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Le fief de la Rosière est cité au XIIIe siècle. Le
château actuel est bâti pour Louis Gossuin, seigneur du Quesnoy, au début du
XVe siècle. Resté dans la famille jusqu'en 1771, il est acquis par N.-J. du
Buisson, ancien échevin de Douai. Le cadastre de 1830 montre le château et
ses dépendances (notamment un grand bâtiment en équerre dans la basse-cour)
et un système complexe de douves. Selon Duthilloeul, C. J. Duthoit, gendre
de du Buisson, propriétaire depuis 1810, fait remplacer les croisées
ogivales par des fenêtres ordinaires de grand format. En 1885, le comte
Henri Duthoit achète le domaine et lance d'importantes restaurations,
d'inspiration néo-médiévale. En résumant La Grange et d'Herbommez (1889),
l'accès se fait par une avenue d'une centaine de mètres aboutissant à une
sorte de tour carrée, reconstruite ; à droite, une courtine, au soubassement
ancien et crénelée à une époque toute récente, est baignée par un fossé
d'environ quatre mètres de large. La porte franchie, on accède à la
basse-cour, où se trouvaient encore récemment communs, logement, etc. ; un
bâtiment neuf, à l'aspect de grange, sert de remises et d'écuries. Puis on
franchit le deuxième fossé par un pont, refait sur les bases d'un pont plus
ancien, qui donne accès à la cour en franchissant un fossé d'environ quatre
mètres de large ; on y trouve un logis du XVIIIe siècle (remanié au cours du
XXe siècle). On franchit enfin les douves entourant le château par un pont
levis. Le logis n'est pas décoré. Dans le vestibule, à gauche, un petit
escalier pris dans l'épaisseur du mur mène à l'étage de soubassement, occupé
par deux grandes pièces voûtées en berceau. Les pièces ménagées dans les
tourelles sont couvertes de coupoles. Au premier étage [rez-de-chaussée], la
grande salle de belles dimensions ouvre sur quatre petites pièces rondes
ménagées dans les tourelles. Un escalier en vis, à droite de la porte
d'entrée, dans le vestibule, mène aux étages ; le premier est destiné aux
chambres d'habitation et à une prison, située au-dessus du vestibule ; le
deuxième est occupé par une vaste salle, sans doute primitivement destinée
aux défenseurs ; au-dessus se trouve la charpente, dénaturée ; les tourelles
sont couvertes de toitures en poivrière ; l'ensemble est couvert en ardoise.
Les travaux entrepris pour M. Duthoit entre 1885 et 1889 concernent
essentiellement le remplacement des baies dues à C. J. Duthoit par des baies
à meneaux et traverses, celui du linteau de la porte d'entrée, la
reconstruction du porche-pigeonnier, du bâtiment de remises et écuries, d'un
logement dans la basse-cour et le parapet du deuxième pont. L. Lefèvre
(1914) rapporte que le château est à nouveau dans l'état déplorable dans
lequel l'avait trouvé H. Duthoit, qui l'avait vendu à son gendre M. Portier,
qui l'a négligé : le château, les remises, les écuries et le mobilier sont à
l'abandon, les plus belles pièces de celui-ci ayant été vendues.
Une allée plantée de tilleuls donne accès au site. L'entrée se fait par un
porche-colombier au passage en arc surbaissé à claveaux de brique et de
ciment moulé. Une courtine en brique bordant l'ancien fossé se développe à
l'ouest, avec tourelle basse accolée au centre. Dans la basse-cour, l'étable-écurie,
à porte charretière en plein cintre, a un décor de frise d'arceaux sur
ciment, que l'on retrouve en d'autres endroits et qui date des travaux de
rénovation de Duthoit. Le pont qui franchit le deuxième fossé est en grès
(partie ancienne) et brique (parapet à frise d'arceaux reposant sur des
corbeaux en ciment, refait lors des travaux de Duthoit). Le pont levis a été
remplacé par une passerelle fixe en bois ; un escalier, sur la droite, donne
accès aux douves, asséchées. Le château est de plan massé, composé d'un
corps rectangulaire, à avant-corps rectangulaire, et cantonné de quatre
tours circulaires. Construit en brique, il est formé de quatre niveaux, avec
soubassement et premier niveau de l'avant-corps en grès ; la porte, dont
l'arc porte la date 1401 ou 1404, est couverte d'un linteau sculpté
(armories, leurres de la chasse au faucon). Un décor de brique émaillée, à
losanges et croix de Saint-André, ceinture l'édifice aux deuxième et
troizième niveaux. Meurtrières et archères-canonnières du soubassement sont
conservées. Plusieurs baies d'origine ont été obturées.
Éléments protégés MH : les restes du château du Loir : inscription par
arrêté du 21 novembre 1969. (1)
château du Loir 59230 Sars-et-Rosières, situé au lieu-dit le
Petit-Brillon, propriété privée, ne se visite pas. Le château, incendié
accidentellement en 1919, perd ses planchers, charpentes et toitures, qui
n'ont pas été reconstitués depuis. Bonne nouvelle, l'édifice a été racheté
par un couple enthousiaste, les travaux sont en cours, félicitations !
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