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En 1514, "la maison et métairie de Penhouet"
appartient à Jacob Regnauld, qu’il tient de son père Jehan Regnaud, décédé
en 1479 (montre), et de son aïeul Jehan Regnaud. En 1632, Jean Régnault est
sieur de Penhouët, marié à Sébastienne de Bréhaut. En 1682, leur fille
Jeanne de Bréhaut épouse Joseph Hyacinthe Le Pioufle en la chapelle de
Penhoët. La seigneurie de Penhoët, parvenue en possession de la famille Le
Guennec, vers 1678, passe aux Rolland du Noday en 1752 par le mariage de
Cyrille-René Rolland du Noday avec Anne-Josèphe Le Guennec, dame de Trévran;
par ce mariage, les du Noday deviennent du même coup propriétaires des
autres possessions des Le Guennec, à savoir la seigneurie de Trévran en
Lanouée, Pengréal en Plumieux, la Ville Briand en La Croix-Helléan; ils
profitent de l’agrandissement important du domaine de cette famille Le
Guennec au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. En 1775, les du Noday
acquièrent la seigneurie de Lescouet par cession de Françoise Levrault de la
Motte et la revendent en 1826 à Joseph-Marie Le Monnier, docteur en
chirurgie, pour 66000 francs. La même année, ils revendent au même la
seigneurie de Pengréal. L’auteur de recomposition du capital des du Noday
est Charles-Hippolyte Rolland du Noday, fils de Cyrille-René et Anne-Josèphe,
clerc du diocèse de Saint-Malo, personnage très titré et important: maître
ès arts de la faculté de Paris en 1782, "ancien commissaire intermédiaire
des États de Bretagne, ancien aumônier des armées royales de Condé, de la
Vendée et de la Bretagne, Chevalier de Saint-Louis, ancien chanoine de
l’église cathédrale Saint-Pierre de Rennes, ancien vicaire général de
l’évêque de Dol".
Il décède au château de Penhoët le 18 mars 1840 à l’âge de 79 ans. À partir
de 1829, le propriétaire de Penhoët est le vicomte Alexandre Rolland du
Noday, neveu du chanoine. Le fait est confirmé par la matrice cadastrale
accompagnant le cadastre de 1831, qui mentionne comme propriétaire du
domaine Dunoday Alexandre. C’est à cette époque que pourrait se situer la
campagne d’agrandissement du château, et la vente de deux seigneuries en
1826 est l’occasion de dégager les liquidités nécessaires. Serait concernée
l’aile est du logis, qui se distingue par des baies simplement
rectangulaires avec encadrement saillant comme si un enduit devait cacher la
maçonnerie, avec aussi un système de bandeaux plus nombreux au niveau des
linteaux et appuis, et un toit à faible pente. Cette construction
remplacerait l’aile en retour vers le sud, visible sur le cadastre de 1831.
Plus tardivement, auraient été ajoutés les deux pavillons nord de plan carré
et le pavillon greffé sur la façade sud, qui présentent entre eux des
similitudes certaines comme le rattrapage mouluré du pan coupé sur les
angles. En revanche, la tourelle ronde au nord semble plus tardive (fin XIXe
siècle). Une reprise des parties hautes intervint à la fin du siècle et
concerne les corniches à corbelets, qui couronnent la quasi-totalité de
l’édifice, la pose des lucarnes rondes et la reprise des souches de cheminée
en brique. Le corps principal du logis, dont la façade sud ordonnancée à
cinq travée à arc segmentaire comporte trois lucarnes à fronton, constitue
le noyau le plus ancien du château et remonte au XVIIIe siècle; ce type de
baies se trouve au milieu du siècle: ce serait donc une construction des Le
Guennec, seigneurs de Trévran, héritiers de la seigneurie de Penhoët à la
fin du XVIIe siècle.
Les Le Guennec sont peut-être les auteurs de l’aménagement du parc à l’est
du château, dont le tracé est conservé sur le cadastre actuel et du jardin
en terrasse dont le dessin régulier correspond bien au XVIIIe siècle. Après
1831, date du cadastre, les bâtiments (agricoles) situés devant le logis
sont détruits et un grand parc à l’ouest avec une immense pelouse de tracé
circulaire remplace l’aménagement antérieur qui comportait, semble-t-il, une
grande avenue. On note qu’en 1667, les seigneurs de Penhoët, alors les Le
Mézec, obtiennent "la permission de construire un colombier et une fuye à
pigeons". En 1682, un mariage a lieu dans la chapelle de Penhoët, qui figure
au cadastre de 1831 en parcelle 740, mais n’existe plus de nos jours. En
conclusion, au XVIIIe siècle, Penhoët conserve la structure du manoir avec
cour bordée de bâtiments annexes et déjà un développement important du parc
(côté est), qui annonce le passage au statut de château que l’édifice
acquiert après les agrandissements du XIXe siècle, la disparition des
dépendances de la cour qui est en fait supprimée et l’aménagement du parc à
l’ouest. Les Le Guennec pour le XVIIIe siècle (corps de logis principal) et
les du Noday pour le XIXe siècle sont les auteurs de ces transformations.
(1)
château de Penhoët 56120 La Croix-Helléan,
propriété privée, ne se visite pas.
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