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Château de la Roche Pichemer à Saint Ouën des Vallons
 
 

   Fief mouvant de La Chapelle Rainsouin, auquel est attaché, au moins dès le XVe siècle, la seigneurie paroissiale de Saint-Ouën. La façade donnant sur la rivière, très encaissée à cet endroit, a gardé l'aspect austère du premier château. Une tour d'angle cylindrique et des meurtrières rappellent une époque où la défense primait. Le château de La Roche-Pichemer a été reconstruit au XVIe siècle, entre 1542 et 1570, par Louis du Plessis. Il présente aujourd'hui deux corps de logis en équerre, ponctués aux angles de pavillons en saillie. De grandes fenêtres percent régulièrement les façades. Les toits sont eux-mêmes ornés de lucarnes à meneaux, à frontons triangulaires supportant des vases. La façade du logis longeant la rivière est percée d'une porte en plein cintre avec des pilastres et fronton triangulaire. Elle ouvre sur un escalier éclairé par des baies géminées. L'aile en retour est de construction postérieure mais a été mise en harmonie avec le premier bâtiment, au XIXe siècle. Une chapelle complète l'ensemble. La fuye, à la grille d'entrée du parc, a été transformée en logement. L'intérieur de ce château a été décoré à partir du début du XVIIe siècle par René du Plessis de Jarzé de La Roche-Pichemer, plus connu sous le nom du "beau Jarzé". Celui-ci, contraint par l'ombrageux Mazarin à vivre retiré sur ses terres du Maine, après des frasques amoureuses qui défrayaient la chronique et atteignaient la couronne, s'est consacré à l'ornement de sa demeure. Il vend celle-ci en 1645, à Charles de Montesson époux de Marie Prévost de Saint-Cyr qui continuent ainsi que leur fils, Guy, ces travaux d'embellissement. Cet ensemble fait de La Roche-Pichemer, un joyau du XVIIe siècle.

Les pièces sont décorées d'un ensemble pictural déclinant sur tous les tons, les nuances et les motifs les plus variés, l'art décoratif du Grand Siècle. Certains éléments ont été redécouverts par Madame d'Ozouville, dans les années 1980-1990. La bibliothèque à l'étage, est ornée d'une grande cheminée en granit, qui à elle seule est remarquable. Haute de 4,50 mètres, son foyer mesure 1,70 mètre sur 2,20 mètres ! Elle est décorée de cabochons de marbre rose et noir et ses pilastres sont constitués d'épais renflements séparés par des gorges profondes. À la mort de Guy de Montesson, en 1672, Jean-Baptiste de Montesson, son frère, s'installe à La Roche-Pichemer avec son épouse née Catherine de Cervon. Celle-ci est surnommée, dans la région, Catherine Sans Pitié où bien encore, la Dame Rouge. On lui attribue de nombreux et cruels méfaits, dont l'un a consisté à faire attacher ensemble, un homme et un bœuf pour voir lequel survivrait à l'autre, et les avoir laissés mourir de faim. On comprend qu'après cela, elle ait été condamnée à errer les nuits d'hiver, sur un char de feu ! Cet équipage est aussi celui d'une autre "Impie", Madame de Belin, condamnée à hanter la région du nord-est du département, vers Hambers et Averton. Au XIXe siècle, La Roche-Pichemer appartient à Marie de La Haye de Bellegarde épouse de Jean-François de Hercé, maire de Laval en 1814. Après la mort de son épouse, en 1825, il entre dans les ordres et devient quelques années après, évêque de Nantes. Sa fille unique, héritière de La Roche-Pichemer a épousé William d'Ozouville, sous-préfet, mais surtout érudit et historien qui s'est beaucoup dépensé pour voir la Mayenne dotée d'un évêché à Laval. (1)

Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château et des trois pavillons ; la fuie ; les pièces suivantes du château avec leur décoration, au rez-de-chaussée le salon, la salle à manger, la chambre rouge et la petite salle à manger ; au premier étage la bibliothèque : classement par arrêté du 17 septembre 1973. Les façades et les toitures des communs du château : inscription par arrêté du 17 septembre 1973.

château de la Roche Pichemer 53150 Saint Ouën des Vallons, les jardins du château de La Roche-Pichemer, réalisés vers 1914 par M. le comte d'Ozouville, père de l'actuel propriétaire, ouverts à la visite, permettent de découvrir une demeure édifiée au-dessus de la rivière Deux-Evailles. Elle devait, à l'origine, en surveiller un gué.

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 Château de la Roche Pichemer à Saint Ouën des Vallons Château de la Roche Pichemer à Saint Ouën des Vallons   Château de la Roche Pichemer à Saint Ouën des Vallons  Château de la Roche Pichemer à Saint Ouën des Vallons
 
       
 
 
 


(1)   
Sources : Abbé Angot, Dictionnaire de la Mayenne, Éd. Goupil, Laval, 1900.
Henry Soulange-Bodin, Les Châteaux du Maine et de l'Anjou, Éd. d’Art et d'Histoire, Paris, 1934.
Revue historique et archéologique du Maine, 1927.
Tallement des Réaux, Hwtortettes, Gall. La Pléiade.
Châteaux et manoirs en Mayenne, Mille ans d'histoire et d'architecture. Texte Nicole Villeroux, Editions Siloë.


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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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