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Le château du Moyen Âge et de la Renaissance est
acquis par Claude François Sallonnyer de Montbaron, secrétaire de la Chambre
des Comptes de Dole, en 1714. Il est très endommagé à la suite d'un violent
orage qui s’abat sur Saint-Honoré le 24 juin 1773. C'est à la suite de ce
même orage que sont redécouvertes les sources qui donnent naissance à
l'établissement thermal près du bourg. Jean Marie Sallonnyer de Montbaron
fait entièrement reconstruire le château dans le dernier quart du XVIIIe
siècle d'après les plans de l'architecte Jean-Baptiste Caristie. Le château
est vendu à la famille Viel de Lunas, originaire du Languedoc, en 1786.
L'histoire de la famille est indissociable de celle de l'établissement
thermal de Saint-Honoré-les-Bains, qu'elle a en grande partie créé au XIXe
siècle, ainsi que de trois hôtels (hôtel des Bains, hôtel Le Morvan et hôtel
Le Tournebride) et d'une villa (Villa des Pins) dans le quartier thermal.
Antoine-Louis de Viel de Lunas meurt en 1836. Son fils Antoine-Théodore lui
succède, et lance d'importants travaux de modernisation du château et de
construction de dépendances au milieu du XIXe siècle. L'intervention de
Félix Duban est bien connue depuis l'exposition qui lui a été consacrée
(Paris, 1996). C'est vraisemblablement sur la recommandation du comte
Pourtalès qu'Antoine-Théodore fait appel à l'architecte.
Dans une lettre datée du 17 août 1839, Duban accepte de travailler pour le
marquis. Le projet vise à mettre au goût du jour le grand appartement situé
au premier étage, consistant en une enfilade (salle du billard, grand salon,
salle à manger et jardin d'hiver). La cage de l'escalier du XVIIIe siècle
est également redécorée. L'appartement est inauguré le 7 septembre 1841. La
salle de billard et la salle à manger semblent avoir donné satisfaction au
propriétaire, qui se montre en revanche déçu par le salon dans une lettre
adressée à l'architecte le 9 septembre 1841. Le jardin d'hiver en bout
d'enfilade, au-delà de la salle à manger, a été détruit en 1975. Les travaux
ordonnés par Antoine-Théodore au milieu du XIXe siècle ne concernent pas
seulement le château. La poterie est fondée en 1844 et datée de 1847. Le
colombier et l'orangerie sont également construits à cette époque.
Marie-Louis-Antonin de Viel de Lunas hérite du château à la mort de son père
en 1871. Les archives de l'agence de l'architecte Adolphe Bouveault
renseignent sur des projets pour la toiture du château, sa grille d'entrée
et son mur de clôture datant de 1872-1873. On peut également supposer que le
décor de la chapelle date, au moins partiellement, des années 1870. La
verrière de la baie latérale de gauche porte en effet les armoiries de la
famille Bassano, ce qui permet d'affirmer qu'elle est postérieure au mariage
de Marie-Louis-Antonin et de Caroline de Bassano célébré à Paris en 1871.
Les appartements du couple (celui de Marie-Louis-Antonin au rez-de-chaussée,
celui de Caroline au premier étage) sont refaits en 1873.
Le château se compose d'un corps de logis principal et de deux ailes en
retour encadrant une cour de plan approximativement carré ouverte en
direction du village de Saint-Honoré-les-Bains qu'il domine. Le corps de
logis s'élève sur un rez-de-chaussée, deux étages carrés et un étage de
comble. Les ailes s'élèvent sur un rez-de-chaussée, un étage carré et un
étage de comble. Chacun des trois corps est couvert d'un toit à longs pans
brisés et à croupes en ardoise. Les toits sont percés de lucarnes et, pour
le corps principal, d’œils-de-bœuf. Les murs sont en moellon calcaire
recouvert d'enduit. Les baies sont rectangulaires. Côté cour, les deux
travées centrales du rez-de-chaussée sont précédées d'une marquise.
Un grand vestibule occupe la partie centrale du rez-de-chaussée du corps
principal. Il est couvert d'une voûte en parapluie. Ce type de couvrement se
retrouve dans l'écurie du château. Il donne accès à un grand escalier
tournant à retours de trois volées droites avec jour central, qui dessert le
grand appartement. La rampe d'appui dessine des entrelacs en ferronnerie.
Les murs du second niveau de la cage d'escalier sont ornés de cinq
bas-reliefs, copies de ceux de la Cantoria du Duomo de Florence (Florence,
Museo dell'Opera del Duomo) de Luca della Robbia. Une ronde-bosse en terre
cuite sur un piédestal occupe un angle du palier supérieur.
Le grand appartement se situe à l'étage du même corps, qui est simple en
profondeur. Il se compose d'une salle de billard, d'un salon et d'une salle
à manger. La salle du billard est, de manière assez originale, en tête
d'enfilade. Il s'agit d'une pièce de plan approximativement carré aux murs
décorés de pilastres datant de la mise au goût du jour du château au milieu
du XIXe siècle. La plaque de la cheminée porte les armoiries de Sallonnier
de Montbaron et de Charancy. Elle est donc antérieure à la vente du château
à la famille Viel de Lunas. Le salon est entièrement lambrissé et couvert
d'un plafond à caissons polygonaux portés par des aisseliers qui divisent
l'attique en une série de panneaux ornées de monuments antiques peints en
grisaille. Au-dessus des baies, ces panneaux sont remplacés par des
verrières, dont le décor peint célèbre l'abondance et les quatre saisons.
Dans la salle à manger, les murs sont couverts sur environ les trois quarts
de leur hauteur de lambris de bois et de dressoirs. Le manteau de la
cheminée engagée est surmonté d'un grand miroir encadré par deux colonnes et
surmonté des armoiries d'Antoine-Théodore de Viel de Lunas, marquis d'Espeuilles,
et de sa seconde épouse, Louise de Chateaubriand. La chapelle occupe
l'extrémité de l'aile nord-est du château. Le mur de l'autel est percé d'une
grande baie couverte d'un arc en plein-cintre et fermée par une verrière de
la Maison Champigneulle représentant la Vierge de l'Immaculée Conception. Le
mur opposé est doté d'une tribune qui correspond à l'étage du château. Le
caveau de la chapelle funéraire est le lieu de sépulture des marquis d'Espeuilles.
Éléments protégés MH : le château, les communs, les bâtiments de la régie,
le chenil, le pigeonnier, les écuries, la ferme, la maison du cocher, les
mousseaux, la maison du jardin, le fruitier, l'orangerie : inscription par
arrêté du 20 mars 1995. L'ancienne poterie : classement par arrêté du 17
juillet 19973. Le parc et tous les éléments qu'il contient : les terrasses,
les murs, les bassins, la maison de poupée, les parterres et allées
d'arbres, les façades et toitures de l'ancien bâtiment de la tuilerie :
inscription par arrêté du 14 octobre 2002. (1)
château de la Montagne 58360 Saint-Honoré-les-Bains, tel : 03 86 30 70
87, ouvert au public, visite sur rendez-vous.
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