Le château de l'Ansaudière a pour écrin un parc aux essences variées, planté il y à environ 150 ans. Il était jadis agrémenté de fabriques dont subsiste encore une pagode japonaise, édifiée sur un îlot artificiel du grand étang que forme ici le ruisseau de l'Ansaudière, affluent de la rivière l'Uzure. Le château se compose de deux corps de bâtiments dont le plus ancien est un logis rectangulaire du XVIIe siècle, à hautes toitures, aux ouvertures encadrées de tuffeau. Aux XVIIIe et XIXe siècles, est édifié, perpendiculairement, un autre bâtiment flanqué de tours rondes aux angles; une tour carrée à la jonction des deux constructions est des vestiges plus anciens. Ce château assez troubadour dans son aspect est couvert d'une toiture en ardoises de 4 035 m². Les communs, à l'arrière, de construction soignée, pour partie en briques, forment un ensemble important. La chapelle est du XVIe siècle. L’Ansaudière tiendrait son nom d'un certain "Ansaud Queue de Loup", au caractère pour le moins ombrageux, puisqu'il aurait incendié la maison d'un de ses vassaux à La Rouaudière. Arrêté et condamné, il doit abandonner son fief de La Chauvière à sa puissante rivale, l'abbaye de la Roë et faire un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. Cela se passait vers 1150. Au XVIe siècle, l'Ansaudière appartenait à la famille Mauviel qui a donné des sénéchaux à la baronnie de Craon. Au milieu du XVIIIe siècle, en 1754, Jean Cournée de La Noë achète la demeure et c'est l'un de ses descendants, François de La Porte (décédé en 1861) qui fait construire le château et crée le parc. François de La Porte était le petit-fils de René de La Porte, maire et Juge ordinaire du Comté et de la ville de Laval (décédé en 1706). La famille de La Porte était une famille de négociants lavallois très célèbre. D'abord lavandiers au XVIe siècle, ils furent banquiers et négociants au siècle suivant avant de briguer les magistratures locales au XVIIIe siècle. L'Ansaudière s'inscrit dans la vague de constructions qui, au XIXe siècle, émailla le département de châteaux où vivait l'élite sociale du temps dont la fortune reposait encore sur la terre. Leur architecture est très diverse. Ici comme à Craon, les préoccupations du maître des lieux passaient aussi par la création d'un grand parc où l'eau et les frondaisons se marient agréablement. (1)

château de l'Ansaudière 53800 Saint Martin du Limet, propriété privée, visite des jardins toute l'année sur rendez-vous, tel. 06 40 93 09 55 - 02 43 06 30 81.

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(1)   Sources : Abbé Angot, Dictionnaire de la Mayenne, Éd. Goupil, Laval, 1900.
Bodard de la Jacopière, Chroniques craonnaises. Rééd. Res Universis.
Châteaux et manoirs en Mayenne, Mille ans d'histoire et d'architecture. Texte Nicole Villeroux, Editions Siloë.

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