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Château de La Pellonnière - Le Pin la Garenne
 
 

     Au Xe siècle, Geoffroy Courthrill fondait l'église du Pin-la-Garenne, laquelle n'était à l'origine qu'une chapelle sous l' invocation de saint Barthélémy. Les vestiges du donjon à motte des seigneurs de cette localité ont été retrouvés dans le jardin d'une maison peu éloignée de l'église : il est vraisemblable que ces hobereaux transférèrent leur séjour à la Pellonnière dès le XIIIe siècle, à la suite d'un assaut donné à leur demeure dans l'une des nombreuses guerres locales dont Robert de Bellesme et ses émules désolaient à cette époque ce coin du Perche et la Normandie. Au reste la configuration du site de la Pellonnière, lequel semble une vaste motte naturelle, se prêtait à merveille aux travaux défensifs, première condition de l'établissement d'une demeure seigneuriale dans ces temps de luttes féodales presque permanentes; et plus tard la beauté et la salubrité de ce même site, le nombre et le charme des aspects qu'on y découvre à chaque pas, contribuèrent sans doute à maintenir la maison de plaisance sur l'emplacement de la forteresse. Au XVe siècle la Pellonnière appartenait à la famille Cochefilet, ainsi qu'il appert de lettres patentes données à une héritière de cette famille par Henri V d'Angleterre. Cette maison de Cochefilet s'allia dans la suite aux premières maisons de France: Rachel de Cochefilet devint la seconde femme de l'illustre Maximilien de Béthune, marquis de Rosny, duc de Sully; Charlotte-Élisabeth de Cochefilet de Vauvineux épousa, en 1679, Charles de Rohan, prince de Guéméné, duc de Montbazon, après avoir failli, s'étant endormie, périr dans un incendie, dont on trouve la relation dans une lettre célèbre de Madame de Sévigné en date du 20 février 1671. Vers cette époque, la maison Havart acquit le Pin, et les autres fiefs secondaires qui s'y rattachaient, par un mariage; et ce fut par un autre mariage que, en 1497, Catherine Havart apportait ce douaire important dans la famille des Boulainvilliers, comtes de Dammartin et vicomtes de Dreux. En 1519, Philippe de Boulainvilliers vendit le tout à Robert de Champeaux, moyennant 2040 livres tournois, et cinq ans plus tard, en 1524, ce dernier pour une somme équivalente céda son acquisition à René du Grenier, déjà possesseur de la Pellonnière et dont la descendance se maintint au Pin pendant près de deux siècles.
La Pellonnière, pendant ce laps de temps, resta le préciput de l'aîné de cette famille, laquelle s'allia successivement aux Dammartin, aux Martel et aux Gognon. Le Pin et les divers fiefs dont il a été question plus haut, en vinrent, dans la suite, à dépendre par intervalles des fiefs de Francvilliers et de la Ventrouze et surtout du grand fief de Chanceaux dont les tenanciers avaient le droit de haute et basse justice. Cet état de choses dura jusqu'en 1703, époque où la marquise d'Oléron, qui était dame du Pin, acquit du roi la haute justice de cette paroisse et les droits tant utiles que purement honorifiques qui s'y rattachaient. Le château actuel de la Pellonnière fut restauré, augmenté et, disons le mot, enjolivé vers la première moitié du XIXe siècle par un de ses derniers possesseurs, M. Patu de Saint-Vincent auquel il faut bien reconnaître, à ce propos, un sens aussi exquis du pittoresque qu'une absence à peu près complète de scrupules pour l'unité architecturale et les authenticités archéologiques. Ce n'est pas nous qui donnerons tête baissée dans un rigorisme absurde en présence d'une œuvre aussi délicate, fruit d'un éclectisme né du goût de la variété, et fait à doses égales de tolérance et de fantaisie. Rien de choquant, du reste, rien de heurté dans le ravissant décor à rideau de pierre encadré ici, d'une façon si prestigieuse, de majestueux ombrages et de vastes pelouses. La partie la plus ancienne est le corps principal de logis allant de l'est à l'ouest et flanqué d'une élégante tourelle d'escalier semi-octogonale; ce bâtiment date vraiment du XVe siècle. L'aile à retour d'équerre vers le nord, avec pavillon terminal à réminiscences vénitiennes et mauresques, est d'une architecture aussi décorative qu'apocryphe. La tour du XIIe siècle, ancien ouvrage avancé placé en dehors du fossé de circumvallation, laquelle devint peut-être colombier aux XVIIe-XVIIIe siècles, a été entourée, sous les larmiers de sa toiture, d'une ceinture de créneaux et reprend, pour la forme, son poste d'observation, comme un guerrier de parade devenu concierge sous son harnais de guerre démodé. Le fossé défensif s'est changé en un parterre de rosiers. Une élégante courtine de créneaux se développe çà et là sous les corniches; ce décor un peu théâtral ne manque ni de charme ni d'originalité. Dans le salon, parmi les tableaux d'ancêtres, une toile superbe, non signée, attribuée à Hyacinthe Rigaud, pourrait peut-être, sans trop de désavantage, servir de pendant au portrait de l'abbé de Rancé, visible à quelques lieues de là, au monastère de la Trappe de Soligny. (1)

Éléments protégés MH : les façades et les toitures du logis du XVe siècle, du pavillon d'angle, du colombier, de l'entrée et du logis d'angle du château : inscription par arrêté du 29 juin 1967.

château de La Pellonnière 61400 Le Pin la Garenne, tel. 02 33 25 38 52, visite des extérieure uniquement.


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 Château de La Pellonnière

 Château de La Pellonnière
 
 Château de La Pellonnière  Château de La Pellonnière  Château de La Pellonnière - fuye
 
 
 


(1)
    source: LA NORMANDIE MONUMENTALE ET PITTORESQUE, (Orne) LEMALE & Cie. IMPRIMEURS, ÉDITEURS, 1897.

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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