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Première mention en 1074 lorsque Robert de Brecis
appose son sceau avec Bertrand de Vers, Hugues de Paix, Létalde de Digoine à
une charte par laquelle Landricus Grossus fils de Bertrand le Gros confirme
à l'évêque Landric de Macon, la donation de la villa Siciaci (Saint Gengoux).
Après Robert de Bresse, on rencontre Anselme, qui eut de sa femme Raimondis
quatre fils dont Robert, chevalier, parait avoir formé la lignée principale.
Robert qui épousa Nicole de l'Epervière, soeur de Guillaume de l'Epervière
qui possédait la terre de ce nom à Gigny. En 1330, Henri de Montagu donne à
Robert Damas, seigneur de Marcilly, son beau-frère, le château de Bresse,
avec moulin et cours d'eau. En 1474, demoiselle Jehanne de Saint-Julien,
veuve de noble homme Mathey de Genevrois, "tient en douaire à cause dudit
feu Mathey son premier mari la moitié par indivis de la place et maison de
la mote fort de Bresse, ensemble des vergers, pourpris et domaines, rentes,
cens, corvées et autres revenus d'icelle en valeur le tout de 20 livres de
rente, et sont les hommes de franche condition et meut du fief dudit lieu de
Bresse et d'Uxelles, et est débat dudit fief entre les seigneurs dudit
Bresse et d'Uxelles". Vers 1525 tansaction par laquelle messire Jacques,
seigneur Palatin de Dyo et de Bresse, permet aux habitants dudit Bresse "de
vain pasturger, en temps de vaine pasture, en sa terre et juridiction
excepté en ses garennes, bois et vignes, aussi en la condamine de son
chastel dudit Bresse, au dessus de son jardin". Le 4 novembre 1549, reprise
de fief par Nicolas de Thiard, donataire de Françoise de Bresse, sa femme,
il est dit que la terre de Bresse consistait en "un châtel et maison forte,
jardin et vignes, auquel châtel tous les habitants dudit Bresse doivent guet
et garde. Luy appartient la haute justice en tout le finage de Bresse".
Le 5 janvier 1605, dénombrement de la terre et seigneurie de Bresse par
damoiselle Louise de Chantemerle, dame de Dio. Ladite terre de Bresse
consiste en un chatel et maison fort, jardin et vigne y confinés ; auquel
chatel tous les habitants dudit Bresse doivent guet et garde. Tous les
hommes doivent moudre aux moulins banaux de ladite damoiselle. Appartient à
ladite damoiselle le fief de la Motte dudit lieu de Bresse. En 1617 la terre
de Bresse fut vendue à réméré à Yves Sauvageot, abbé du monastère de la
Ferté-sur-Grosne. Ce monastère la conserva jusqu'en 1689. Charles-Henri de
Dyo la reprit avec bénéfices des constructions importantes faites dans les
communs du château par les moines. Le 28 Octobre 1740, "assemblées convoqué
par maître François Grossier procureur d'office de la terre dudit Bresse et
dependance en presence d'hault et puissant seigneur Messire
Claude-Gustave-Eleonore Pallatin de Dio, comte de Monperoux, seigneur dudit
Bresse, en laquelle ont comparus, Jean Perroux, échevin, sieur Jacque Legay
et Jean Damas, maître chirurgien, sieur Jacque Courtat, Jean Sauvage... tous
cy presents censables a ladite seigneurie, auxquels a etée représenté par
ledit maitre Grossier procureur d'office, que le pont de l'entrée du chateau
dudit Bresse menace d'une prochaine ruine, et qu’il est apropos d'incessant
retablir a leurs frais, ainsy qu'ils y sont tenus suivant le devis cy aptes
incerrée lesquels ont recognus et veués lesdites ruines et la necessité de
la reparation dudit pont. Sur ce ledit seigneur a dit qu’il offroit par
grace et soulagement de ses dits censable a fournir a ses frais toute la
pierre murreuse et autres necessaires et brutte qu’il ferat titrer a ses
frais prise en la perniere prés ledit chateau, laquelle serat amené par
lesdits habitans et faconné a leurs frais par les ouvriers, promest en outre
ledit seigneur de fournir toutte la chaux necessaires pour faire et parfaire
ledit pont a ses frais, prise au fourneau de ses tuillenies, et voyturées
aux frais desdits habitans qui feront decombres et netoyer apres la
perfection dudit ouvrage qui serat veu et recognus par express de part et
d'autres pour estre fait et parfait a la feste Saint Jean Baptiste
prochaine...".
