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Le
château d'Osmond est situé dans une échancrure profonde de la vallée de la
Vie sur le territoire de la commune d'Aubri-le-Panthou, à une dizaine de
kilomètres de Vimoutiers. " Ce château, dit M. Dallet, un des plus beaux du
département de l'Orne, fut construit dans les années 1858-1859 et 1860, par
les ordres et aux frais de M. Charles-Eustache-Gabriel, marquis d'Osmond,
sous la direction de M. Caron, architecte à Paris. Le plan présente un
parallélogramme de 38 mètres de longueur sur 16 mètres de largeur. La façade
principale est tournée au nord, vers la vallée de la Vie; le corps du logis
se compose d'un entre-sol, d'un rez-de-chaussée, d'un premier étage et d'un
second en mansardes, avec des combles au-dessus. Les matériaux employés sont
la pierre blanche pour les angles et la bordure des ouvertures. Toutes les
fenêtres sont surmontées d'archivoltes et divisées en quatre compartiments
par les meneaux en pierre formant la croix. Le centre de la façade nord
forme une saillie de peu d'étendue. La large porte d'entrée à deux vantaux,
qui s'ouvre dans cette partie de l'édifice, est accompagnée de tourelles
polygonales. Ces tourelles, qui ne partent que du premier, sont bâties en
encorbellement, et forment de riches culs-de-lampe; elles se terminent à
leur sommet par une plate-forme munie d'un parapet découpé à jour, et
communiquent entre elles par une galerie également ajourée en forme de X. Le
perron est précédé par un escalier en pierre blanche de onze marches. Sur le
fronton on voit les armes de la famille d'Osmond: De gueules au vol
d'argent, semé d'hermines. Couronne de marquis, supports, deux lionnes; puis
la légende: Nihil obstat, inscrite sur une sorte de banderole. Aux
extrémités, les ailes ne forment qu'une faible saillie, sur toute la hauteur
de l'édifice; mais les pavillons qui les accompagnent, et qui du reste sont
moins élevés que l'ensemble de la construction, forment une avance assez
prononcée vers le nord. La façade méridionale est flanquée de trois
tourelles d'inégale grosseur, celle du milieu étant plus considérable. Ces
tourelles, qui sont ajourées par d'étroites fenêtres surmontées
d'archivoltes en forme d'accent circonflexe, se terminent par des
plates-formes où les créneaux tiennent lieu de parapet. La vue est très
limitée au midi, où elle est bornée par une côte abrupte. De même au
nord-est, une pente élevée empêche de découvrir le paysage. Mais, au
nord-ouest, la vue s'étend à une Vingtaine de kilomètres sur la vallée de la
Vie, vers Vimoutiers et Livarot. Il existait un ancien château; il sert
aujourd'hui de communs.
Voici, telle qu'elle peut être établie, la suite des seigneurs d'Aubri-le-Panthou
et d'Osmond et des propriétaires du château d'Osmond. Le premier seigneur
dont on retrouve la trace est Guillaume, surnommé Pantol ou Panthou, lequel
fit, en 1074, de nombreuses donations à diverses abbayes. Au XIIIe siècle,
le fief d'Aubri-le-Panthou appartenait à l'illustre maison de Bailleul, qui
en fit don à l'abbaye de Silly. Au commencement du XVe siècle, Guillaume
Larçonneur était seigneur de Roiville, Brétel et Aubri-le-Panthou. En 1430,
Aubri-le-Panthou appartenait à Marie Larçonneur, qui avait épousé en
premières noces le chevalier Alain de Vieuxville. Alain de Vieuxville étant
mort sans postérité, sa veuve épousa Jean Rouxel, écuyer du duc de Bretagne.
Elle eut, de Jean Rouxel, sept enfants. L'aîné, Alain, eut Aubri-le-Panthou.
Mais, vers 1470, les Rouxel vendirent cette terre à Jean Belin. La famille
Belin ne dut posséder Aubri-le-Panthou que bien peu de temps, car, en 1520,
cette terre appartenait à Jacques Rouxel, seigneur de Médavy. Jacques Rouxel
avait épousé, en 1523, Françoise de Pierrefitte. Son cinquième fils, René
Rouxel, mourut à la suite de blessures reçues à la bataille de
Saint-Quentin. Comme il mourait sans postérité légitime, ses biens furent
partagés. Son frère, Frédéric Rouxel, eut dans son lot Aubri-le-Panthou. Il
épousa, le 22 mai 1571, Marguerite Labbé, dame de la Rozière. Une fille
unique, née de ce mariage, Françoise Rouxel, épousa, le 7 janvier 1698,
Antoine Osmond, seigneur de Beuvilliers et du Ménil-Tison, auquel elle
apporta en dot Aubri-le-Panthou. La famille d'Osmond était établie en
Normandie dès le Xe siècle. Les anciennes chroniques la font descendre
d'Osmond des Centvilles, gouverneur de Richard 1er, duc de Normandie.
Antoine Osmond eut, de Françoise Rouxel, dix enfants. L'aîné, Guillaume,
épousa, le 8 juin 1632, Charlotte de Laval-Montmorency et en eut dix-sept
enfants. L'aîné, Jean, eut, de son premier mariage avec Anne de
Saint-Pierre, René-Henri, qui fut le premier marquis d'Osmond par lettres
patente en date du mois de mars 1719. René-Henri, premier marquis d'Osmond,
avait épousé, en 1691, Françoise d'Osmond, sa cousine germaine. Il laissa
comme héritier de la seigneurie d'Osmond, Jean-René, second marquis
d'Osmond, lequel mourut sans enfants. A la mort de Jean-René, second marquis
d'Osmond, le domaine d'Aubri-le-Panthou passa à la famille des Corches de
Sainte-Croix du Ménil-Gonfroy, en la personne de Henri des Corches, seigneur
de Sainte-Croix, qui avait épousé, en 1733, Louise-Aimée-Jeanne d'Osmond,
fille de René-Henri, marquis d'Osmond, et de Françoise d'Osmond. De ce
mariage naquit Louis-Henri des Corches, marquis de Sainte-Croix, seigneur d'Aubri-Panthou,
gentilhomme de la Chambre de S. A. R. Mgr le duc d'Angoulême. Il mourut à
Sainte-Croix le 2 octobre 1830. Il avait épousé, le 6 février 1775,
Marie-Victoire Talon, dont il eut un fils et une fille. Celle-ci,
Cécile-Augustine-Euphémie des Corches de Sainte-Croix, épousa John de
Montagu Humphris. Après la mort de son père, elle hérita du domaine d'Aubri-le-Panthou.
Mais, en 1856 elle le vendit à Charles-Eustache-Gabriel, marquis d'Osmond,
qui fit construire le château actuel. Charles-Eustache-Gabriel, marquis
d'Osmond, ayant légué Osmond à son petit-fils, Augustes-Désiré-Eustache
d'Osmond, ce dernier se trouva, en 1862, héritier de ce domaine, qui, après
avoir passé par les mains des hommes d'affaires, a été racheté par M.
Rainulphe-Eustache d'Osmond, père du précédent. Le château d'Osmond est au
début du XXe siècle la propriété de M. Henri Laniel, député du Calvados, qui
porte un des noms les plus honorablement connus de notre grande industrie
régionale. (1)
château d'Osmont (2ème château)
61120 Aubry-le-Panthou, propriété privée, ne se visite pas.
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