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Forteresse de Salses-le-Château (Pyrénées-Orientales)
 
 

             Dès août 1497 est commencée la forteresse qui remplace le château médiéval (deuxième transfert). Elle est construite sur l'emplacement de l’ancien village fortifié et de son église Saint-Etienne entièrement rasés. Dès 1502, les travaux sont suffisamment avancés (et la guerre avec la France menace) pour que la place soit pourvue d'armes: 17 gros canons, 39 petits canons (fauconneaux, demi-couleuvrines…), 64 hacquebutes, 224 espringales, plusieurs milliers de boulets, 500 gargousses de papiers, des refouloirs et des baguettes, 200 équipements complets comprenant casques, cuirasses, piques allemandes et boucliers, 100 équipements comprenant plastrons, cervelières, brassards, 191 salades à barbute, 400 pavois, 30 demi-piques, 114 lances à la mauresque, 90 arbalètes, avec carreaux, treuils en bois pour les armer, des carquois… Le chantier n’est pas terminé (les couronnements ne sont pas achevés, les voûtes de contrefortage ne sont pas réalisées, les défenses extérieures restent à parachever...) lorsque la forteresse est attaquée en 1503 par vingt mille mercenaires au service du roi de France. Les 1350 hommes de la défense subissent un bombardement de 1500 boulets pendant un mois de résistance. Le donjon et tout le front nord sont endommagés, les défenses extérieures de ce côté sont détruites. La place est secourue par une armée de rescousse espagnole qui fait lever le siège.
Philippe Truttmann qui s’est particulièrement intéressé à cette forteresse a cerné l’ouvrage du premier maître d'oeuvre Ramiro (l'ingénieur Francisco Ramiro Lopez, noble aragonais, spécialiste de l'artillerie). Le dépouillement des comptes de construction par René Quatrefages a donné un nouvel éclairage sur le déroulement du chantier qui a été dirigé sur le terrain par François Gomis, architecte de la cathédrale de Gérone. Pour autant, tous les problèmes de datation de l'édifice actuel ne sont pas résolus et restent sujets à interprétation. En effet, en 1503 la forteresse a été fortement endommagée et en 1538 des travaux importants sont réalisés pour Charles-Quint. Pendant les guerres du XVIIe siècle, la place est de nouveau détériorée, notamment en 1639 lors d’un siège. En 1659, après le rattachement du Roussillon à la France, elle perd son rôle de place frontière. Vers 1669, elle n’est que sommairement remise en état par Vauban. A l'édifice originel appartient la conception d'ensemble qui obéit bien aux règles en vigueur vers 1500 et au début du XVIe siècle: mur très épais traité en "bouclier", fractionnement des enceintes, tours et courtines aveugles dont la défense est assurée uniquement par le couronnement, défense extérieure en derni-lune. On se réfère aux forteresses de Louis XI à Louis XII, mais elles ont presque toutes été revues sous François 1er. On peut aussi bien se rapporter au château d’If. En fait, on ne connaît pas l'importance des remaniements du début du XVIe siècle et pas davantage ceux de 1538 qui ne paraissent pas avoir été anodins.
Château-fort à construit partir de 1497. Une enceinte rectangulaire est flanquée aux angles de tours cylindriques d'environ vingt mètres de diamètre. Du côté de l’attaque, elle est commandée par un donjon. L'examen des appareils et des postes de tir révèle de nombreux remaniements. L'intérieur du donjon est divisé en six niveaux, certains chauffés par des cheminées et équipés de latrines reliées à un égout. Le deuxième étage est occupé par une étuve. Au sixième étage démarre l'escalier en vis de la guette qui domine la terrasse. L'édifice servait de logis au gouverneur. La tour est dans un réduit isolé et défendu vers l’intérieur de la place par une enceinte (fossé, pont-levis et meurtrières), munie plus tardivement d’un éperon en brique. L'enceinte est haute de quinze mètres, épaisse de dix à douze mètres. Elle est renforcée d’un puissant talus à la base, qui, lorsqu'il a été rajouté, a bouché les ouvertures d’une galerie d’escarpe; cette "contre-mine" était percée d’embrasures de tir équipées d’évents et d’éviers qui servaient au refroidissement des culasses de couleuvrines. Les petites canonnières horizontales bouchées par le talus sont du même type que celles qui ont été repercées dans l’enceinte. On peut par conséquent en déduire que la galerie d’escarpe n’est pas d'origine et que le talus est rajouté plus tardivement encore, sans doute après 1538. Rappelons qu’à Collioure la galerie d’escarpe (système inventé au château de Milan par Léonard de Vinci) daterait de l’époque de Charles Quint, vers 1540.
