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La première trace écrite
date de 1112-1120 "Artaldus de Chameliaco est témoin d'une charte de
Saint-Marcel de Chalon". Le 11 avril 1271, aveu de Guillaume de Chamilly,
chevalier, qui confesse tenir en fief avec son fils Jean, damoiseau, de
noble homme Guillaume seigneur de Montagu, chevalier, sa maison de Chamilly
entourée de fossés, une maison en face desdits fossés. Le 18 décembre 1387,
aveu de Jeannette, fille de feu Perrenet de Flaigney ou Flavigney, qui
confesse tenir en fief des seigneurs de Montaigu ce qui s'ensuit en la ville
de Chamilly, "à savoir la moitié de la motte des maisons et fossés. De très
noble et puissant seigneur Messire de Montaguil je, Jehanne fille de feu
Perrenot de Flavigney, cognois et confesse moy tenir en fie et en hommaige
en la ville de Chamilley les choses qui sanseugnent. Premieremant la mitie
de la mote des maisons et des fousses. Item la grange devant la dite maison.
Item une piece de pray ou finaige dudit Chamilley appeley le Pray de l'Estang
contenent anviron trois soitures, et proteste que se pour encour obli ou
ignorence je delaisoie a mettre en ceste presente declaracion et denommée
aucune close qui fuest du fie de mon dit signeur que je pensse recouvrer et
le mettre et declairier toute fois qu'il viendray a ma cognoissance et qu'il
ne me tournest a aucun prejudice. En tesmoins de ce jay requis le soing
manuel de Guillot de la Marche demorant a Nuiz coadjuteur du tabellion de
Nuiz pour Monsieur le duc de Bourgogne estre mis en ceste presente
declaracion faicte et donnee le mercredi avant la feste de la Nativitey
Nostre Seigneur 1387".
En 1474, Hérard de Moroges, écuyer, confesse tenir en franc alleu au
bailliage de Chalon et en la paroisse de Chamilly sa maison basse dudit
Chamilly, avec dixmes, justice, domaine et cens. "Je Hérard de Moroges
escuier tiens en franc aleud au bailliage de Chalon et en la parroiche de
Chamilley ma maison basse dudit Chamelly ensemble et domaine d'icelle qui
peult valoir par communes années vingt frans. Item tiens audit Chamelly tant
en disme de blé que de vin justice rente et cense qui peult valoir par
communes années environ quinze frans et et tout en franc et alleud soubz
protestation envers mon très redoibté et puissans seigneur monseigneur le
duc qui sont les choses dessus escriptes estoient de plus grande valleur en
ce mandons que icy fusse receu et adjouter un demy mex de tesmoing mon seing
manuel et mis le vingt sixieme jour du mois de Janvier lan mil quatre cent
soixante treize juste signé de Moroges". En 1503, Philipot de Mex, ecuier,
certifie qu'il tient au lieu de Moroges et Bissey-sous-Cruchaut certaine
chevance sans justice et de franc alleu. "Plus ledit du Mex comme ayant le
gouvernement par autorité de justice de Rénier et Hérard de Moroges ses
neveux mineurs, confesse que sesdits neveux tiennent en fief du roi et de
Monseigneur de Montagu, à cause du chatel de Montagu, la seigneurie de
Chamilly où il y a une maison forte". En 1545, Claudine, fille de feu Hérard
de Moroges, chevalier, seigneur de Chamilly, vend à son beau-frère Jacques
Bouton, seigneur du Fay, "tous et chacungs ses biens et droits, meubles et
immeubles tant de ses drots paternelz escheuz que maternelz à escheoir, et
tant soient en maison fort, mex, maison, rentes, censes, domaines, hommes,
femmes, mainmortes, justices hautes, moyennes et basses, corvées, gelines,
que tous autres droits seigneuriaux, pour la somme de 8500 livres".