Le 18 mars 1763, dénombrement de la seigneurie de Bresse sur Grosne par
Claude-Gustave Palatin de Dyo, marquis de Montperroux, chevalier de Saint
Louis... "Ladite seigneurie provient de dame Louise de la Claite, dame de
Dio et de Bresse en 1608. Il y a un chateau audit Bresse, un autre ou maison
forte à la Motte. Il y a audit Bresse la haute justice reservé les heritages
mouvants des fiefs de la Rouhe et de la Motte qui sont en justice moyenne et
basse du seigneur de Cormatin et Sassangy". L'abside et le clocher de
l'ancienne église fondée au XIe siècle ont été réparés en 1869 dans le style
primitif et convertis en chapelle particulière pour le château, qui date
lui-même du XIIe siècle et qui a été récemment réparé. Description du
château par Niepce en 1877 : "vu de loin, il a la forme d'une vaste galère
et se distingue par cette forme tout exceptionnelle de tous les manoirs
féodaux, ses contemporains. La tradition rapporte qu'un seigneur de Bresse,
ayant servi longtemps sur les galères du roi, a voulu, lors de son retour
dans ses foyers, se construire une demeure qui lui rappelât le vaisseau sur
lequel il avait passé une partie de son existence. En effet, de même que nos
anciennes galères, le château de Bresse a les flancs arrondis, une tour
semble former la proue et le gouvernail, et sur le pont se dresse une
tourelle semblable aux tours de bois élevées sur les galères et dans
lesquelles se tenait le capitaine. Le château de Bresse se compose d'un
corps de bâtiment central et de deux ailes en retour. La plus importante de
ces ailes est à l'est; elle comprend le donjon ou pavillon principal,
l'entrée à pont-levis et un prolongement au midi, ajouté postérieurement à
la construction primitive. Le donjon s'élève à une grande hauteur et domine
tout le reste du château. Sa construction remonte au XIIIe siècle, à en
juger par deux fenêtres à colonnettes qui existent encore dans sa façade
occidentale. La charpente du comble, qui date du Moyen Âge, est assez
remarquable par son étendue et sa grande élévation.
L'entrée était celle d'un château-fort. On voit encore les vides du passage
des chaînes du pont-levis, ainsi que l'embrasure où il devait se placer
lorsqu'il était relevé. Les fossés ont été comblés en grande partie ; on
parvient à l'entrée du château-fort par une levée en terre plantée d'arbres
sur les côtés. Le bâtiment, à la suite de l'entrée, a été complètement
remanié, cependant il y reste encore, du côté de l'est, une fenêtre à
meneaux de la Renaissance. Ce bâtiment se compose d'un rez-de-chaussée et
d'un premier étage. Le donjon a quatre étages, indépendamment de celui qui a
été récemment établi dans les combles. Le bâtiment central est double. Un
long couloir irrégulier de largeur occupe le côté du parc et dessert les
appartements qui ont vue de l'autre côté, au nord, sur la plaine de la
Grosne. La façade du nord affecte la forme courbe très prononcée, et la
partie centrale est très avancée sur les deux extrémités. Les deux tours qui
flanquent cette partie centrale ont été ajoutées pendant la récente
restauration du château par M. Bresson, Un escalier de forme circulaire
rattache le bâtiment central au donjon et les dessert tous deux. Une tour,
ronde à sa base, qui rachète par des encorbellements la forme carrée à son
sommet, termine les anciennes constructions du château, du côté de l'Ouest.
L 'aile, à l'ouest, se compose de deux parties ; l'une, qui est ancienne, et
l'autre, qui ne date que de quelques années. La partie ancienne était isolée
du château ; M. le comte de Murard l'y a fait rattachée par la construction
d'une galerie, en style de la renaissance, qui a été mise en communication,
d'un côté, avec le corps du bâtiment central, par un perron intérieur de
quelques marches, et, de l'autre, avec cette même construction qui a été
convertie en salle de billard.
La nouvelle galerie forme un grand salon de réception de quatorze mètres de
longueur sur une largeur de six mètres et une hauteur de cinq mètres
cinquante centimètres. Elle est éclairée du côté de la cour intérieure par
trois grandes fenêtres à meneaux et à croisillons. Du côté opposé sont deux
fenêtres semblables ; celle centrale n'est qu'en bas relief à l'extérieur.
