|
Castellan apparaît dans le texte de la réformation
(recensement de la noblesse). En 1427: "Le manoir et hébergement de
Castellan entien appartenant à Pierre de Castellan ouquel il demoure, et y a
métayrie entienne franche et exempte". En 1536, Castelan appartient à
Jacques de Castelan. En 1666 sont mentionnés: "Les maisons, manoirs et
terres nobles de Castellan, Trelan et de la Tousche avec leurs détroits,
fieffs, rolles et dismes et moulins en dépendant". Jehan de Castelan est
cité à la montre (convocation de l'arrière ban à la revue militaire) de
1464, titulaire de 120 livres de rente; il s’y présente comme "homme d’armes
à trois chevaux, un archier à brigandinne et un page"; aucun membre de la
famille à celle de 1477. La seigneurie reste dans la famille Catellan
jusqu’en 1589, lorsqu’elle passe par le mariage de Renée de Catellan avec
François de Carné dans cette dernière famille. En 1718, retour dans la
famille de Catellan, en la personne de Sévère de Catellan. Elle passe par
alliance aux Borel de Bottemont en 1811 puis à la famille de la Ruée. Le
château a été construit en 1732, comme l'indique la date gravée de part et
d'autre de l’œil-de-bœuf sur le fronton de la façade principale. Le bâtiment
des communs, construit au nord-est du château, lui est contemporain, à en
juger par la corniche à modillons et la forme des lucarnes. Il a été diminué
dans sa partie ouest comme on peut le voir sur le cadastre de 1825. Face à
lui, mais au sud-est, la ferme s'est également transformée: le logis occupe
la même place qu'en 1825 mais on a supprimé une aile perpendiculaire et
ajouté à l'ouest un bâtiment en équerre abritant une remise, des soues et un
bûcher qui remplace celui à l'ouest des communs. Le jardin d'agrément a été
réalisé à l'instigation de M. de Castellan au début du XVIIIe siècle.
L'allée principale qui menait au château, détournée vers le sud et passant
en 1825 au sud de la ferme, a été rétablie.
Le logis du château forme avec les communs au nord et la ferme au sud un
plan en U allongé et ouvert vers l’est, ménageant entre eux une grande
pelouse sur laquelle est creusé un puits. À l’ouest, l’espace est occupé par
une première terrasse enherbée en contrebas du château; accessible par un
escalier en schiste, elle est close de murs qui soutiennent au nord et au
sud une terrasse maçonnée. Après le mur de soutènement bas, parallèle au
château, un second jardin descend en pente douce vers ce qui était autrefois
la pièce d’eau. Ce jardin est encadré au nord et au sud d’allées de
tilleuls. Le logis du château est orienté nord-sud. Il a adopté un plan
régulier en H, dont le corps central, très étiré, est accosté au nord et au
sud de deux petits corps perpendiculaires. Son élévation régulière, elle
aussi, se compose d’un rez-de-chaussée surélevé sur un sous-sol (sauf dans
le petit corps sud), surmonté d’un étage carré et d’un comble. Sur les deux
façades, le corps central est ouvert de quatre travées de fenêtres à
feuillure et linteau en arc surbaissé, de part et d’autre d’une porte en
plein cintre. Les deux niveaux inférieurs du bâtiment sont construits en
moellons de schiste, avec encadrements des baies en pierre de taille de
granite. Les murs ont été entièrement enduits probablement au XIXe siècle;
on a alors peint les bandeaux séparant les niveaux, les encadrements des
baies et les chaînes d’angles; c’est également à cette époque que l’on a
bouché les fenêtres sud du petit corps nord, en peignant de fausses fenêtres
à leur emplacement pour rétablir l’équilibre visuel.