En 1548 "pour la requeste baillé de la part de Jacques Bouton, escuyer,
sieur du Fay et de Chamilly en partie, et Claude de Moroges, damoiselle sa
femme, fille de feu messire Erard de Moroges en son vivant seigneur dudit
Chamilly, desant que satisfaisant au vouloir du roy et suyvant ses lettres
patentes pour le faict de ses fiedz et chastel estans en franc allod,
faisont déclaration qu'ilz auroient et posséderoient la terre et seigneurie
dudit Chamilly en toute justice haulte moyenne et basse aussi la chevance de
Moroges tant par droit d'hoirie que par achapt, estans icelles seigneuries
de franc allod et de tousjours de toute ancienneté toute ainse tenues et
possedes sans jamais auvoir entendu quelles ayent esté meuvans de fied du
roy ny d'aultres". Mais si le Seigneur du lieu y construit en 1557 un
château, "soit qu'il n'y en eût jamais eu, soit que celui qui y étoit eût
été détruit ou fût tombé en ruine, il n'y a nul doute que les Habitans du
lieu qui dans l'intervale avoient été obligez de chercher retraite dans une
autre maison forte et d'y faire guet et garde ne redeviennent sujets à
rendre ce service dans le nouveau château de leur propre seigneur, sans que
le propriétaire de la forteresse où ils le rendoient avant cette nouvelle
construction puisse s'y oposer sous prétexte d'une prescription, même
immémoriale. C'est la jurisprudence constante de notre Parlement, comme il
paroît par les Arrêts suivans. Le premier fut rendu entre Celse de Traves,
seigneur de Saint-Léger-sur-Deune, au château duquel les habitans de
Chamilly faisoient le guet et garde depuis plus d'un siécle parce que ce
château de Chamilly étoit tombé en ruine. Mais, le seigneur l'ayant rétabli,
il prétendit que ses habitans étoient tenus de le garder et que la longue
possession du seigneur de Saint-Léger n'avoit pû lui acquérir de droit à son
préjudice. En effet, la Cour le jugea de la sorte par arrêt de l'année
1557".
Archives du chateau de Chamilly : tutelle des enfants de Jacques Bouton.
"L'an 1560, le IIIe jour de septambre, appelé avec nous pour greffier Pierre
Tamissier, clerc, nous fummes transportz au chastel et maison forte de
Chamilly". En 1585, arbitrage entre Theode et ses frères Philippe et Hérard
à propos de l'héritage de Claude leur mère "pour le partage desdits sieurs
Philippes et Hérard Bouton leur demeure la seigneurie de Chamilly, la maison
et chastl, le porpris d'icellui… ensemble les meubles délaissez audit
chastel par ladite dame Claude de Moroges". En 1593, contrat de mariage
entre Hérard Bouton et Anne Brûlard. "Sera ladite damoiselle douhée suivant
la coustume de Bourgogne et aura sa demeurance au chastel de Chamilly". En
avril 1644, lettres patentes portant érection de la baronnie de Chamilly en
comté au profit du seigneur chevalier Nicolas Bouton, baron et seigneur de
Montaigu. Dessertenne écrit en 1757 : entre le nord et l'orient du village,
au bas d'icelui à cinquante pas est la maison seigneuriale ou comme on
l'appelle communément le château. Joanne en 1869 : sur la montagne de la
Garenne, ruines d'un château érigé en comté en faveur du maréchal Bouton de
Chamilly.
