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Après 1068,
Bertrand rend hommage au comte de Cerdagne pour l'honneur de Conat et pour
la Rocha de Sexman. En 1090 est mentionné Gaufred de Conat. En 1091,
Guillem-Bernard de Paracois devient seigneur du castrum chonato en épousant
Blanche de Conat. En 1162/1196, Bertrand Bertrandi, fils d’Ermenssinde, rend
hommage au roi Alphonse pour "le castellum de Conad et la Rocha de Sexman et
le castellum de Saltfo qui sont dans la vallée de Salto vel de Conad". Vers
1268, la fonction de châtelain passe par mariage à Ramon d'Urg. En 1344, le
fief retombe dans le domaine du roi qui y nomme désormais des
capitaines-châtelains. En 1369, il figure dans l'inventaire des châteaux
royaux réalisé sur l’ordre de Pierre IV. En 1376 est mentionnée la chapelle
castrale et son chapelain. Au XVIe siècle, le château est vendu à réméré par
Charles-Quint pour 3500 florins. Cela provoque une procédure entre les
châtelains Alemany de Bellpuig et Galcerand de Cruylles qui sont contraints
de racheter l’engagère.
Château-fort ruiné construit au XIe siècle, dominant le village. Un petit
donjon rectangulaire dérasé conserve une porte en plein-cintre et une salle
basse sous voûte en berceau brisé. Restes d'enceinte et chapelle castrale
romane Sainte Marie-Madeleine. L’appareil en schiste non taillé, difficile à
dater, semble bien appartenir au XIe siècle. On peut observer que, malgré
l‘utilisation de quelques grosses pierres, on a essayé de réaliser des lits
réguliers en "petit appareil" dans lesquels on remarque des séries
d’étroites boutisses posées de biais. Les angles sont chaînés de façon
primitive à raison d’une chaîne par lit au moyen de dalles mal équarries.
L’encadrement de la porte, en pierre calcaire importée, a des montants posés
en délit (de longues pierres sur chant) et un arc de claveaux extradossés
taillés assez sommairement; ils ne sont pas biseautés mais bloqués à mortier
à joints assez fins (l'irrégularité résultant des joints trop étroits pour
cette méthode est rattrapée par des claveaux plus larges). Enfin, il faut
encore souligner que la porte n’est pas à l'étage, mais semble être à peine
perchée par rapport au sol environnant comme dans certaines aula du XIe ou
du début du XIIe siècle (cependant les déblais d’écroulement ne permettent
pas de juger de la hauteur exacte à laquelle est placé le seuil). On a
proposé des dates entre le XIe et le XIVe siècle. Malgré la voûte, qui
semble d’ailleurs rajoutée, il n’y a pas de raison d’écarter une datation
haute.
Près de Conat s'élève une très ancienne fortification nommée Sahiman, forme
catalane de Salomon. Entre 860 et 870, on connaît un comte-apanagé du
Conflent du nom de Salomon. Si le château porte le nom du comte, on peut
probablement lui en accorder la paternité. D'ailleurs vers la même époque
est aussi signalée une fortification près de Sauto, citée avec Sahiman par
la suite. Mais vers le milieu ou la seconde moitié du XIe siècle, lorsque
sont organisées les seigneuries, le centre de celle-ci devient Conat dans la
dépendance directe du comte de Cerdagne et Sahiman n’est plus qu’un ancien
lieu fortifié appelé à disparaître. Ces deux fortifications de la fin du IXe
siècle, dans la vallée de Sauto dite de Conat, sont sur la route de la
Cerdagne (le fond de la vallée du Têt et la vallée confluente du Nohèdes).
C’est une région stratégique à la rencontre de plusieurs routes, restée si
importante qu’à l’époque moderne le château de Sauto a été remplacé par le
fort de Mont-Louis et celui de Conat par le fort de Prades. (1)
château de Conat 66500 Conat, vestiges visibles de la D-26, ou accès à pied,
visite libre.
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