Le matériau utilisé pour la partie supérieure est le calcaire; on le
retrouve dans les lucarnes en plein cintre et la corniche: simplement
moulurée depuis l’angle nord-est à l’angle sud-ouest, elle est ornée de
denticules de l’angle sud-ouest à l’angle nord-est. La façade principale, à
l’est, se distingue par une grande sobriété: au niveau du comble, une
lucarne fronton occupe la partie centrale; ses deux fenêtres sont surmontées
d’un œil-de-bœuf encadré de la date de construction: 1732. Sur les petits
corps de bâtiments, une lucarne vient équilibrer l’ensemble. On accède à la
porte par un escalier en fer à cheval en granite, à simple volée. La fenêtre
inférieure du corps nord a été transformée en porte. La façade ouest est
rythmée par sept lucarnes cintrées à clé pendante. La façade nord comporte
deux travées. La façade sud se distingue des autres: la porte, précédée d’un
petit escalier semi-circulaire, reprend le dessin des deux portes
principales; elle forme travée avec une porte-fenêtre dont le balcon a
disparu, elle-même surmontée d’un fronton triangulaire encadré de deux
lucarnes aux piédroits à volutes. Sur le mur est fixé un cadran solaire. À
l’intérieur les espaces sont simples en profondeur: chaque pièce prend jour
à l’est et à l’ouest. L’escalier central à retours avec jour est en bois,
mises à part les premières marches, en granite; les balustres sont droit ;
la rampe était autrefois en fer forgé. Au sous-sol, un escalier droit en
granite sépare un espace de stockage au nord, de la cuisine au sud. Celle-ci
dispose d’une grande cheminée et d’un four à pain.
Les communs, de plan rectangulaire, sont aspectés au sud; élévation en
rez-de-chaussée surmonté d’un comble à trois lucarnes passantes, qui font
travée avec trois portes alternant avec une fenêtre. Dans la partie est
s’ouvre une porte charretière. Linteaux en arc surbaissé délardé, sauf pour
la porte charretière. La porte centrale n’est pas au nu du mur comme les
autres baies, mais légèrement saillante. Bâtiment construit en moellons de
schiste; enduits sur les façades sud et ouest; encadrements des portes et
fenêtres du rez-de-chaussée en pierre de taille de granite à chaînes
alternées; corniche sud et ouest à denticules et lucarnes sud en calcaire à
clé pendante. La façade est ne comporte ni lucarne ni corniche; la façade
nord est aveugle, sauf une fenêtre de comble incluse sous le toit, à
encadrement de bois ; sa corniche en quart de rond est en schiste. Important
coyau. Presque parallèles aux communs, les logis mitoyens de la ferme sont
eux aussi orientés au sud. Le toit au coyau important se termine en croupe
aux deux extrémités. Ils sont construits en longs moellons de schiste avec
quelques blocs de quartz et quelques traces d’enduit; le rez-de-chaussée est
surmonté d’un comble. On distingue une reprise dans la maçonnerie au niveau
de la souche de cheminée centrale.
Le logis de l’est, aux ouvertures en granite et bois (linteau de la porte),
se poursuit par une petite étable surmontée d’un comble qu’éclaire une
lucarne passante (récente) en parpaings, à fronton triangulaire en bois et
linteau en arc surbaissé ; plus loin, une soue couverte en appentis. Le
logis de l’ouest comporte aujourd’hui deux portes (celle de droite est
récente) et une fenêtre à linteaux de bois. Dans le montant droit de la
porte gauche, des blocs de calcaire renvoient à la fenêtre incluse sous le
toit, qui fait travée avec la porte: ses encadrements sont entièrement en
pierre de taille de calcaire, mis à part l’appui qui est en schiste. Les
parties agricoles de la ferme sont séparées du logis et forment un ensemble
en équerre au sud-ouest par rapport à lui : un petit bûcher remplace celui,
détruit, qui s’élevait au nord du logis du château (cadastre de 1825), suivi
de deux séries de soues à porcs qui pouvaient abriter chacune quatre
animaux. En perpendiculaire, deux remises; le tout est construit en moellons
de schiste. La chapelle, mentionnée dans la documentation, la serre, à
l'angle sud-est du logis et l'étang, à l'ouest ont disparu. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château, la chambre à
alcôve avec son décor, les façades et les toitures des communs : inscription
par arrêté du 6 juin 1980.
château de Castellan
56200 Saint-Martin-sur-Oust, les communs ont été restaurés et abritent une
ferme auberge.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photo©webmaster B-E,
photos ci-dessous interdites à la publication sur internet, pour un
autre usage nous demander.
A voir sur cette page "châteaux
du Morbihan" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|