Le chemin de ronde est muni vers l’extérieur d’un parapet à échancrures pour le canon (refait au XVIIe siècle) et vers l’intérieur d’un "mur de gorge" épais de trois mètres. La muraille est par conséquent un véritable "bouclier" susceptible de résister aux boulets en fonte des canons. L’enceinte en pierre a de nombreuses reprises et des ajouts en briques. Aucune réfection ou surélévation en brique n’est d’origine; elles ont été rajoutées à partir de 1538. Les voûtes des tours et des bâtiments ont de trois à six mètres d'épaisseur pour être à l'épreuve des boulets. La communication verticale et l’aération dans les tours se fait par un orifice central dans la voûte. Les embrasures de tir n'étaient percées que dans les salles basses, en relation avec la galerie d’escarpe; comme pour l’enceinte, le talus les a rendues inutilisables. Les parapets à faux-mâchicoulis ont été refaits et les échauguettes visibles sur les vieilles gravures ont été supprimées sans doute dès la fin du XVIIe siècle (mais on voit encore des traces de culots). On remarque au moins deux types principaux d’orifices de tir: petites fentes horizontales pour couleuvrines ou hacquebutes (petits calibres pour défense rapprochée); elles sont toutes dans des reprises en brique; on les voit dans l’enceinte du donjon (dirigées vers la cour), dans la galerie basse de l'enceinte et près du donjon à mi-hauteur du côté de l'attaque. Elles sont toutes postérieures au premier chantier (après 1505) et pour la plupart sans doute pas antérieures à 1538. Canonnières à grand ébrasement extérieur sous arc surbaissé, près des couronnements (pour le tir au loin); elles ne sont pas toutes exactement contemporaines mais aucune n’est antérieure au XVIIe siècle. Quelques-unes pour petits calibres (défense rapprochée) sont repercées dans le talus afin de contrôler l’approche des courtines.
Les logis de trois étages peuvent recevoir un millier de fantassins et trois-cents cavaliers. Ils sont desservis par de grandes latrines collectives à l’angle nord-est. Le premier niveau, à demi-enterré, sert de magasins et d’écurie pour 350 chevaux. L’approvisionnement de la garnison est assuré par un puits au centre de la cour (alimenté par une source), un moulin à farine et une boulangerie, des cuisines, de nombreux magasins à vivres, à fourrages et à munitions. Deux portes se faisaient face au nord et au sud et une poterne s'ouvrait à l’est. La poterne et la porte nord ont été condamnées dès le XVIe siècle. L’unique entrée subsistante au sud, encadrée par deux poivrières, est précédée par un ouvrage détaché, une barbacane semi-circulaire, elle-même précédée par une seconde barbacane contrôlant les rampes. L’enceinte est isolée par un fossé large de douze à quinze mètres et profond de sept mètres. Il pouvait être mis en eau, mais l'écluse servait surtout à faciliter le nettoyage et l'évacuation des égouts. La mise en eau entraîne en effet l'inondation des salles basses et des galeries de communication, tant de l’escarpe que des ouvrages extérieurs. Outre la barbacane d'entrée, deux autres ouvrages détachés, de plan semi-circulaire à bec d’éperon, permettent de contrôler la circulation dans le fossé, de s'opposer à la mine, de prendre l’ennemi à revers. Ils sont reliés à la place par des galeries enterrées (appelées à tort caponnières puisqu'elles n’ont pas de postes de tir et ne peuvent par conséquent pas contrôler le fond du fossé). (1)

Éléments protégés MH : la forteresse dite château de Salses : classement par liste de 1886.

forteresse de Salses 66600 Salses-le-Château, ouverte au public tous les jours 1er juin au 30 septembre, 9h30 à 19h, et du 1er octobre au 31 mai, 10h à 12h15 et 14h à 17h. Lieu d'exception pour accueille vos événements dans un cadre singulier, soirée de gala dans la chapelle Saint-Sébastien ou cocktail dans les écuries voutées...

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source des photos par satellite: https://www.google.fr/maps

   
 
 


(1)   
   Atlas des Châteaux et des Fortifications du Moyen Age en Pyrénées-Orientales: Charles-Laurent Salch avec la collaboration de Danielle Fevre et Jérôme-M. Michel, sept. 2004, en vente sur http://castrum.chez-alice.fr/revue_46.htm

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