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Le château de Lonné, situé sur la commune d'Igé,
est de construction ancienne, mais il a subi d'importantes transformations
sous le règne de Louis XIII et a été magnifiquement restauré dans les
dernières années du XIXe siècle en conservant son style primitif. Il est
environné de grands bois, d'une belle pièce d'eau et de vastes prairies
arrosées par la rivière la Même. La seigneurie de Lonné remonte très haut,
car, d'après le Père Anselme, un Riboulle, chevalier, appartenant à la
famille des plains de Lonné, prit part à la bataille de Bouvines en 1214.
Cette terre noble appatenait, en 1564, à la famille de Billy, comme
l'indique un aveu rendu par Jehan de Billy à Catherine de Médicis, comtesse
du Perche, par suite d'un don que lui avait fait, comme supplément de
douaire, le 5 décembre 1559, son fils François II. D'après un autre aveu
rendu en 1571, à François de Valois, duc d'Alençon, comte du Perche,
Guillaulne de Brie, seigneur de la Roche-Serrant en Anjou, était devenu
propriétaire de Lonné par son mariage avec Denise de Billy. François de
Faudoas, seigneur et baron de Sérillac, épousa le 6 novembre 1592, Rénée de
Brie, fille unique de Guillaume de Brie et héritière de la terre de Lonné.
Agrandie par plusieurs acquisitions faites entre les années 1644 et 1661, la
seigneurie de Lonné fut vendue, le 5 avril 1661, par Jean de Faudoas, comte
de Sérillac, fils de François de Faudoas et de Rénée de Brie, à messire Jean
du Bouchet, marquis de Sourches.
Saisi par autorité de justice, le 28 novembre 1674, à la requête de Louis de
la Planche, seigneur des Hayes, le domaine de Lonné fut acheté, le 9 février
1684, par Claude-Louis de Bullion, marquis d'Attilly. Celui-ci mourut en
1693, laissant la seigneurie de Lonné à Claude-Louis-Joseph de Bullion, son
fils, âgé d'un an, sous la tutelle de Catherine de Beauvau, sa mère. Ce
seigneur augmenta considérablement l'étendue de la terre de Lonné par
l'acquisition de la ferme des Rocs (1719) et de la terre noble de Marcilly
(1730) et par de nombreux acquêts et échanges. Il épousa Marie-Madeleine de
Rosnivinen-Chamboy, et de ce mariage est né, en 1723, Claude-Louis-François
de Bullion, qui vendit Lonné, le 27 décembre 1779, à la comtesse de
Ligniville, veuve de M. Baudon, secrétaire du roi. Madame Baudon revendit ce
domaine en 1800, à Nicolas-François-Camille-Dominique, comte d'Orglandes,
pair de France, gentilhomme ordinaire de la chambre des rois Louis XVIII et
Charles X, né en 1767, mort à Paris, le 14 avril 1857, dans sa 91e année. Le
comte d'Orglandes avait épousé, en 1791, Anne-Catherine d'Andlau, dont les
parents possédaient le château de Voré, près de Regmalard.
Armand-Gaston-Camille comte d'Orglandes, né de ce mariage en 1797 et mort le
11 février 1871, épousa en 1822 Albertine de Montblin. Il eut pour fils
Camille-Arthur, comte d'Orglandes, né en 1827, et marié le 12 août 1856, à
Mademoiselle Marthe de Savary de Lancosme, qui est le chef actuel de cette
ancienne et illustre famille.
Cette famille d'Orglandes, dit M. de Gerville, a l'avantage rare de s'être
conservée en France et en Angleterre, depuis l'époque mémorable et reculée
de la conquête, et d'avoir joui dans ces deux pays d'une considération qui
n'a jamais cessé. La branche anglaise reconnaît pour auteur, Richard
Oglander, qui était à la conquête de l'Angleterre, en 1066; chargé par
Guillaume le Conquérant, de s'emparer de l'île de Wight, il la soumit et y
fixa sa résidence, au lieu appelé Nunwell. Depuis 800 ans, sa postérité a
conservé sans interruption le manoir de Nunwell. Le dernier héritier mâle,
sir William Oglander, baronnet, fils de sir William et d'une fille du duc de
Grafton, est décédé il y a quelques années sans postérité. La branche
française n'a pas occupé une situation moins importante. Après avoir résidé
jusqu'au milieu du XVIe siècle dans le château d'Orglandes, situé dans
l'arrondissement de Valognes; après avoir possédé de nombreuses seigneuries
dans le Cotentin, les d'Orglandes ont habité le château de Prétot, d'où ils
sont allés s'établir, vers la fin du XVIe siècle, dans le pays du Houlme, à
la suite du mariage de François d'Orglandes avec la petite-fille de Jean
d'Harcourt, qui porta la terre de Briouze dans la maison d'Orglandes. Dès
lors, les d'Orglandes devinrent comtes de Briouze, seigneurs du Mesnil,
Cramesnil, Échalou, Ménil-Jean, Sainte-Marie-la-Robert et autres lieux.
Depuis le commencement du XIXe siècle, le chef de la branche française de la
famille d'Orglandes habite le château de Lonné. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château ; le salon
avec son décor, la bibliothèque avec son décor, la salle à manger avec son
décor y compris le tableau de Balleroy "Meute au repos" intégré aux
boiseries ; la chapelle ; les façades et les toitures de la maison du
régisseur ; les façades et les toitures des bâtiments de la ferme, y compris
le bâtiment des écuries-charretterie ; les façades et les toitures de la
maison du jardinier et la serre attenante ; le parc, tel qu'il est délimité
sur le plan annexé à l'arrêté, avec ses éléments constitutifs : murs, fossés
maçonnés, calvaire ; le potager, avec ses murs intérieurs et ses murs de
clôture, et le portail dit "de Chateaubriand" ; les façades et les toitures
du moulin de Lonné, ainsi que son mécanisme ; les façades et les toitures de
la boulangerie : inscription par arrêté du 21 février 2000. (2)
château de Lonné 61130 Igé, tél. 02 33 83 69 58, ouvert au public, visites
samedi, dimanche, lundi et jours fériés du 7 janvier au 30 septembre de 13h
à 19h.
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