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Rosemont n'est à l'origine qu'une maison
forte qui, en 1233, appartient à Guillaume, sire de Thianges, et reconnaît
que sa maison-forte de Rosemont est du fief du comte de Nevers. Le 21 juin
1291, lettre de Hugue d'Herment, archidiacre d'Auxerre, et de Simon de
Montigny, bailly d'Orléans, ancien prévôt de Villeneuve-le-Roi, commissaire
de la cour, dans un procès entre Jean de Chalon, ancien comte d'Auxerre, et
Erard et Guillaume de Thyanges (Tyenges), frères, adressée au roi pour lui
faire savoir que Thomas de Ligny, procureur du comte, avait reconnu en leur
présence la dette que réclamaient les deux frères. Le 2 avril 1597, vente
par Henriette de Clèves, duchesse de Nevers, à Christophe de la Chasseigne,
des terres de Luthenai, Rozemont et la Vesvre. Le 10 février 1643, foi et
hommage de Rozemont rendu par Jérôme de la Chassaigne et ses frères à Marie
de Gonzague, duchesse de Nevers. Le 21 octobre 1651, lettre adressée à Mr de
Rabutin par le Duc de Nevers Monsieur de Bussy-Rabutin, "ayant été averti
combien dans les circonstances présentes il est important à mon service et
au repos de mes sujets de Nivernois et Bourbonnois, de s'asseurer d'un
château appelé Rosemont, scis proche la rivière de Loire entre les villes de
Decise et de Nevers, près le Port-des-Bois appartenant au nommé Givry,
bourgeois dudit Nevers et capitaine d'infanterie au régiment de Conty, et
aussi d'un auyre château appelé la Ferté-Chauderon, scis entre Moulins et
Saint-Pierre-le-Moûtier, près du bourg appelé Chantenay, sur le grand
chemin, je vous faiz cette lettre pour vous dire qu'incontinent après
l'avoir reçue, vous ayez à vous saisir desdits chasteaux, et à mettre dans
iceulx si vous le trouvez à propos dix hommes pour les garder et conserver
en mon obeissance et empescher ceux qui auroient dessein contre mon dit
service, et me donnant avis de ce que vous aurez fait sur ce sujet, je vous
feray expedier l'ordonnance necessaire pour la grde desdits chasteaux;
cependant je prieray Dieu qu'il vous ait M. de Bussy-Rabutin en sa sainte
garde. Ecrit a Bourges, le 21 jour d'octobre 1651, signé Louis".
Au XVIIIe siècle, dénombrement de la seigneurie de Rosemont appartenant à
Guillaune Chambrun d'Uxeloup. "La terre, seigneurie et chastellenie de
Rosemont consiste en justice haute moyenne et basse; elle a bailliage et
droit de nommer les officiers. C'est un chateau-fort composé de sept grosses
tours sans l'une desquelles il y a grande chapelle et une autre sert de
colombier. Il y a communication d'une tour à l'autre par des galleries qui
sont construites sur l'épaisseur des murs, au bas desquelles il y a de
fausses braies en dehors le fossé qui est fort profond. On entre dans ledit
château par un pont-levis. La cour est fort grande; il y a des bâtiments
presque tout autour qui servent à loger un métayer qui fait valoir le
labourage de douze boeufs". Dénombrement de la terre et seigneurie de
Rosemont en 1767 : s'ensuivent les héritages, le château de Rozemont est
fort vieux et a été anciennement une forteresse : il en reste huit tours et
les anciens murs dans l'enceinte desquels sont construits les bâtiments,
grange, écuries, et estables du domaine de Rozemont, le tout environné de
fossés. Ayant tenu bon pendant la guerre de Cent Ans, ainsi que pendant les
guerres de Religion, délaissé par ses propriétaires successifs à partir du
XVIIIe siècle, Rosemont fut vendu durant la Révolution comme bien national
en l'an IV.
Le site est à 600 mètres à l'est de l'église. Le château de Rosemont est
construit presque au sommet de la côte orientée nord-sud qui domine à l'est,
le village de Luthenay. Il mesure 55 m de large et 90 m de long. Ceint par
des fossés d'une vingtaine de mètres de largeur, et profonds de cinq mètres
par endroits, le château était muni de courtines qui reliaient sept tours
cylindriques et une rectangulaire. Sous cette dernière se trouvait le
pont-levis. Au dessus de cette entrée se trouvait la chapelle mentionnée
dans le pouillé de 1478 et dédiée à Marie-Madeleine (Vicaria
Beate-Marie-Magdelene in Castro Roseomonte). Les tours, dont les murs ont
deux mètres d'épaisseur, étaient garnies de créneaux et on voit encore les
corbeaux destinés à supporter les hours. Dans la cour, des bâtiments étaient
adossés au mur d'enceinte et on voit encore des traces de cheminées
monumentales. Le château de Rosemont subit les assauts répétés des
intempéries et aussi ceux des démolisseurs, couverts par la clause d'un acte
de vente en 1825 qui autorisait l'acquéreur à enlever les matériaux de trois
des tours. Le propriétaire actuel s'emploie avec l'aide des autorités
locales, du ministère de la Culture et de la Caisse des monuments et sites
de la Nièvre, à sauvegarder tout ce qui est menacé.
Éléments protégés MH : les ruines du château de Rosemont : classement par
arrêté du 20 octobre 1923. (1)
château de Rosemont
58240 Luthenay-Uxeloup, propriété privée, visite des extérieurs, beaux
vestiges.
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