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L'origine du château est mal connue. Lors des travaux réalisés au XVIe
siècle, on y aurait trouvé un tombeau gallo-romain, aujourd'hui disparu. On
ne sait rien d'un éventuel ouvrage (maison-forte établie sur une motte) qui
aurait pu être construit à la fin du XIIe siècle, époque de la construction
de la motte de Béchevelin. La première mention connue du château remonte à
la fin du XVe siècle: le 6 avril 1476, le Parlement de Grenoble tient ses
assises dans la maison de Jean de Villeneuve; on peut fortement supposer
qu'il s'agit bien du château de la Motte que la famille de Villeneuve
possède au début du siècle suivant, et que l'édifice était déjà suffisamment
important pour accueillir le nouveau Parlement institué par le dauphin
Louis, futur Louis XI, en 1453. Le 22 octobre 1530, Charles de Villeneuve,
seigneur de Joux, vend sa maison-forte à Hugues Dupuy, procureur général de
l'archevêché de Lyon, qui sera échevin en 1537 et 1538, et prend désormais
le titre de seigneur de la Motte. C'est vraisemblablement lui qui entreprend
les travaux d'agrandissement et d'embellissement qui donne au château les
grandes lignes de sa silhouette actuelle, tel qu'on peut le voir sur une
gravure datée de 1556. A partir de 1602, le hasard des successions va
entraîner le morcellement du domaine, jusqu'à ce qu'il soit peu à peu
reconstitué par les religieuses du monastère de Sainte-Elisabeth de
Bellecour qui le possèdent en totalité en 1687. Celles-ci ne l'occupent pas
à demeure, mais le louent.
A la Révolution, le domaine est saisi comme bien national, et vendu. Le
domaine est ainsi désigné dans les matrices cadastrales de 1826: "Domaine de
la Motte, situé dans l'étendue de la Guillotière, contenant la maison pour
le maître, maison pour le cultivateur, cour, jardins, terres, prés, vignes
et bois. Dans les bâtiments du domaine sont quatre cuves et un pressoir". Le
2 décembre 1830, le Ministère de la Guerre décide la construction d'une
ceinture de forts assurant la couverture des faubourgs de la Guillotière et
des Brotteaux, et le 16 juillet 1831, il confirme le projet d'une
construction sur les hauteurs autour du château de la Motte. Le propriétaire
du château, l'avoué Ducreux, refusant de céder son bien, il est exproprié en
septembre. Le château est alors enclavé dans l'enceinte du fort et plus ou
moins utilisé pour le logement des officiers jusqu'en 1960, puis de 1960 à
1966, par la Légion Etrangère. Dès 1960, le recenseur des Monuments
historiques propose la protection du bâtiment au titre des Monuments, mais
ce n'est que le 4 novembre 1983 que les façades et toitures sont inscrites.
Enfermé dans l'enceinte du fort de Lamotte, entouré de voies de circulation
rapide, le château de la Motte ne bénéficie pas encore des conditions les
meilleures pour sa mise en valeur. Il s'agit pourtant d'un des derniers
châteaux anciens de Lyon, autrefois très nombreux autour du centre ville et
qui ont disparu peu à peu dans l'urbanisation des XIXe et XXe siècles. Sa
situation pourtant permettrait de le mettre en valeur. Il est bâti sur une
petite butte (un "mollard", une "motte"), au bord de la terrasse alluviale
dite de Villeurbanne surmontant de quelques mètres la plaine rhodanienne.
Cette position avait autrefois un caractère stratégique car elle contrôlait
les principales voies d'accès vers Lyon venant de l'est et du sud : route
vers Vienne au sud-ouest et route vers Grenoble et l'Italie au nord. Le
château se compose de trois corps de bâtiment irréguliers disposés autour
d'une cour fermée au sud par une entrée fortifiée. L'entrée fortifiée
comprend une porte en arc brisé avec écu à la clef, surmontée d'une
bretèche. Elle ouvre sur une cour intérieure. A l'est de la cour se trouve
un grand corps de logis, distribué par un escalier en vis, demi-hors-oeuvre
en façade, qui débouche également sur une galerie couverte, en bois portée
par des consoles en pierre, longeant la partie gauche du corps de logis et
se poursuivant vers la bretèche de l'entrée. La porte d'entrée moulurée de
l'escalier est surmontée d'un médaillon représentant l'empereur Commode, en
demi-relief. Ce logis est flanqué à chaque extrémité côté ouest de deux
grosses tours rondes hors-oeuvre.
Le corps de bâtiment nord est accessible par un escalier extérieur construit
contre la façade du bâtiment ouest. La bâtiment, moins élevé que le bâtiment
ouest, lui est cependant lié par le bandeau mouluré qui court sur les
façades et souligne les fenêtres du dernier niveau du bâtiment nord. Ce
corps de bâtiment est distribué par un escalier en vis construit dans une
petite tour hors-oeuvre au nord du bâtiment. Ce bâtiment est également
flanqué à son extrémité est d'une tour carré arasée abritant également un
escalier tournant. Enfin dans l'angle nord-est de la cour se trouve un corps
de bâtiment quadrangulaire fortement remanié. Le château qui conserve
d'importants éléments anciens (baies moulurés, meurtrières, escaliers,
voûtes, ...) a malheureusement subi de profondes transformations intérieures
lors de son occupation par l'armée. Les murs de gros-oeuvre recouverts au
mieux d'enduits, au pire de ciment, apparaissent au hasard des manques :
pisé, galets, petits moellons. Les enduits intérieurs recouvrent sans doute
des peintures anciennes. Le château actuellement hors-eau grâce à la
réfection des toitures, mériterait une campagne des fouilles archéologiques
et d'études des élévations avant une restauration indispensable. (1)
Éléments protégés MH : le château en totalité, y compris sa cour intérieure
: inscription par arrêté du 14 mai 2014.
château de
la Motte 69000 Lyon, Caserne Blandan, Quartier Jean Macé, 7ème
Arrondissement.
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M. Jean-Pierre Boursier pour les photos qu'il nous a adressées afin
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