Saint-Thomas-de-Courceriers conserve les ruines de l’ancien château féodal de Courceriers. Elles s'élèvent à environ un kilomètre du bourg et concourent au charme et à l'attrait d‘un de ces magnifiques paysages que nous pouvons découvrir, au hasard d’une promenade, sur les petites routes mayennaises. A Courceriers, les vestiges d’une ancienne forteresse, ruinée dit-on par les Anglais vers 1451, et envahis par une luxuriante végétation, consistent en un pan de muraille qui se dresse encore à une quinzaine de mètres de hauteur. Dans cette muraille, une énorme brèche a fait disparaître à tout jamais l’ancienne porte à herse percée là, entre la tour carrée et la tour ronde qui la défendaient. Outre ces vestiges, Courceriers possède toujours un très large pigeonnier découronné et une tour appartenant à un autre castel construit en cet endroit par François du Plessis-Châtillon vers 1590. La chapelle, dédiée à saint-Jean-Baptiste, était mentionnée avant 1451. Incendiée vers 1880, elle fut amputée d’une bonne moitié de sa longueur initiale sans toutefois perdre sa belle porte ogivale. À l'entrée de ce qui fut autrefois la cour, on peut voir un bâtiment construit en pierres de taille "soigneusement appareillées, avec deux larges frontons cintrés et une corniche à modillon" qui porte, gravé, le millésime 1657. Au cours du XIXe siècle, un autre château, de style néo-grec, fut accolé à la construction de François du Plessis-Châtillon. Victime des injures du temps et des ans, on dut le raser, il y a une vingtaine d'années.
La seigneurie de Courceriers relevait de Mayenne mais une partie de son domaine entrait dans les mouvances de Sillé-le-Guillaume, Sainte-Suzanne, Evron et Lavardin. Elle jouissait de la haute, moyenne et basse justice. Membres d’une famille de chevaliers, les seigneurs de Courceriers ont possédé la terre qui porte leur nom du XIe au XVe siècle. Guillaume de Courceriers, dit "Le Jeune", rendait aveu à Mayenne "pour sa forteresse et habitation de Courceriers" en 1414. Il épousa Jeanne d'Avaugour et, en secondes noces, Jeanne d'Aché. Sa fille, Guillemette, dut se marier "prématurément" à Ambroise de Loré, à la suite de manœuvres plus ou moins compromettantes de la mère et de la grand-mère de ce dernier. Le procès intenté par Guillaume Le Jeune à son gendre et futur capitaine dut certainement lui faire beaucoup moins d'honneur que ses exploits accomplis par la suite. Pendant les guerres contre les Anglais, il se retrancha à Courceriers, sortant à plusieurs reprises pour livrer une guerre d'embuscades qui ne laissa aucun instant de répit à l'ennemi. Courceriers passa ensuite aux mains des Villeprouvée à la suite du mariage d’Isabeau de Courceriers avec Jean de Villeprouvée (13 mars 1494). En 1540, Renée du Bellay, fille de Jean du Bellay et de Françoise de Villeprouvée, épousa Louis du Plessis-Châtillon. Ce dernier prit pour femme, en 1570, Nicole du Raynier. Il mourut "d’apoplexie", dans sa demeure, en 1605. Puis Nicole du Plessis-Châtillon unit sa destinée à celle de Guillaume du Bois, le 11 mai 1621; le domaine vécut au rythme des allées et venues de cette nouvelle famille jusqu'à la Révolution. Après plusieurs ventes successives, Courceriers devint la propriété de la famille Violas. (1)

Éléments protégés MH : la haute muraille médiévale isolée en tant que ruines ; la tour restante du château de la fin du XVIe siècle ; le bâtiment rectangulaire à bretèche en pignon ; le logis de garde et le portail au lieu dit Le Portail : inscription par arrêté du 20 mars 1987.

château de Courceriers 53160 Saint-Thomas-de-Courceriers, les vestiges actuels se composent d'un portail d'entrée situé à l'ouest du château; d'une porte d'entrée monumentale datant de l'époque médiévale; d'une chapelle; du logis et d'une tour servant d'hébergement touristique.

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(1)    source: La Mayenne: châteaux, manoirs, belles demeures. Chaussis Gilbert. Edité par Éditions Siloë, Avril 1987.

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