Elle est surmontée d'une tête de cheminée en pierre de taille richement
décorée. Une niche elliptique occupe le centre de son soubassement et
contient un buste de Henri IV. L'ordonnance générale de ce bâtiment est
composée de pilastres, d'ordre ionique, couronnés par un entablement au
dessus duquel règne un acrotère, avec ressauts, sur les pilastres pour
recevoir des amortissements en forme de vases. Une importante lucarne, dont
le couronnement contient les armes de la maison de Murard, est placée au
dessus de la fenêtre centrale du côté de la cour et complète de la manière
la plus heureuse cette belle façade. La façade opposée a la même ordonnance.
La salle de billard a été mise en communication avec l'extérieur par une
grande porte accompagnée de pilastres ioniques de la même proportion que
ceux de la nouvelle façade avec leur entablement et les mêmes
amortissements. La fenêtre du premier étage, avec fronton circulaire, se lie
à l'ensemble de cette porte. Des applications d'ardoises sur les milieux des
panneaux des pilastres ou figurant des ornements sur des frises ou
corniches, ajoutent au bel effet de tous les détails d'architecture répandus
avec tant de goût par M. Bresson sur toute cette construction. Tous ces
détails, en pierre de taille, sont d'une exécution parfaite.
La décoration intérieure de la nouvelle galerie a été non moins bien réussie
par M. Bresson. Elle est dans le style de l'époque de Louis XIII. Douze
pilastres cannelés d'ordre ionique supportent les poutres d'un plancher à la
française. Les poutres sont ornées de frises de feuilles ou d'entrelacs et
relief rehaussés de dorures ; les petites solives peintes de différents tons
sont décorées d'ornements et de dorures. La cheminée de ce salon est, comme
celles de cette époque, de grande dimension. Elle se compose d'un premier
chambranle en marbre encadré par des pilastres à consoles sculptées,
surmontés d'un entablement également sculpté dont la partie centrale,
relevée en fronton circulaire, reçoit les armes de M. de Murard accompagnées
de guirlandes, de fleurons et de feuillages sur toute la longueur de
l'entablement. Un trumeau en menuiserie richement sculpté surmonte cette
cheminée qui forme un véritable monument. Le style de la Renaissance a été
adopté pour la restauration du château, tout en respectant les quelques
parties du XVe siècle qui y existaient. Le donjon seul a fait exception et a
été restauré dans le style du XVe siècle, en prenant pour point de départ
les deux fenêtres de ce style qui s'y trouvent. Les petites fenêtres en
arcature à colonnettes du XIIIe siècle présentaient trop d'inconvénients
pour des appartements habités pour être admises. Celles qui existent encore
d'éclairent que des couloirs, où leur usage ne présentait aucun
inconvénient.
La chapelle, qui n'est qu'à une faible distance du château, est formée d'une
travée de l'ancienne église paroissiale, la seule qui eût du caractère et
remontait à la fin de l'époque romane. Un porche a été ajouté en avant et
une abside demi circulaire à contreforts de colonnes engagées l'a été de
même en arrière. Le clocher qui surmonte cette chapelle est également de
style roman et de construction ancienne. L'intérieur de cette chapelle est
décoré de peintures et dorures sur les murs et les voûtes. Un pavé en
mosaïque recouvre le sol; des colonnes en marbre et granit décorent les
embrasures des fenêtres qui ont été garnies de très beaux vitraux exécutés
par M. Didron de Paris. L'autel en pierre de Tournus, est orné d'un Christ
et de deux autres statues dues au ciseau habile de M. Fabisch, directeur de
l'école des Beaux-arts de Lyon. La statue de la Vierge, qui est au-dessus de
la porte d'entrée, est également de cet artiste éminent. Sous cette chapelle
se trouvent des caveaux dans lesquels repose M. Pons de Murard, frère de M.
le Vicomte de Murard, décédé, il y a peu d'années. La restauration de cette
chapelle fait aussi le plus grand honneur à M. Louis Bresson. D'une ancienne
et humble église romane, il a su faire un véritable bijou d'architecture
dont l'ensemble, comme tous les ornements et les gracieux détails révèlent
le goût le plus sûr et le plus intelligent. L'art ne peut que remercier
aussi de Murard d'avoir consacré une partie de leur opulente fortune à une
oeuvre aussi belle et aussi bien réussie. Le nom du fondateur de ce château
est resté inconnu. Le château semble être du XIIIe siècle, et a dû en
remplacer un autre, car dès l'origine de la féodalité, on voit des seigneurs
à Bresse.
