Sur la route de Saint-George-sur-Erve à Vimarcé, à environ trois kilomètres de cette dernière localité, Courtaliéru dresse ses ruines imposantes à la limite de la Sarthe et de la forêt de Sillé-le-Guillaume. Il appartient au nombre des forteresses édifiées au Moyen Age, dans le Bas-Maine, sur les bords des étangs ou des marais, pour en défendre l'entrée et en protéger le passage. La famille de Courtaliéru était vassale des Vicomtes du Maine jusqu'au XIIIe siècle. Courtaliéru conserve les ruines d’un donjon du XIe ou du XIIe siècle. Il présente un vaste corps de bâtiment en pierre de granit qui s'élève encore à une quinzaine de mètres de hauteur. Le rez-de-chaussée compte cinq appartements. La partie la mieux conservée, située à l'ouest, mesure douze mètres de long sur huit mètres de large et ses murs accusent une épaisseur de deux mètres. L'appartement du bas pouvait servir de salle d'armes. Ouverte à l’ouest, l'entrée principale était défendue par un pont-levis. La forteresse a la forme d'un espèce de parallélogramme qui recouvre une superficie de quatre ares quarante centiares. Elle était en partie protégée par un fossé taillé dans le roc, cinq à six mètres de large pour une profondeur de quatre mètres, et une redoute en terrasse. Du côté de la vallée, un espace de deux mètres servait de chemin de ronde distant d’une vingtaine de mètres du bas du vallon. Renversé une première fois, au XIe siècle, par une invasion normande, Courtaliéru fut définitivement ruiné au XVe siècle. À cette époque, toutes les places fortes des alentours étaient prises et reprises alternativement, en l’espace de quelques années, par les soldats d'Ambroise de Loré et ceux du comte d’Arundel. Forteresse de médiocre importance, Courtaliéru restait encore aux mains de l’envahisseur en 1444. Pour l’expulser définitivement, les Français décidèrent de l'assiéger et de l’incendier. Les ruines devinrent la propriété de la Maison de Vassé. Sur son mamelon, la forteresse perd peu à peu des pans considérables de muraille. Elle songe tristement à sa fin tragique et à la "Bande Noire" qui s'est chargée d'enlever, avec la pelle et le pioche, tout ce que les flammes avaient épargné. Courtaliéru et les forteresses voisines de Grillemont, Cron-la- Butte et Foulletorte possédaient des souterrains qui débouchaient très loin dans la campagne. L'origine de celui de Courtaliéru ne semble pas provenir de la main de l’homme. Il a l'aspect d’une grotte creusée dans le calcaire et fut découvert en 1858. (1)

château de Courtaliéru 53160 Vimarcé, lieu-dit le Grand Courtaliéru, imposants vestiges.

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(1)   source: La Mayenne: châteaux, manoirs, belles demeures. Chaussis Gilbert. Edité par Éditions Siloë, Avril 1987.

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