|
Malgré son
évolution et ses remaniements, le château conserve des éléments se
rattachant à la seconde Renaissance de très grande qualité tant à
l'extérieur qu'à l'intérieur: lucarnes, portes et escalier, ainsi que la
chapelle. Bien que postérieur, le décor peint, les boiseries conservées sont
relativement homogènes, à l'exception du vaisselier Renaissance constitué
d'éléments épars qui a été rapporté. Peu d'édifices locaux sont construits à
la même époque dans le style de la seconde Renaissance: on pense à quelques
éléments des dépendances du château de Trémohar à Berric, peut-être le
château disparu d'Erec à Questembert dont une cheminée est remontée au
château de Kerjean, et, en plus modeste le doyenné de Péaule, et l'église du
Guerno. Plus éloignés, le château de Rimasion en Bieuzy et le Mée en
Guéhénno. La seigneurie de Talhouët était le siège de la famille du même
nom. Un premier manoir existait alors, bâti probablement au XIVe-XVe siècle.
En 1531, Isabeau de Talhouët l'apporte lors de son remariage avec M. du Bot
de La Ville-Pelotte. Alain du Bot, écuyer, capitaine de la vicomté de Rohan
et marié à Briande de la Chapelle en 1579, fait construire une nouvelle
demeure en 1582. La date est portée sur une lucarne de logis tandis qu'une
autre ouverture porte les initiales de leurs prénoms: A et B. La chapelle
est construite au début du XVIIe siècle (les anciens vitraux portaient la
date de 1625). Une seconde phase de travaux a lieu en 1647, avec
agrandissement du corps de logis vers l'est: on distingue sur l'élévation
nord, la reprise entre la travée de l'escalier (face à la porte d'entrée) et
les deux dernières travées ouest.
Puis le domaine passe successivement dans les mains des familles Rado de
Courson, Huchet de La Bédoyère, Juchault de Lorme et Quénétain. En 1814, par
extinction de la descendance directe de la famille Du Bot, la propriété est
acquise par la comtesse de Danne, qui entreprend dans les années 1850,
l'agrandissement de la demeure vers l'ouest (ajout d'un pavillon au corps de
logis principal, destiné à abriter un jardin d'hiver, et des communs); le
projet cependant n'est pas terminé puisque le dessin conservé des élévations
prévoyaient la construction du pavillon ouest, prévu dès le XVIIe siècle
d'après les pierres d'attente en place à l'est et non réalisé qui aurait
donné au château une élévation symétrique. Dans la deuxième moitié du XIXe
siècle, le décor est mis au goût de l'époque: boiseries, décor sculpté et
peint, remploi d'éléments Renaissance formant un vaisselier, plafonds à la
française de la salle de billard et du grand-salon (vers 1860). Le manoir
médiéval, avec dépendances et pigeonnier, qui figure sur le plan cadastral
de 1845 avec ses dépendances a été détruit à la fin du XIXe siècle. Le
château de Talhouët vendu en 1989 au propriétaire actuel accueille des
chambres d'hôtes depuis 1990.
Situé à l'orée du bois du Talhouët, le domaine du même nom se compose d'un
grand logis entouré de ses dépendances (grange, étables, fournil), d'une
citerne à eau, d'une chapelle et de sa sacristie, d'anciens murs de clôtures
et de jardins avec bassin. Le château orienté nord-sud, forme un plan en L.
La partie centrale avec son décrochement est la partie la plus ancienne.
L'élévation nord conserve une porte surmontée d'un blason représentant les
armes des familles Du Bot et Briande de la Chapelle tenu par deux lions ou
guépards en haut-relief. Cette élévation comporte également deux oculi en
rez-de-chaussée qui éclairent le départ d'escalier menant à une cave, ainsi
qu'une lucarne datée 1582. Sur l'élévation sud, la porte principale est mise
en valeur par des pilastres surmontés d'un fronton triangulaire. Au dessus,
l'inscription: "ALAIN DU BOT BRIANDE DE LA CHAPELLE HANRI DU BOT"
confirme l'identité des commanditaires. La lucarne voisine porte quant à
elle, la devise du couple: "ce qui me plaist, m'ennuie", encadrée des
initiales de leurs prénoms, A et B. Dans le pignon est, des pierres
d'attente et quelques ouvertures bouchées témoignent du projet d'extension
d'un pavillon identique à celui de l'ouest, projet non réalisé. L'élévation
ouest de l'extension ouest, plus basse, montre plusieurs ouvertures
bouchées.
A l'intérieur du château, l'étage est distribué par un escalier à retours à
volées droites sur mur noyau. La chapelle Saint-Jean est de style
Renaissance. Elle est à vaisseau unique et présente un chevet à pans coupés.
Le mur-pignon occidental est surmonté d'un clocheton à dôme. La nef est
couverte d'un lambris en berceau et en cul-de-four dans l'abside. L'ensemble
est lambrissé et entièrement quadrillé par des tiges de bois. La clé de la
voûte porte les armoiries des familles de Rohan, du Talhouët, du Bot, et
Huchet. Deux blasons n'ont pas été identifiés. Trois baies éclairent la nef
et deux niches sacraires sont percées dans les murs est. Il faut également
noter la présence d'un bénitier ancien, encastré dans le mur méridional,
ainsi que deux confessionnaux (XVIIIe siècle). Au nord-ouest du logis
s'étend une dépendance à plan en U dont la partie sud est à usage d'écuries
et de remise; en moellon de schiste, sans étage, elle est ouverte d'une
grande porte charretière axiale. Au sud de cette remise se trouve une
citerne circulaire en moellon qui émerge du sol d'environ un mètre. A l'est
du château dans l'ancien jardin, le bassin circulaire est bordé de granite.
(1)
château de Talhouët 56220 Pluherlin, tel. 02 97 43 34 72, location
chambres d'hôtes près de Rochefort en Terre.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photo©webmaster"B-E", photos
ci-dessous interdites à la publication sur internet, pour un autre usage
nous demander.
A voir sur cette page "châteaux
du Morbihan" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|