Le château actuel est composé d'un corps central et de deux ailes en retour,
un quatrième bâtiment ayant été abattu au sud afin de former une cour
ouverte sur le parc. Un fossé, visible en partie, ceignait l'ensemble.
L'aile la plus importante, à l'est, comprend le donjon, l'entrée à
pont-levis et un prolongement au sud ajouté au XIXe siècle. Le donjon semble
dater du XIVe siècle à en juger par les deux baies non remaniées qui
subsistent sur sa façade occidentale. Une tourelle comprenant un escalier en
vis lui est accolée. On remarque encore dans le bureau, refait au XIXe
siècle, une cheminée du XVe siècle. Faisant suite au donjon, le corps de
bâtiment central de plan en courbe, élevé sur deux niveaux principaux, a été
remanié au XIXe siècle en style néo-Renaissance. Sur la façade nord, une
tourelle a été accolée à droite par souci de symétrie, mais de plan
octogonal. L'aile ouest comprend deux parties la plus ancienne, se trouvant
isolée du château par suite de la démolition de bâtiments vétustes, y fut
reliée au XIXe siècle par un corps de bâtiment au décor néo-Renaissance à
l'extérieur et de style Louis XIII à l'intérieur. Une tour ronde placée à
l'angle nord-ouest, datant de la construction initiale du château, a été
surélevée d'une sorte de tour en pierre de plan carré (à l'imitation d'une
tour située à Chapaize).
La chapelle du XIIe siècle a été amputée de sa nef et restaurée vers 1860
dans un style néo-lombard. Ce qui. en subsiste se compose de la croisée du
transept, surmontée d'une tour-clocher à deux niveaux sur coupole à trompes,
cette tour est percée de baies géminées en plein cintre et ornée de lésènes
et arcatures, de deux bras de transept, d'une travée de choeur voûtée
d'ogives. L'ornementation intérieure et extérieure, les vitraux (de Didron)
ont été rapportés ainsi que le porche et l'abside semi circulaire. Cette
chapelle servait d'église paroissiale au village qui s'étendait au pied du
château. Le village fut démoli après rachats successifs au cours du XIXe
siècle et reconstruit à son emplacement actuel afin de laisser place au
parc. Une seule maison datée de 1509 subsiste. Elle a été intégrée dans les
bâtiments d'une ferme modèle construite au siècle dernier. On y trouve
hangars, étables, chenil, grange et habitation destinés au service du
château. Au levant, s'étendent d'importantes dépendances à usage vinicole
construites au XVIIe siècle par les moines de la Ferté. Les bâtiments
s'ordonnent autour d'une cour quadrangulaire ouverte du côté du château. Au
rez-de-chaussée sont l'orangerie et les caves, au premier niveau, le
tinaillier ou chai, où se trouvent cuves et pressoirs. Les chars de vendange
y avaient accès par deux rampes l'une située dans la cour, l'autre sur la
face externe sud. Les toits à croupe, très pentus, sont ornés de lucarnes à
frontons semi-circulaires alternant avec des oeils-de-boeuf. Dans le parc,
subsistent les restes d'une glacière ainsi qu'un pigeonnier. Une maison de
gardien bâtie en 1891 en style Tudor, un lavoir le long de la route bordant
le parc, bâti dans le goût mauresque, complètent cet ensemble éclectique.
(1)
Éléments protégés MH : la grille d'entrée ; le grand salon et le bureau avec
leur décor ; la chapelle ; les façades et les toitures du bâtiment des
dépendances renfermant l'orangerie ; les façades et les toitures de la ferme
modèle et du pigeonnier : inscription par arrêté du 21 mars 1983.
château de Bresse sur Grosne 71460 Bresse-sur-Grosne, tel. 03 85 92
51 36, Isabelle et Benoit de Murard, ouvert au public aux journées du
patrimoine, chambres d'hôtes et gîtes. Nous vous recommandons vivement un
séjour dans cette belle demeure. Nous remercions chaleureusement les
propriétaires pour leur gentillesse ainsi que l'accueil qu'ils nous ont
réservé lors de notre passage.
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