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Le château de Saconay est situé non loin de Saint-Symphorien-sur-Coise, dans
la partie du Forez aujourd’hui rattachée au département du Rhône. En 1550,
ce manoir qui n’était encore que la maison-forte de la Carrodière,
appartenait à Messire Jehan de Lemps, chevalier, seigneur du Mouchet,
gouverneur de la ville de Surre, au pays et duché de Bourgogne, qui y vivait
avec sa femme, Catherine de Clermont. Les armes de la famille de Lemps, sont
parti d’or et de gueules, au lion de l’un en l’autre, la devise est de
temps, j’attends. Le 20 mai 1558, par acte passé à Lyon, en la maison
d’habitation du seigneur de Saconay, précenteur, et devant Maître du Soleil,
notaire royal, noble et puissant seigneur Messire Jehan de Lemps, tant en
son nom qu’en celui de sa femme, vendait à noble et vénérable messire
Gabriel de Saconay, chanoine et précenteur de l’Eglise de Lyon, pour une
moitié, et à noble et puissant seigneur messire Aimé de Saconay, son frère,
chevau-léger des gardes du Roi, et Anne de Séveret, sa femme, pour l’autre
moitié, la maison-forte appelée la Carrodière, moyennant le prix de 3.550
livres tournois et une chaîne d’or du prix de 40 écus soleil. Aimé de
Saconay était venu prendre du service én France, au Régiment des gardes
suisses, sous Henri II et Charles IX. Gabriel de Saconay était entré au
Chapitre de Lyon, en 1325. Lui et son frère, adjoignirent de chaque côté un
bâtiment neuf flanqué de tours, mais on reconnaît encore l’ancienne
maison-forte de la Carrodière, au milieu de la façade, sur la terrasse.
Saconay devint dès cette époque, un grand quadrilatère, dont les quatre
angles sont défendus par des tours rondes assez élevées, couvertes d'un toit
plat à tuiles creuses, et garnies de petites meurtrières en formes de croix.
A leurs bases se trouvent de larges embrasures pour couleuvrines.
L’intérieur, quoique remanié, mérite une mention spéciale. La salle basse du
rez-de-chaussée forme deux pièces, un grand salon Louis XV éclairé par trois
fenêtres, et décoré de boiseries de chêne sculptées, et un petit salon à
deux fenêtres. A côté est l’office qui fut chapelle jusqu’en 1709. Ce n'est,
en effet que le 4 novembre 1709 que Claude Guillet transféra la chapelle au
premier étage, elle fut bénite le 12 février 1711. On y arrive par une
galerie peinte à fresques, due à Camille Dareste de Saconay, gendre de
Claude Guillet; les fresques précédentes étaient en grisaille. Dans la
bibliothèque du donjon, autrefois grand salon, M. Dareste de .Saconay a fait
transporter l’antique cheminée de "10 pieds de longueur, 3 pieds de
profondeur et 5 pieds 1/2 de hauteur, avec deux jambages accostés de la
mesme pierre, la plate bande estant tout d’une pièce dans sa longueur,
poussée avec deux corniches et les armoiries de Monseigneur de Sarron" en
diminuant légèrement ses dimensions et en lui restituant le blason des
Sarron que la fureur révolutionnaire n’avait pas respecté. Dans une chambre,
on admire une autre cheminée en pierre de taille dont les armoiries ont
disparu. La prison fut d’abord établie dans la tour du levant, puis dans
celle du nord; on la munit de bons barreaux pour que "les prisonniers ne
rompent la muraille". Le verrou et la serrure plate du cachot existent
encore. Dans une chambre, un lit Louis XVI d’une exécution parfaite porte
les armes des Dareste de Saconay. Une terrasse sur voûte a remplacé les
fossés, devant la façade. Le portail primitif était à ogives, garni d’une
herse et d’un pont-levis auquel conduisait une avenue de chênes séculaires.
Le donjon, de style gothique, qui s’harmonise bien avec l’ensemble a été
construit en 1892, par l’architecte Bresson.
Aimé de Saconay avait épousé en 1552, Anne de Séveret, fille de Balthazard,
seigneur de Chaussaing, et de Péronelle de Bonnay. Aimé de Saconay avait été
fait chevalier de l’ordre de St Michel, par Charles IX, en 1569, lorsqu’en
mai 1572, il mourut brusquement au château de Saconay, revenant de faire un
voyage au pays de Genève, au château de Bursinel, berceau de sa famille. Il
fut enterré dans la chapelle Saint-Laurent, en l’église de
Saint-Symphorien-le- Château, qui servit dès lors de sépulture aux seigneurs
de Saconay, jusqu’à la révolution, Anne de Séveret restait veuve avec un
fils mineur, Théode de Saconay, et quatre filles. Gabriel de Saconay mourut
à Saconay, le 3 août 1580, et alla rejoindre son frère dans la chapelle
Saint-Laurent. Le 12 avril 1577, devant le notaire Laurencin, il avait fait
son testament en faveur de son neveu Théode, laissant l’usufruit à sa
belle-sœur. Cette dernière vécut encore près de dix ans. Quand à Théode de
Saconay, il allait épouser Eléonore de Crémeaux, lorsqu’il mourut
brusquement, en 1586. Les Saconay du Forez s’éteignaient après deux
générations, les autres allaient continuer à Bursinel pendant 15o ans
encore. La famille de Sarron allait posséder Saconay pendant quatre
générations. Ce ne fut, en effet, que le 18 juillet 1695, que noble
Jacques-Hugues de Sarron, chanoine-comte de l’Eglise de Lyon, fondé de
pouvoirs de noble messire Claude de Sarron, son frère, capitaine des
carabiniers du Roi, marquis des Forges, seigneur de Saconay et autres lieux,
vendit en son nom, à noble messire Pierre de la Roue, seigneur d’Argentieux,
conseiller du Roi en la ville de Lyon, la terre et la seigneurie de Saconav,
consistant en château, justice haute, moyenne et basse, rentes nobles,
domaines, etc, moyennant le prix de 38.400 livres.
