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En 958, la villa Mosseto apparaît et en 1091 son nom est porté par
Ramon-Guillem et son fils Ademar-Ramon. En 1175, le roi Alphonse autorise
Pierre de Domanova à construire une forcia en terre et pierre dans le Val de
Mosset (il s'opère alors sans doute la transformation en château d’un
domaine, d’une "court ", cité curtis). En 1225, Nunyo-Sanche, comte-régent
du Roussillon, en confirme la possession à Ramon de Canet, fils de Cerdana
de Rodès, petit-fils de Pierre de Domanova. Vers 1242-1279, Ademar, époux de
Geralda, rend hommage à Guillem de Canet pour le castrum construit sur le
puig (podio de Curtis). Cette mention annonce sans doute que le domaine
seigneurial a réussi l’incastellamento (action de fortifier des habitats par
un château, en particulier à l'époque médiévale) sur le site de la villa de
Cortis et l’abandon de l’habitat primitif près de l’église Saint-Julien (en
1362 et 1375, le lieu où se trouvait le vieux village est mentionné locus ou
vilagium de Mosseto veteri; en 1584 est encore cité le celler de Jau,
touchant à la rivière Castellane près de l’église Saint-Julien le Vieux et
appartenant à l’abbaye de Jau). En 1276, le roi de Majorque confirme à
Guillem de Canet les juridictions sur les lieux de Canet, Villeneuve-de-Raho,
Sainte-Marie-la-Mer, Calce, Rodès, Rupidera, Fulla et Mosset.
En 1312, le damoiseau Ademar de Mosset, seigneur du château de Mosset sur le
Puig, fait aveu du fief de Cort (podio de Curtis). En 1318, Sanche de
Majorque confirme à Guillemet de Narbonne, fils du vicomte Aymeri, le mère
empire et les justices "in castro, villa et fotam vallem de Mosseto", tels
qu'il vient de les acheter à Guillem de Canet. En 1330/1334, Guillem de
Narbonne, seigneur de Montaigu, échange avec le roi Jacques II de Majorque
les châteaux de Plexan et d’Adissan (baronnie d’Aumelas, Hérault) contre le
Val de Mosset. Après 1344, le château passe aux vicomtes d'Ile. En 1375 et
1428, le castrum et la vallée de Mosset sont à Berenger d’Oms. Au XVIe
siècle, pendant les Guerres de Religion, Mosset est attaqué par Joyeuse. En
1563, le château est restauré par Galceran de Cruilles, seigneur de Mosset.
Château-fort situé sur le haut du village. Reste d‘une grande enceinte
polygonale en tout-venant percée de courtes meurtrières du XIVe siècle. À
l’ouest subsistent les consoles à triple ressaut d’une bretèche. Logis de
deux étages muni aux angles d’échauguettes en poivrière. (1)
Le château est compris à l’intérieur d’une enceinte polygonale construite
entre les XIe et XIIe siècles en petit appareil, percée de meurtrières ainsi
que d’une bretèche sur triple console (pierre de taille). Développé sur la
partie la plus haute de Mosset, il est construit sur un plan rectangulaire
et dispose d’une grande cour intérieure, dite "El Plaçal" et d’une seconde
cour de taille plus réduite, "La Cavalleria". Celle-ci donnait accès aux
écuries et granges du seigneur, remaniées aux XIXe et XXe siècles. Les
granges transformées en habitation ou en garage, possèdent pour certaines
des baies à encadrement et linteaux en bois bruts. Leur maçonnerie est en
moellons de pierres locales liés à de la chaux ou recouvert d’un enduit au
ciment. L’édifice est composé d’un rez-de-chaussée sur quatre niveaux,
défendu aux angles par des poivrières. Celle située à l’angle sud-est en
pierre de taille, est de forme demi-circulaire et repose sur une console
conique. Les façades sur cour correspondent aux actuelles habitations n° 4,
5, 7 et 8. Elles se développent sur un rez-de-chaussée et deux niveaux
supérieurs, transformés au cours de la période moderne par reprise de la
volumétrie de certaines baies, même si certaines d’entre elles conservent
des encadrements à claveaux en pierre de taille (marbre blanc).
Les portes de rez-de-chaussée ont une largeur importante et sont encadrées
de matériaux divers. Celle du n° 4 est surbaissée et constituée de cayrous.
La clé de l’arc en marbre blanc, porte l’inscription gravée "1893 G.S", qui
pourrait correspondre à la période de remaniement et au nom du propriétaire.
Au n° 5, la porte est formée d’un encadrement en pierre de taille (marbre
blanc) de forte épaisseur, qui présente des traces d’enduits sur la face
intérieure. Enfin, les n° 7 et n° 8 ont des entrées plus ou moins récentes,
délimitées par une maçonnerie en pierre sèche (n° 7) et un linteau en bois
(n° 8). La baie du dernier niveau relative au n° 8, conserve un appui
mouluré en marbre pouvant être daté des XVIe et XVIIe siècles. La façade Est
comprend quatre travées de baies ordonnancées, dont plusieurs d’entre elles
conservent des encadrements en pierre de taille (granit et marbre blanc).
Plusieurs remaniements ont été effectués postérieurement, dont le percement
de nouvelles baies et l’ajout de garde-corps en fonte. Actuellement, les
toitures sont en appentis et en tuiles canal. (2)
château de Mosset 66500 Mosset, propriété privée, ne se visite pas, visible
de l'extérieur.
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Crédit photos : Jcb-caz-11 et Laurent Hombrouck sous licence Creative
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