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Présentation : Le château de Menoray offre
l’intérêt majeur d’avoir conservé intact, comme le proche château du Croscro
dont il est contemporain, la totalité de son environnement du XVIIe siècle,
allée d’accès, communs, chapelle, pigeonnier et enclos hiérarchisés des
différentes cours et jardins, complété au XIXe siècle d’une ferme modèle
aujourd’hui en ruines. Le logis du XVIIe siècle occupe le centre la
composition: la cour limitée au sud par une balustrade est limitée à l’ouest
par la chapelle, à l’est par une balustrade la séparant de la remise. Au
nord du logis l’enclos est cantonné aux angles par deux pavillons
rectangulaires à toiture en pavillon. Le pavillon nord-est à étage habitable
montre une souche de cheminée sur le mur nord. La chapelle en pierre de
taille n’est pas orientée; son chevet au sud à pan coupé comme la porte en
plein cintre au nord tournée vers le logis, ses fenêtres en plein cintre et
sa corniche à modillons, caractéristiques du milieu du XVIIe siècle,
signalent la chapelle comme contemporaine du logis. La seconde enceinte au
sud limite l’avant-cour; à l’angle sud-ouest est le colombier, dépourvu de
toiture, et qui, d’après ses ouvertures non moulurées, semble aussi
contemporain du logis; il a été restauré depuis 1967. Quoique paraissant
parfaitement homogène, le logis principal a cependant subi des modifications
consécutives à son agrandissement vers l’est au XVIIIe siècle. Le logis
principal en pierre de taille est donné pour avoir été édifié en 1620 pour
la famille de Cadillac, mais semble plutôt remonter au milieu du XVIIe
siècle: en effet, avec sa travée centrale plus haute individualisée par une
toiture en pavillon, ses ailes couvertes d’une toiture indépendante à
croupes, sa silhouette évoque en réduction plusieurs châteaux classiques,
tel Balleroy, construit par François Mansart vers 1626, ou encore plus
tardif, Cheverny (plus grand) ou Le Mesnil Voisin. Malgré la différence
de toiture, sa parenté avec le proche château du Croscro est aussi patente.
A l’intérieur la travée centrale devait à l’origine abriter l’escalier plus
tard déplacé dans l’aile latérale, escalier qui devait être surmonté de deux
pièces hautes superposées en un héritage des manoirs médiévaux. Au contraire
du Croscro, il était sans doute en bois, sa suppression s’il avait été en
pierre semblant structurellement impossible. Le plan cadastral de 1841
montre que le plan symétrique induit par la façade, escalier médian
desservant une ou deux pièces latérales, était complété d’une aile
postérieure qui devait abriter la cuisine: sa destruction est intervenue
dans la deuxième moitié du XIXe siècle et des traces d’arrachement se voient
sur la façade postérieure de la partie est. A l’initiative de la puissante
famille Le Gall de Cunffio, propriétaire de Ménauray depuis la fin du XVIIe
siècle (et aussi de nombreuses seigneuries locales, dont le Pallévart à
Ploerdut, Kerguelavan, Saint-Urchaud à Pont-Scorff…) le logis est augmenté
vers l’est au milieu du XVIIIe siècle d’une aile perpendiculaire
individualisée par sa toiture à croupes. Elle contient le très élégant
escalier à rampe en fer forgé et jour central: en raison du décalage de
niveau du terrain et des deux cours, l’accès à l’escalier se fait à l’étage
inférieur.
Le corps d’escalier est complété et contemporain de l’aile sur la cour est,
inférieure d’un étage, si bien que l’étage de cette aile se trouve au niveau
du rez-de-chaussée du corps principal, séparé par l’escalier. Cet étage qui
n’est pas divisé est réputé avoir servi de salle de bal : ce serait
peut-être un exemple unique en Bretagne. Les dépendances figurant sur le
plan de 1841 n’ont pas toutes été conservées: ainsi le long bâtiment fermant
la cour en contrebas a disparu. Le bâtiment en L qui occupe le sud de la
cour inférieure, en partie remanié, date du XVIIe siècle pour sa partie est:
il déploie une série de souches de cheminée dont la destination reste
obscure en l’absence de visite. Le commun sud-est à porte charretière en
plein cintre qui datait du XVIIe siècle n’a conservé de cette époque que la
base et une porte de l’élévation est, le reste semblant refait à l’identique
au XVIIIe ou XIXe siècle. Mais la partie la plus intéressante des communs
concerne la ferme modèle parfaitement homogène, aujourd’hui en piteux état,
construite par les Kerizouet probablement vers 1870 après leur acquisition
du domaine: implantée au sud-est du château dans un enclos; son organisation
est inspirée par les recueils ou traités d’architecture du XIXe siècle,
comme celui de Bouchard-Huzard paru en 1842: autour de la cour sont disposés
les différents bâtiments dont le logis occupe le nord, encadré des
dépendances, remise, étable, four à pain, crèches...
Historique : Le château actuel est construit au XVIIe siècle
probablement pour les Cadillac. Rien ne subsiste du premier manoir, à
l'exception d'éléments sculptés remployés dans les communs au sud du
château. La seigneurie est attestée en 1380, appartenant alors à Jean Caron,
mort en 1393. Après plusieurs changements de main, elle passe au milieu du
XVIe siècle à la famille de Cadillac qui la conserve jusqu’à la deuxième
moitié du XVIIe siècle: en 1696, il appartient à la famille Le Gall de
Cunffio. C'est donc à la famille de Cadillac qu'il faut attribuer la
construction du corps principal qui aurait été édifié en 1620, et à la
famille le Gall de Cunffio, l'ajout du corps d'escalier et du corps en
prolongement vers l'est au cours du XVIIIe siècle. En 1841, la chapelle et
le colombier sont en ruines (perte de toiture); la chapelle a depuis été
restaurée. Le vivier et la fontaine qui figurent sur le plan cadastral à
l'ouest du château ont disparu. Enfin, à la fin du XIXe siècle, la famille
de Kerizouët qui achète le château en 1867 fait édifier la tour secondaire
postérieure du logis et supprimer une partie du corps postérieur qui figure
sur le plan cadastral de 1841; elle est également à l'origine de la
construction vers 1870 de la ferme modèle au sud-est du château.
Description : L'allée d'accès est bordée d'arbres menant à deux cours
encloses successives, la première abritant le colombier (au sud-ouest), la
deuxième le logis, les communs, la chapelle au sud-ouest, les pavillons de
jardin aux angles nord-ouest et nord-est. Décalage d'un niveau d'élévation
entre la cour ouest et la cour est. Le logis est bâti en pierre de taille
(au sud, en moellon au nord) à élévation ordonnancée avec corps central plus
élevé que les ailes, complété d'un pavillon d'escalier et d'une aile plus
basse d'un étage. Les communs sont en pierre de taille de plan en équerre à
toiture à croupes. Chapelle en pierre de taille non orientée à chevet à
trois pans couverte d'un toit à pans. Colombier en moellon régulier, sans
toit. Pavillons en moellon couverts en pavillon. Ferme modèle à plan en U
ouvert vers l'ouest, construite en moellon et couverte d'ardoise. Le logis
occupe le nord de cour avec une grange à pignon en alignement. En retour,
étable et grange en alignement. Au sud, remise, crèche et four à pain. (1)
château de Ménoray 56160 Locmalo, propriété privée, ne se visite pas,
visible de l'extérieur.
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