta le domaine en 1610. Au XVIIIe siècle, la propriété appartenait
aux d’Angerville. Vers 1797, elle servait de rendez-vous aux chasseurs de
loups. En 1804, elle passa aux mains de Julien Gourdon. M. Desnoës, le
fondateur de la Société des Courses, la possédait au début du XIXe siècle.
Il restaura l'intérieur et l’extérieur du logis (alors très délabré) puis il
aménagea l’hippodrome à proximité du château. De nos jours, la Maroutière
est la propriété de M. et MMme Walsh de Serrant. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures, l'escalier à vis de la
tour octogonale et les six cheminées anciennes : une dans la salle à manger
et dans le grand salon au premier étage, une au deuxième étage, deux au
troisième étage, une au quatrième étage : inscription par arrêté du 28
décembre 1978.
château de la Maroutière 53200 Saint
Fort, propriété privée, ne se visite pas.
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Nous remercions chaleureusement Monsieur J-P Sauvage pour les photos
qu'il nous a adressées afin d'illustrer cet historique.
source de la photo par satellite :
https://www.google.fr/maps
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