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Site stratégique fortifié
depuis l’antiquité, le château a été plusieurs fois reconstruit au cours du
moyen âge, afin de protéger le Livradois contre les invasions normandes. Au
XIIe siècle, un château est tenu par les Astorg, vassaux des comtes
d'Auvergne. Vers 1199-1213, le château fait les frais de la lutte fratricide
qui oppose le comte d'Auvergne, Guy II de Tournoël, et son frère Robert
d'Auvergne, évêque de Clermont. En 1202, le comte se soumet à l'évêque. En
1207, l'évêque achète le castrum Mauduni et en 1209, il obtient la
renonciation à toute prétention de droit de l'héritière des Astorg (mais il
est rendable au comte d'Auvergne). En 1210, le comte reprend la guerre
contre son frère, mais celui-ci appelle le roi Philippe-Auguste à la
rescousse. Guy de Dampierre, seigneur de Bourbon, à la tête de l'armée
royale, s'empare de la centaine de places relevant du comté d'Auvergne. Le
roi confisque le comté et en attribue la garde à Dampierre (son fils
Archambaud VI hérite d’une partie des fiefs que le roi avait donnés à son
père). En 1212-1213, l'Auvergne est intégrée au royaume et le roi confirme
la possession de Mauzun à son allié l'évêque de Clermont. Ce n'est qu'en
1229 qu'une partie du comté d'Auvergne est restituée à Guillaume X, fils de
Guy; il doit renoncer à de nombreuses places et notamment à la suzeraineté
sur celle de Mauzun. En 1254, après l'intervention du roi Louis IX, le comte
Robert V doit renouveler cette renonciation aux droits sur le château. Après
cette date, les évêques le reconstruisent partiellement. En 1281, Gui de La
Tour, 65e évêque de Clermont (1250-1286) séjourne au château.
En 1310, Eustache et Eracie de Montboissier s'accordent avec l'évêque pour
fixer les limites entre les châtellenies et mandements de Courpière et
Mauzun appartenant à l’évêque d'avec les mandements de Montboissier,
Boissonnelle, Le Monteil et Aubusson. Vers 1370, les Routiers occupent
Mauzun et rançonnent la région. En 1382, les Etats d'Auvergne allouent une
importante subvention à Louis de Sancerre, maréchal de France, pour qu'il
chasse les Routiers des diverses forteresses parmi lesquelles celle de
Mauzun. En 1385, c'est finalement le duc Louis II de Bourbon qui reprend le
château qui est endommagé à cette occasion. En 1412, l'évêque Henri de La
Tour réside à Mauzun. Vers 1517-1528, Thomas du Prat (82e évêque) fait des
travaux au château. En 1589 et en 1632, il est assiégé et endommagé pendant
les Guerres de Religion. En 1633, une ordonnance royale prescrit la
destruction des châteaux de Pleaux, Usson, Nonette, Calvinet, Vaudable,
Murol, Ybois, Mercuroi, Montaigut-les-Combrailles, Creimps, Mauzun,
Vertaizon, Buron, Ollois, Murat, Chantel (Buron et Mauzun n'ont pas été
détruits). Après cette date, Joachim d'Estaing (88e évêque) fait restaurer
le château; en 1650, il y meurt. En 1716, 1732 et 1733, des états des lieux
constatent que le château est en mauvais état et inhabitable. Vers 1750,
Massillon, évêque de Clermont, obtient sa démolition. Mais il conserve
quelques chambres qui servent de prison jusqu'en 1792 pour des prêtres du
diocèse. Après la Révolution des promoteurs le transforment en carrière.
Château-fort ruiné du XII siècle (vers 1230 1260), dominant au nord, sur une
grosse butte isolée d’origine volcanique (basalte), à 641 mètres d'altitude.
Enceinte quadrangulaire irrégulière (adaptée au rocher), d'environ quarante
mètres de côté, à quatre flanquements circulaires d'angle à base talutée.
L'un d'eux plus important est un donjon cylindrique qui contrôle la porte
percée dans la courtine; il est défendu par trois archères; ses étages sont
desservis par un escalier épargné; la salle haute a des fenêtres. L'un des
flanquements contient une citerne, un autre la chapelle. Les archères "en
rame", qui apparaissent en Auvergne à partir du deuxième tiers du XIIe
siècle, sont percées dans des niches sous voûte en plein-cintre à simple
ébrasement. Au XVe siècle, le chemin de ronde du XIIIe siècle (dont on lit
encore le crénelage noyé) a été gainé dans une surélévation. Le mur sud est
un épais bouclier (le mur originel à été doublé postérieurement, au XIVe
siècle semble-t-il). En contrebas, une grande enceinte enveloppante sur
trois côtés est flanquée de seize tours demi-rondes percées d’archères; elle
clôture une cour dont le plus grand axe dépasse 120 mètres. Elle renferme
les vestiges de bâtiments et de plusieurs citernes. Les maçonneries les plus
anciennes en pierres volcaniques ont des chaînages horizontaux en calcaire;
le même matériau sert aussi d'encadrement aux hautes archères à étrier
(certaines à tir plongeant) et aux baies. (1)
Éléments protégés MH : les vestiges du château : classement par arrêté du 13
mai 1970. Le terrain d'assiette de la barbacane et de la lice extérieure
délimitée par un mur-terrasse : inscription par arrêté du 26 février 2013.
château fort de Mauzun 63160 Mauzun, tél. 06 70 10 22 29, ouvert au
public en juillet-août : tous les jours sauf les lundis, de 14h 30 à 19h,
les week-ends de septembre mêmes horaires et groupes sur rendez-vous toute
l'année.
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