Pierre de la Roue, né le 4 septembre 1646, était fils d’Aymé de la Roue,
seigneur du Blanc et Pitaval, et de Catherine Dupoix. Il portait de gueules
à la roue d'argent, clouée de gueules, et avait été échevin en 1689. Le 27
juin 1671, il avait épousé Françoise Grimod, fille de Jean-Baptiste et de
Marie Valous. Pierre de la Roue ne garda Saconay que sept ans. Il le
revendit, le 18 octobre 1702, à noble messire Pierre Gayot de la Rajasse,
écuyer, seigneur de la Chapelle, moyennant 16.540 livres, plus 30 livres
d’or pour étrennes. Gayot porte d’or, semé de trèfles de sinople. Le nouveau
seigneur de Saconay avait épousé, le 30 janvier 1695, Marguerite Carrige,
dont un fils, Pierre, né le 4 novembre 1702. Il ne garda Saconay que cinq
ans, et le revendit, ainsi que la chapelle Saint-Laurent, à Claude Guillet,
par actes des 24 octobre et 5 novembre 1707. Une partie des murailles
menaçait ruine à cette époque, la vente fut faite moyennant le prix de
16.000 livres. Claude Guillet se maria le 25 janvier 1687, à Claire Barry
dont naquirent deux filles: Claire, mariée le 28 janvier 1710, à noble
Barthélemy Dareste; 2° Anne, mariée, le 26 octobre 1717, à noble Antoine du
Treuil, trésorier de la Charité en 1737, échevin de Lyon, en 1742. En 1710,
Claude Guillet de Saconay donna cette terre à sa fille Claire, s’en
réservant la jouissance et les revenus jusqu’à son décès. Ce ne fut donc, en
réalité, que le 5 novembre 1740, que les Dareste devinrent définitivement
seigneurs de Saconay. Cette famille, originaire d’Italie, s'était fixée à
Saint-Chamond. Barthélemy Dareste de Saconay, écuyer, seigneur de Saconay,
gentilhomme de la grande Vénerie du Roi, épousa, le 28 janvier 1710, Claire
Guillet, dont Camille Dareste deSaconay, écuyer, seigneur de Saconay, dont
hommage le 5 septembre 1734 et dénombrement le 23 janvier 1755, recteur du
grand Hôtel-Dieu de Lyon, échevin en 1738, déclara vouloir jouir du
privilège de noblesse le 24 décembre 1759 et à cette occasion demanda et
obtint du Roi Louis XVI, de substituer le fond d’azur au fond de gueules,
pour distinguer sa branche qui porta depuis: d’azur au chevron d’argent,
accompagné en pointe d’un phénix, regardant un soleil mouvant du franc
canton, le tout d’or.
Il épousa, le 21 janvier 1738, Jeanne Ravachol, dont Claude Dareste de
Saconay, seigneur de Saconay, dont hommage les 14 décembre 1776 et 7 mai
1785 et qui, sous la Révolution, resta quatre ans sous scellés, Javogues
voulant faire sienne cette demeure, ce qui la préserva du pillage. Chevalier
de Saint-Louis, comparant à l'assemblée de la noblesse en 1789, il épousa le
3 septembre 1765, Anne-Catherine Siran, fille de Joseph et de Jeanne Marinet,
dont Jean-Baptiste-Marie Dareste de Saconay, capitaine d'infanterie,
chevalier de Saint-Louis, épousa le 25 juillet 1796, Marie-Louise-Joséphine
de Garnier des Garets, fille du comte Eléonor et de Catherine-Josèphe de
Godefroy de la Lande, dont Marie-Victoire, mariée, le 16 mai 1821, à
Louis-Alexandre, comte du Peloux de Praron; 2° Anne-Félicité Dareste de
Saconay, mariée le 25 mars 1824, à Jean-Pierre-Louis de Limoge, chevalier de
Saint-Louis, du Lys, de la Légion d’honneur, capitaine au 18e d'infanterie
légère, dont Léon-Jean-Marie de Limoge-Dareste de Saconay, reprit le nom de
Dareste de Saconay par adoption de sa tante du Peloux, et épousa, le 7 août
1850, Anne-Zoé-Suzanne de Luzy-Pélissac, dont Henri-Johans de Limoge-Dareste
de Saconay, propriétaire de Saconay au début du XXe siècle, marié le 16 juin
1877, à Marie-Charlotte-Bathilde de Riverieulx de Chambost, dont Marguerite,
mariée à Saconay, le 28 juillet 1904, à Joseph-Michel-Charles-Gaston de
Brosse; 2° Agnès, mariée à Saconay, le 1er juin 1909, au vicomte Bernard de
Riverieulx de Varax, capitaine au 38e d’infanterie, chevalier de la Légion
d’honneur, mort à l’ennemi le 10 octobre 1916. (1)
Éléments protégés MH : le château de Saconay en totalité : inscription par
arrêté du 28 mai 2001 (2)
château de Saconay
69590 Pomeys, Saconay est dans la même famille depuis 1707, Bruno de Brosse,
l'actuel propriétaire, étant un descendant de la famille de Saconay. Ouvert
au public, visite individuelle durant l'été et groupes (20 personnes) tout
au long de l'année.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Nous remercions chaleureusement
Madame Sandrine de Brosse pour les photos qu'elle nous a adressées afin
d'illustrer cet historique.
A voir sur cette page "châteaux
dans le Rhône" tous les châteaux recensés à ce jour
dans ce département. |
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