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La première trace écrite date de 968 : un nommé
Hugues se présenta un jour devant le comte Lambert et devant les seigneurs
du castrum de Charolles, auprès desquels les moines de Saint-Pierre de Cluny
s'étaient plaints à plusieurs reprises dudit Hugues, parce qu'il leur
faisait tort au sujet de la chapelle Sainte Marie-Madeleine fondée audit
lieu et de la dotation de cette chapelle. "Alors ledit Hugues fit
déguerpissement et déclara par serment que plus jamais par lui-même, par les
siens ou par des complices, il ne leur ferait tort au sujet des biens de
ladite dotation. Seings du comte Lambert, dudit Hugues, d'Atton, de Gaudri
de Robert, d'Ornat, d'Eldier, de Siefroi". En 1018, Robert II interdit de
construire des fortifications ou des châteaux autour de Cluny entre Chalon,
Mâcon, le Mont d'Ajoux, le château de Charolles et Mont-Saint-Vincent. Vers
1112, Sennebrun de Charolles donne à l'abbaye de La Ferté des biens sis près
de Saint-Ambreuil. En 1166, hommage rendu au Roi par le comte pour la
forteresse de Charolles. En septembre 1223, l'archevêque de Lyon se rend au
château du Mont-Saint-Vincent pour recueillir l'hommage que Béatrix doit au
roi sur les forteresses de Charolles et du Mont-Saint-Vincent ; son état de
santé ne lui permettant pas d'aller personnellement devant Louis VIII à
Paris. Eudes IV ayant acquis par échange le comté de Chalon et la baronie du
Charollais en 1237, fit hommage à Louis IX de Charolles, du
Mont-Saint-Vincent et de leur châtellenies. Le 26 septembre 1272, par son
testament fait à Villaines-en-Duesmois, Hugues IV laisse à Béatrice de
Bourgogne, sa petite fille, fille de son second fils Jean de Bourgogne,
seigneur de Charollais, et d'Agnès de Bourbon, les seigneuries de Charolles,
du Sauvement, du Mont-Saint-Vincent, de Dundain, d'Artus et de de Sanvigne
avec la baronnie du comté de Chalon. Le comté de Charollais fut ensuite
composé de ces 6 châtellenies.
En 1279, cession du Charollais par le duc Robert Il, à Béatrix de Bourgogne,
sa nièce, femme de Robert, comte de Clermont-en-Beauvoisis en 1279. "Nous
faisons savoir à tous, tant présent qu'à venir, que, comme discorde était
advenue entre notre aimé et fidèle Robert II, duc de Bourgogne d'une part,
et notre très cher frère Robert, comte de Clairmont (Robert de France), et
la comtesse Béatrice son épouse, fille de Jean de Bourbon (Jean, comte de
Charollais, époux d'Agnès de Bourbon), fils de Hugues IV, duc de Bourgogne,
d'autre part ; à propos de la part revenant au comte et à la comtesse de
l'héritage, acquêt, biens et succession du dessus dit Hugues, père dudit duc
et dudit Jean. Cependant, un accord et composition est advenu dans cette
discorde entre les dites partie, de la manière suivante. Assavoir, que les
dits comtes et comtesses, pour leur part due de l'héritage, acquêt, biens et
successions de Hugues, auront, tiendront et possèderont à perpétuité, pour
eux et leur successeurs, les "castella" de Mont-Saint-Vincent, de Sanvignes,
de Sauvement, de Dondin, d'Arthus et de Charolles, avec les châtellenies et
toutes les dépendances desdits castra et châtellenies, avec leurs droits,
domaines, seigneuries, fiefs, arrière-fiefs, alleux, gardes et dépendances
dessus dites quelconques, en tout lieux et biens, et tous les fiefs, anciens
et nouveaux, que le dessus dit Hugues, père dudit duc, avait et avait acquis
en lesdites châtellenies, ou au sujet des dites châtellenies, ou au sujet de
leur dépendances.Item, le fief de Bonant, le fief de la Vernette, le fief de
Classy, la garde de Paray et de Perrecy et de leurs dépendance, qui sont
dans la garde directe du comté et baronnie de Chalon; le péage de Toulon,
les fiefs de Javerdel, de Plesseiz, de Savienges, de Genouilly, de Joncey,
