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En 1011, le comte de Besalu Bernard Taillefer
donne à son fils aîné Guillem le castellum de Taltevul avec les villages de
Calentad et de Vingrau. En 1020/1021, il lègue à son fils aîné Guillem le
castellum (avec le Fenollède et le castellum de Fenouillet, la Tour
Triniagole et le château de Pene). En 1130 est mentionné le castrum de
Taltavoio. En 1211, l'apparition de l’église castrale Saint-Genis annonce
que l'incastellamento (action de fortifier des habitats par un château, en
particulier à l'époque médiévale) s’est réalisé. En 1220, le seigneur Pons
de Vernet meurt; en 1260, il fait l'objet d’un procès d’inquisition posthume
pour catharisme; son fils échange alors ses fiefs contre le château de
Cadaqués en Catalogne avec le comte Pons-Hugues d’Empuries. En 1269,
celui-ci vend le castrum à l'infant Jacques, futur roi de Majorque, qui fait
dresser le donjon. En 1306, les hommes du castrum doivent le guet: ils
doivent aussi faire les murs extérieurs (muris foris castri), sans doute
ceux de la basse-cour refuge pour la population; le roi fournit les maîtres
maçons, la chaux et le sable. En 1346, la garnison se compose d’un
châtelain, six sergents et un chien. En 1352, le roi d'Aragon donne le
château à François de Perellos en garantie d'un prêt de 40 mille sous
(jusqu’en 1376, les Perellos en restent châtelains). En 1376, le roi
d'Aragon donne le château en garantie d’un prêt de 60 mille sous à André de
Fenouillet, vicomte de Canet et d’Ille.
En 1387, une part de l'hypothèque parvient à Berenger de Perapertusa, son
conseiller et chambellan, avec tous les droits et toutes les personnes qui
en dépendent: chrétiens, juifs et sarrasins. À cette date de 1387,
l'armement se compose d’une arbalète à tour brisée, 1 arbalète de palanca à
tour, 280 carreaux d'arbalète hors d'usage, 2 cuirasses brisées, 28 flèches
d’arbalète; on prévoit de le réarmer avec 15 cuirasses, 15 casques de fer ou
en bois, 10 arbalètes à deux pieds, 10 arbalètes de cavalier, 10 crochets
d'arbalète, 4 caisses de carreaux pour arbalètes de cavalier, 2 caisses pour
arbalètes à tour, 15 pieds de biche (leviers) pour arbalètes, 7 tours pour
arbalète. À la même date de 1387, des travaux urgents sont à faire: il faut
paver les terrasses en brique, réparer les toits où il manque au moins mille
tuiles, restaurer la grande salle haute où les censitaires apportent le
grain, réparer à la chaux l'enceinte en plusieurs endroits, refaire les
vantaux de la porte intérieure entre la basse-cour et le château. En
1406-1418, la seigneurie retourne au domaine royal. En 1492, le château est
dans un grand état de délabrement et ne justifie plus d'y entretenir un
capitaine. En 1543, puis en 1618, il est remis en défense et pourvu d'armes.
En 1639, il est assiégé et pris par les troupes de Condé. En 1653 il est
confisqué, en 1659 il est démantelé.
Château-fort construit au XIIIe siècle, dominant le village sur la rive
gauche du Verdouble. À l’extrémité d’une crête rocheuse isolée par un
profond fossé, reste d’un donjon pentagonal commandant le côté de l'attaque
et d’un logis bien appareillés. De l'enceinte haute, il reste une courtine
en tout-venant percée d'une courte meurtrière. Chapelle castrale
Sainte-Croix. Une gravure réalisée au XVIIIe siècle montre un édifice
reconstruit en palais. Le village médiéval attenant au château, déjà
fortifié en 1211, s’étendait sur le versant sud de la colline, à l'opposé du
village actuel. (1)
Éléments protégés MH : les parties subsistantes du château de Tautavel :
inscription par arrêté du 17 mars 1986.
château de Tautavel 66720 Tautavel, propriété de la commune, vestiges.
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Crédit photos : Fabricio Cardenas
sous licence Creative
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