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En 1270, le château appartient aux La Tour
d'Auvergne. Au début du XIVe siècle, il est qualifié de "manoir" (manerum),
il est alors aux La Tour-d'Olliergues. En 1382, Agne de La Tour est seigneur
de Cotteuge, Murat-le-Quaire et Jonas. Cependant en 1441, Jean de Langeac,
vicomte de Bromont, est coseigneur de Cotteuge, de même que Raymond de
Langeac, vicomte de Lamothe en 1521. Jusqu'en 1594 les de La Tour sont cités
seigneurs de Cotteuge. Mais vers 1576, Anne de Langeac, dame de Cotteuge,
épouse Pierre de La Mer, seigneur de Matha. En 1584, François de
Nozières-Montal épouse Jeanne de Lamer-de-Matha. En 1593, les baronnies de
Cotteuge et de Jonas lui sont vendues par son beau-frère. En 1660, Jacques
de Nozières-Montal est baron de Cotteuge et Jonas. En 1685, l'aveu signale
la "masure du vieux château avec quatre grandes tours".
On lit deux périodes principales: la première est un donjon-logis
rectangulaire du dernier tiers du XIIIe siècle, il reste principalement la
grande salle du rez-de-chaussée aux murs épais de deux mètres. Elle est
couverte d'une voûte en berceau brisé. Elle est éclairée à l'est par quatre
soupiraux en abat-jour (en rectangles couchés) dont l'embrasure à jour
tombant est en escalier. Il n'y avait pas d'accès de plain-pied à cette
salle: on y parvenait depuis le premier étage (le deuxième niveau), par un
escalier épargné. A l'origine, ce logis devait avoir au moins trois niveaux
(ou trois niveaux et demi). Ses fenêtres étaient percées dans le mur
oriental (et sans doute dans le méridional). Les murs nord et ouest étaient
sans doute aveugles (à l'exception de bretèches-latrines et de postes de tir
comme des baies-créneaux dans un demi étage sommital). L'orientation des
lucarnes atteste que le château était organisé vers l'est. De ce côté se
trouvait la clôture d'une cour (des communs et des jardins). La fenêtre à
réseau de la première moitié du XIVe siècle, remployée dans le retour d'aile
neuf du manoir proche, atteste de travaux è cette époque. Peut-être a-t-on
ajouté un étage ou construit un bâtiment secondaire pour gagner de la place
pour une famille plus nombreuse. Dans le dernier quart du XIVe siècle, ce
premier ensemble est augmenté d'une enceinte supplémentaire établie du côté
le plus menacé, le long du front occidental. Ces travaux sont peut-être
nécessaires après des dommages subis pendant la première partie de la guerre
de Cent Ans. Il s agit en tout cas du remarquable exemple d'architecture du
premier style Valois (très précieux après la disparition des grandes
architectures du duc de Berry en Auvergne). Le nouvel ensemble ainsi formé
est pourvu de flanquements circulaires. On pénètre dans l'enceinte au nord
(du côté de l'attaque) par une porte-tour cylindrique décorée d'un blason.
On est frappé par l'absence d'éléments défensifs du portail: ni herse, ni
assommoir, ni pont-levis. on peut donc supposer que la porte était précédée
d'une barbacane lui conférant une protection extérieure.
Entre le donjon-logis et le flanquement nord-est de la nouvelle enceinte est
construit un nouveau logis. Lui aussi a ses fenêtres et une porte de
plain-pied tournées vers l'est avec un mur aveugle à l'ouest. On peut donc
supposer que l'ancienne cour du XIIe siècle a également été agrandie vers le
nord. La baie à meneau de l'étage du nouveau logis avec sa modénature est
l'une des plus anciennes conservées de ce type en Auvergne: elle est
contemporaine de la porte en tiers point du rez-de-chaussée qui à la même
modénature. Au vu de l'évolution de ce site, il se pose une question
importante puisque les nouveaux logis sont dans le prolongement des anciens
et sont tournés eux aussi vers l'est, vers une cour sans doute agrandie de
ce côté, à quoi sert la nouvelle enceinte ? La comparaison avec d'autres
places de la guerre de Cent Ans nous enseigne qu'elle servait avant tout à
faire camper une armée. Elle devait être en grande partie vide ou bien ne
posséder que des constructions légères (des appentis pour le fourrage et des
écuries). Cela explique pourquoi la porte est ouverte du côté de l'attaque:
le grand porche devait permettre une rapide sortie des troupes vers
l'assaillant.
À le fin du XIIIe siècle (vers 1270-1300), les sires de La Tour construisent
un manoir, un grand logis rectangulaire. Entre 1356 et 1370, au début de la
guerre de Cent Ans, il est ruiné. Pendant l'accalmie qui intervient sous le
gouvernement de Jean de Berry, vers 1370-1380, le château est restauré. Mais
l'insécurité persiste (la trêve "officielle" avec l'Angleterre date de 1388,
mais en 1392 les pourparlers de paix échouent). Au XVIe sièle le château est
de nouveau endommagé pendant les guerres de Religion. Le logis devenu
inhabitable est remplacé par un nouveau manoir. L'ancien château est
déclassé en dépendance agricole.
Le château de Cotteuge, construit aux XIIIe et XIVe siècles, est situé à
deux kilomètres du bourg, au sud de la D-978, à l'entrée occidentale du
hameau. Enceinte quadrangulaire à flanquements circulaires d'angle, orientée
nord-sud, mesurant environ 45 mètres de côté. Deux tours d'angle sont
conservées et on connaît l'emplacement d'une troisième. En outre, au milieu
du front nord se dresse une porte-tour cylindrique. La défense est assurée
par de courtes et larges meurtrières. (1)
Éléments protégés MH : le château en totalité, comprenant le vieux château,
le château neuf et l'enclos du domaine avec son mur de clôture et ses
latrines : inscription par arrêté du 21 mars 2005.
château de Cotteuges 63320 Saint-Diéry, propriété privée, ne se visite pas,
visible de la route.
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