En fond de vallée, à 300 mètres au nord-est du village, de loin, le château
de Chamilly est un bâtiment rectangulaire moderne à deux étages, sous haut
toit à croupe, dont la façade est structurée de bandeaux et de pilastres en
bossage rustique. De près, on découvre un bâtiment beaucoup plus intéressant
: un château carré pseudo-médiéval, bâti vers 1660 et vraisemblablement
inachevé. Le corps de logis moderne occupe le côté sud d'une plate forme
carrée fossoyée. Vraisemblablement, le plan initial prévoyait une façade
symétrique, avec deux travées en avancée à chaque extrémité et une travée
centrale réservée à l'ouvrage d'entrée. Mais seule les travées orientale
(droite) et centrale de ce projet ont été réalisées. À la place de l'aile
gauche se dresse une tour ronde du XVe siècle, vestige de la maison forte
antérieure. La travée orientale est percée d'une canonnière à chaque étage
sur le mur en retour sur la façade. Ces canonnières, qui battent l'entrée,
ont un rôle largement ostentatoire. Dans la travée centrale, l'accès se fait
par une porte cochère couverte d'un arc surbaissé, avec porte piétonne
rectangulaire à droite. Les deux portes sont entourées d'un bossage
rustique. Elles sont surmontées de trois fentes de flèches, encore équipées
des tourillons de flèche. Une baie rectangulaire s'ouvre entre les deux
fentes de la porte cochère, et une baie tiers-point s'ouvre au second étage,
à l'aplomb de la première. Cette baie, vraisemblablement prévue pour
éclairer une chapelle, est donc désaxée par rapport à la travée centrale. Au
niveau des corniches, un imposant mâchicoulis sur arc surbaissé couronne
tout le corps d'entrée.
L'intérieur du bâtiment ne présente aucun décor. Les cheminées notamment
sont étonnamment sobres. Il est donc probable que l'amiral Nicolas Bouton,
qui lance ce projet en 1660 et meurt en 1662, n'a pas pu mener à bien son
entreprise. Le corps d'entrée, qui est visiblement contemporain du logis
oriental moderne, s'appuie à l'ouest (à gauche), sur une tour en fer à
cheval de la fin du XVe siècle. Le rez-de-chaussée est ouvert de trois
canonnières à ébrasement externe ovale. Le premier étage est orné, au sud,
d'une grande baie à croisée et à double accolade, qui a peut-être été
déplacée, et à l'ouest d'une baie à traverse. Le parement nord de la tour,
qui est dans le même plan que la façade postérieure du logis, a conservé les
vestiges d'un élément de courtine plus ancien, qui contient notamment une
archère droite, ouverte à gauche de la tour ronde, dans l'angle de cette
tour et d'un arrachement de courtine. Les trois autres côtés de la
plate-forme sont bordés par une courtine basse à cordon d'escape continu,
rythmé par des chaines en bossage et des canonnières à fente de visée.
L'angle nord-est est occupé par un petit bastion, qui dessert une large
canonnière ronde sensée battre le flanc nord du château. L'angle nord-ouest
devait être agencé de la même manière, mais il a été recouvert par un
habitat sans caractère. Au sud-est et au sud-ouest, les courtines sont
doublées à l'intérieure par des galeries voûtées, qui auraient dû se
continuer sur toute la périphérie de la plate-forme (on aperçoit des pierres
de retombée de voûte sur l'intrados de la courtine). L'ensemble du château
était entouré de fossés revêtus à fond de cuve et mis en eau par un petit
ruisseau qui court encore au nord et à l'ouest des courtines. Au sud du
château, devant la façade principale, s'étend une vaste basse-cour carrée,
et cernée de bâtiments de courtine sur trois côtés. Cette basse-cour est
flanquée de petites tours carrés sur les angles nord-est et sud-ouest, et
d'une tour ronde sur l'angle sud-est. (1)
Éléments protégés MH : le château en totalité, comprenant le logis, la tour
médiévale, l'emprise des anciens fossés, la courtine bastionnée, ainsi que
le pigeonnier carré et leurs sols d'assiette respectifs : inscription par
arrêté du 16 février 2015.
château de Chamilly 71510 Chamilly, tel. 03 85 87 22 24, domaine exploité
par Desfontaine et Fils sur une superficie de 16 hectares en production. Les
vignes sont réparties entre les communes de Saint-Gilles, Chamilly et
Mercurey...
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