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A la fin du XIIIe siècle,
l'enceinte majorquine compte neuf porte dont une située au nord sur le
chemin de France. Après 1344, la ville sous domination aragonaise est
renforcée par de nouvelles fortifications. Pierre IV d'Aragon fait
construire à l'emplacement de l'entrée nord une nouvelle porte baptisée
Castillet pour son architecture de "petit château". Le maître d'ouvre
Guillaume Gitart réalise une construction massive aux volumes arrondis
rappelant la Bastille à Paris ou les tours du Fort Saint-André à
Villeneuve-les-Avignons. A cette période, l'édifice couronné d'un élégant
mâchicoulis se compose de deux tours cylindriques situées extra-muros. Entre
1475 et 1483, la ville est occupée puis annexée à la France contre la
volonté des perpignanais qui se révoltent. Le premier Castillet se dote de
meurtrières à arquebuses plus nombreuses côté ville et de grandes fenêtres
grillagées hors les murs pour favoriser la circulation de l'air. Un imposant
bastion s'élève devant l'entrée primitive et une autre porte est construite
sur le flanc oriental de l'édifice. Conçut en 1478 par l'architecte italien
Bonissi, cette nouvelle entrée s'harmonise avec la construction d'époque
aragonaise. Côté ville, une statue de la Vierge (XIXe siècle) se dresse sous
un élégant dais d'architecture gothique. En 1542, Charles Quint double le
bastion de Louis XI par une construction reconnaissable à son échauguette et
à son éperon donnant sur la Basse (rivière). Entre 1697 et 1870, le
Castillet est transformé en prison d'Etat.
De 1870 à 1963, s'y succèdent le Foyer du Soldat, les Archives Municipales
et la Société Agricole, Scientifique et Littéraire de Pyrénées-Orientales.
Le Musée Catalan des Arts et Traditions Populaires baptisé Casa Payral est
inauguré en 1963.
Le Musée Casa Pairal, axé sur les arts et traditions populaires catalans, a
vu le jour en 1963, concrétisé par Joseph Deloncle. Pharmacien de son état
et passionné d’art populaire et d’ethnologie, il sillonne le département des
Pyrénées-Orientales ainsi que la Cerdagne sud catalane dès les années 1950.
Il recueille dans ce cadre un grand nombre d’objets et témoignages du
territoire qui renforcent une importante collection constitutive déjà
réalisée, depuis le début du XXe siècle, par des sociétés savantes locales
telles que la Colla del Rosselló puis la Société Agricole Scientifique et
Littéraire. Georges-Henri Rivière, alors directeur du Musée national des
Arts et Traditions Populaires, parraine l’entreprise. Il guide Joseph
Deloncle dans sa démarche qui trouve alors écoute auprès de la municipalité.
Le fils de Joseph Deloncle, Jacques Gaspard Deloncle, est nommé conservateur
et responsable des collections de 1981 à 2012. L'influence de
Georges-Henri Rivière est très présente dans la muséographie des salles,
jusqu’en 2014, date à laquelle elle est rénovée afin de l’adapter aux
conditions de présentation actuelle, tout en conservant une évocation du
musée d’origine avec "La cuisine du mas del Gleix". Les collections
regroupent des pièces couvrant des thématiques allant du costume
traditionnel à l’outillage des travaux agricoles, en passant par le
transport, ainsi que la vie domestique et religieuse. Elles couvrent
principalement le XIXe siècle jusqu’aux années 1950, avec quelques
incursions dans une période allant du XIVe au XVIIIe siècles. Cette
diversité se conjugue à celles des objets et des matériaux qui les
constituent: cuirs et textiles divers, œuvres graphiques sur toile, papier
ou parchemin, métaux et alliages, bois, lapidaire, céramiques variées. A
titre d’exemples, l’établissement compte plusieurs fonds d’artisans et
d’ateliers, mais aussi un ensemble de l’usine des poupées Bella, des
véhicules hippomobiles et des barques catalanes (pour certaines navigantes).
(1)
Château construit en briques en 1368, composé d’un grand corps rectangulaire
flanqué vers l'extérieur de deux tours en éperon demi-cylindriques. Le
passage était barré par une herse et un pont-levis à bras. Le bâtiment est
couvert d’une terrasse dallée sur voûte en berceau et couronné de
mâchicoulis sur de hautes consoles (du XVe siècle). Depuis la fin du XVe
siècle, une guette hexagonale domine l'édifice et la défense est complétée
par le percement de canonnières à mire. En 1481-1483, on réalise le
revêtement du talus. La porte Notre-Dameest la porte de ville accolée au
Castillet. Le passage est barré par un pont-levis et la protection
symbolique assurée par une statue de la Vierge. La plate-forme est surmontée
d’une guette. L'ouvrage est défendu par une accumulation de canonnières à
mire aux formes variées. Le bastion pentagonal protégeant l’accès au
Castillet figure encore sur les cartes postales du début du XXe siècle. Son
plan était irrégulier et mesurait 25 mètres sur la face orientale, 30 mètres
sur l’occidentale; un vestige du parement de cette dernière subsiste le long
du quai. Il avait été réalisé en 1537 mais faisait suite à un ouvrage plus
ancien. (2)
Éléments protégés MH : le castillet, le Grand-Castillet, la porte Notre-Dame
ou le Petit-Castillet : classement par liste de 1889.
château de Castillet, place de Verdun, 66000 Perpignan, Musée Casa Pairal,
axé sur les arts et traditions populaires catalans.
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