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En 988/990, la
vicomté (comprenant l’ancien pagus Fenuleto mentionné en 842) est créée par
les comtes de Besalu. En 1011, Bernard Taillefer, comte de Besalu, fonde le
monasterium de Saint-Pierre. En 1020/1021, il lègue le Fenollède avec le
castellum Fenoliotense (ainsi que la Tour Triniagole, sur le territoire de
Latour-de-France, et les châteaux de Tautavel et de Penna) à son fils aîné
Guillem. Vers 1109/1117, Guillem-Pierre, vicomte de Fenouillet, fait hommage
au comte de Cerdagne pour le castrum de Fenouillet et la Roca Samardana. En
1117/1131, le même renouvelle l'hommage à Raimon-Berenger, comte de
Barcelone. En 1209, le vicomte jure fidélité apud Fenoletum in sala canonica
au vicomte de Narbonne; mais la suzeraineté est toujours au roi d'Aragon. En
1226 cependant, Nunyo-Sanche, comte-régent du Roussillon, est contraint de
faire hommage au roi de France Louis VIII pour les vicomtés de Fenouillède
et de Peyrepertuse. En 1228, la place se rend au roi de France. En 1240, les
vicomtes participent à la révolte contre le roi de France, mais après la
chute de Quéribus en 1255, ils perdent leurs territoires. Au Traité de
Corbeil en 1258, Louis IX obtient la cession complète des deux seigneuries;
les sires de Fenouillet spoliés se réfugient à Ile-sur-Têt.
Vers 1260, lorsque le roi de France prend possession du château, il le fait
démanteler (la garnison royale est établie à Castel-Fizel à Caudiès). Puis
après 1272, le château semble avoir été relevé et en 1290 est mentionné le
premier capitaine royal. A partir de la fin du XIIIe siècle, le château est
un point de commandement royal ce qui explique la présence du donjon
cylindrique. En 1290, Philippe-le-Bel donne en fief castral à Pierre de
Coustaussa 100 livres de revenus sur le salin de Carcassonne pour la garde
du château. En 1302, le châtelain Pierre de Scois commande une garnison de
six sergents et un guetteur appointés chacun douze deniers par jour. Cette
année-là, le château bénéficie de travaux d'entretien (ou de fin de
chantier) réalisés par Girard de Royaumont (Réalmont), et Adam de Comène,
tailleur de pierre, tous deux "maîtres des oeuvres du roi dans la
sénéchaussée de Carcassonne". En 1320-1321, le château reçoit de nouvelles
arbalètes prélevées sur l’arsenal de Carcassonne, ainsi que des tours et des
crocs pour les tendre et des carreaux. En 1346, c’est Caudies qui devient
chef-lieu de la viguerie de Fenouillet. En 1366, le château est pris
d'assaut et le capitaine en est chassé lors d’une guerre privée. Vers le
milieu du XVe siècle, le château Saint-Pierre est ruiné par les Routiers. En
1573 et 1580, il est pris par les protestants et en 1595 détruit pour cette
raison par le duc de Ventadour.
Château-fort ruiné construit au XIIIe siècle, situé sur une butte rocheuse
dominant le village au nord, à 546 mètres d'altitude, sur un site long de
près de 140 mètres, large d’environ 50 mètres. Vaste enceinte quadrangulaire
doublée de murs extérieurs. Un flanquement carré à empattement droit, aux
murs épais de 1,70mètre, en moyen appareil grossier mais bien lité, est
pourvu de trois archères à tir plongeant, hautes de 1,30 mètre. Une seconde
enceinte clôture une basse-cour au sud; elle est précédée d'une longue et
large rampe d'accès derrière des braies, qui semblent faire fonction plus
tard de plate-forme à canon. Vestiges d'un grand donjon quadrangulaire,
d'une salle voûtée (peut-être la chapelle des XIIe et XIIIe siècles), et
d’une citerne. À l’est, proche du sommet, est visible une tour
semi-circulaire bien appareillée (dans son blocage sont inclus des fragments
de tuiles). Vers 1240-55, le château a certainement été refortifié pendant
les guerres des Albigeois et notamment lorsqu’il se trouvait sur le front de
guerre non loin de Puilaurens et de Quéribus. À partir de 1262, d’importants
travaux sont réalisés lors de l'occupation royale française et les fouilles
ont constaté un niveau conséquent d'occupation vers la fin du XIIIe et au
début du XIVe siècle. Aux XVe et XVIe siècles, des restaurations sont
intervenues. Depuis 1995, le site fait l’objet de travaux d'aménagement et
de fouilles. (1)
Éléments protégés MH : les vestiges du château Saint-Pierre et de l'ancien
castrum de Fenouillet, en totalité, y compris le sol au lieu-dit La Vilasse
: inscription par arrêté du 27 octobre 2015.
château Saint-Pierre de Fenouillet 66220 Fenouillet, situé au lieu-dit La
Vilasse, propriété de la commune ; propriété privée, vestiges.
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Crédit photos : Ansgar Sarrazin
sous licence Creative
Commons
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