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En 1060,
le castellum de Caned est à Ramon-Berenguer, fils de Goldregot. En 1074 est
mentionnée la chapelle castrale Saint-Martin, au temps du comte Gaufried II
de Roussillon. En 1087 et 1091, Pierre-Ramon de Canet apparaît dans
l'entourage de Guillem de Castelnou. Vers 1150, le château réalise l’incastellamento
(en 1163 est mentionnée la paroissiale castrale). En 1276, le roi de
Majorque confirme à Guillem de Canet les juridictions sur les lieux de Canet,
Villeneuve-de-Raho, Sainte-Marie-la-Mer, Calce, Rodès, Rupidera, Fulla et
Mosset. En 1312, son fils Guillem III (mort en 1324) obtient du roi Sanche
de Majorque le titre de vicomte de Canet créé pour lui, avec les justices
des châteaux de Alenya, Boaçà, Corneilla de Berca, Mosselos, Saint-Michel de
Furques dépendant du château de Canet qu’il possède en alleu (prope castrum
vestitum de Caneto, avec le mère empire), Saint-Nazaire de Solsa,
Sainte-Marie-la-Mer, Theza, Torreilles, Villelongue-de-la-Salanque,
Vilarnau-d’Amont (dit aussi de Dalt ou de Sobirà), Villarasa et
Villeneuve-de-la-Raho. Vers 1350, à la mort de Ramon (fils de Guillem III),
Pierre II de Fenollet (1315-1353, fils d’Esclarmonde soeur de Ramon), hérite
du titre de vicomte de Canet qu’il ajoute à celui de vicomte d’Ille.
En 1385 et 1389, le Roussillon est envahi par les compagnies du comte d’Empuries
et le château est remis en défense. En 1415, l’empereur d'Occident Sigismond
y séjourne. En 1423, les vicomtés d'Ile et Canet passent par mariage à
Pierre-Galceran de Castre, vicomte d’Evol. À sa mort le château retourne
dans le domaine royal. En 1425, le procureur royal verse 3 livres pour
l’'empennage de 1000 carreaux d’arbalète (passedoux). En 1425 aussi, on
somme les maîtres-maçons qui avaient effectué des travaux en 1423 de
remettre en état le mur auquel ils ont travaillé, des pierres menaçant de se
desceller. En 1462, la place est assiégée avec deux gros canons et deux
fortes serpentines; elle résiste deux jours, en suite de quoi les
importantes possessions de ces vicomtes sont confisquées par Louis XI. En
1493, après la restitution du Roussillon, Canet reste dans le domaine royal
jusqu’en 1565, date à laquelle il passe à Pierre-Galceran de Pinos, parent
des anciens vicomtes. Au XVIIe siècle, le château est détruit pendant les
guerres. Château-fort ruiné construit au XIIIe siècle, situé à
l'extrémité nord-ouest de la
ville. À l’origine une crête étroite bien marquée, longue d'une centaine de
mètres, et orientée est-ouest, tombait en falaise au nord et était séparée
de l’agglomération au sud par un fossé qui avivait le relief. Au XIVe
siècle, une enceinte polygonale oblongue (approximativement pentagonale) à
élargi le site vers le sud et nivelé quelque peu le relief. La courtine en
galets, épaisse de près de deux mètres, a été pourvue d'un très fort talus,
en galets à chaînages horizontaux de briques, qui habille le socle au nord.
Le parapet rectiligne (pas crénelé), haut encore de 1,20 mètre, en briques
et cailloux date de la fin du XVe ou du XVIe siècle; il est percé de très
courtes meurtrières pour armes à feu. A l’intérieur de l'enceinte, près du
front d'attaque vers l'angle sud-ouest, est conservée la base d’un donjon
cylindrique du XIIIe siècle, de neuf mètres de diamètre, au mur épais de
plus de deux mètres; sa base est une citerne enduite de mortier hydraulique
rouge. Le grand logis seigneurial, de forme rectangulaire, s'élève le long
de la courtine méridionale; il a été subdivisé par un énorme refend nord-sud
épais de deux mètres.
Au front nord sont appuyés divers autres bâtiments; on remarque aussi une
citerne de filtration et un puits. Dans la cour du château, restes de
l’église castrale romane (mentionnée depuis 1075, remaniée aux XIIe et XIIIe
siècles). Le chevet roman a été surhaussé en tour au XVe siècle; la
surélévation est en appareil de galets posés en épis à chaînages horizontaux
de briques. Contre la chapelle castrale, au nord de l’abside, le "puits à
neige" (glacière) est, selon Anny de Pous, le seul qui soit intact et
facilement accessible. Un puits creusé dans le sol et maçonné est couvert
d’une voûte en coupole percée d’un orifice par lequel on accumulait la neige
ou la glace; celle-ci bien tassée ne dégelait que lentement. On la retirait
au fur et à mesure par une ouverture latérale desservie par un petit tunnel.
Des "puits à neige" sont mentionnés par les textes à Estagel, Pollestres,
Prades, Salses, Thuir, à la Tour de Batère; celui d’Ille-sur-Têt est
conservé sur la montagne de Serrabona. Celui du Canet daterait de 1688.
Le monument conserve quatre phases principales de construction et de
remaniements. Du XIe-XIIe siècles il ne reste sans doute rien d’autre de
contemporain de la chapelle castrale romane. Vers 1312: lorsque le château
devient chef-lieu de vicomté intervient un remodèlement du site; on dresse
le donjon cylindrique sur le modèle des donjons royaux et on élargit
l’enceinte désormais de plan approximativement quadrangulaire. Vers 1400:
l'enceinte est partiellement reconstruite entre 1390 et 1425,
particulièrement sur le front nord. Vers 7500: des travaux sont effectués
vers la fin du XVe siècle (en partie dès le règne de Louis XI) et sans doute
au XVIe siècle. Vers 1977, de la butte d’effondrement émergeait surtout
l’église castrale. On voyait la base du donjon cylindrique, on connaissait
le logis seigneurial et on voyait le puits à neige. D’importants travaux de
dégagement et de restauration ont depuis réveillé le site. Il faut regretter
cependant qu’aucune marque nette (une limite continue de tuiles ou
d'ardoise) ne différencie les murs anciens des réédifications modernes. (1)
Éléments protégés MH : les ruines du château Vicomtal : inscription par
arrêté du 5 décembre 1984.
château Vicomtal 66140 Canet-en-Roussillon, tel. 04 68 80 38 24, ouvert
au public du 15 juin à fin septembre, vestiges.
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