de Martigny, de Chaumont, de Suin, de Dio, de Digoine, de la Buxière,
c'est-à-dire la Boissière, seront directement tenus ou qui devront être tenu
du dit duc, item le fief de Chanteler et de Saint-Léger et tous les autres
serments, seigneuries, fiefs, arrières fiefs alleux et garde qui sont de la
baronnie et comté de Chalon, et qui dépendent de cette baronnie : ceux qui
sont du côté de l'Arroux où sont Paray et Toulon ; du côté de la Loire où
est Roanne, et du côté de la Guye où sont Mont-Saint-Vincent et de Dun, avec
leurs droits et dépendances, consistant en tous biens et lieux; excepté les
fiefs de Chegy et de Marcilly, avec leurs fiefs, arrières-fiefs, domaines,
dîmes, alleux, gardes et dépendances, qui resteront au pouvoir du duc. Et
ledit duc aura la cité, les foires et les dépendances de Chalon, Buxy,
Labergement, et Brancion, avec les dépendances, fiefs et domaines, assavoir
les fiefs de Chassengy, de Segy, d'Husselle, et tous les autres fief jusqu'à
la Guye, du côté de Buxy et de Brancion. Item les fiefs du bourg de la
Motte-Saint-Jean, de Bourbon-Lancy, et tous les autres fiefs du côté de
l'Arroux où est Bourbon-Lancy, avec tous les fiefs, arrières-fiefs, alleux,
garde et dépendances, consistants en toutes sortes de biens et de lieux. Et
le dit duc aura également le castrum et la châtellenie de Montcenis, Anzy,
le fief du castrum et de la châtellenie de Semur avec les droits, fiefs,
arrières fiefs, domaines, alleux, gardes et dépendances en tout biens et
lieux. En effet le castrum de Montcenis, avec la châtellenie d'Anzy, le fief
du castrum et châtellenie de Semur, et leurs dépendances sont et furent de
toute antiquité du duché de Bourgogne. De plus, il a été convenu entre ledit
duc, le comte et la comtesse que les bois et autres biens que les moines de
La Ferté auraient et possèderaient entre le château de Mont-Saint-Vincent et
le château de Montcenis, s'il était trouvé qu'il sont de la châtellenie de
Mont-Saint-Vincent ou de sa dépendance, alors la garde en reviendrait au
comte et à la comtesse, et à leurs héritiers. Fait à Paris, l'année du
seigneur 1279, au mois d'août".
Le 18 décembre 1386, lettre de déclaration par lesquelles Bernard d’Armagnac
confesse tenir en fief du duc de Bourgogne la Comté et Baronie de Charollois,
consistant aux châtellenies de Mont-Saint-Vincent, Saintvignes, Sauvement,
Dondain, Artus et Charolles, avec tous les fiefs, rière-fiefs et gardes.
Acquêt fait par le duc Philippe, de Messire Guérin, seigneur d’Apcher, de la
comté de Charollois avec les villes, fermes, châteaux, châtellenies de
Charolles, Dondain, Artus, Mont-Saint-Vincent, Sansvignes, Sauvement, le
ressort des villes et prieurés de Paray, Tolon-sur-Arroux, Précy, Braigny…
et pour le prix et somme de soixante mille francs d’or, donné à Paris le 11
may 1389. "Un rouleau de parchemin contenant les sermens prétés par les
capitaines des châteaux de Charolles et les principaux habitans desdits
châteaux entre les mains de Guillaume Sachet, escuier, seigneur de
Champvigier, chambellan du Duc et son Bailly de Charolles, en vertu d'un
mandement de la duchesse donné à Dijon le 8 octobre 1410 y inséré par
lequelle elle ordonne de faire retirer dans les châteaux tous les sujets du
Charollais, et de faire préter sermens aux principaux, de bien garder et
conserver lesdits châteaux attendu que les ennemis menacent en grand nombre
de détruire le pays de Bourgogne et spécialement le Charollais. Antoine
Buffard, chevalier, étoit capitaine et Guillaume de Bancheral étoit prévôt
de Passy. Jean de la Garde, écuier, étoit capitaine de la ville de Tholon.
Jean de Rochefort, escuier, capitaine de Perrecy. Jocerand de Baron, escuier,
pour la forteresse de Somere. Archambaud de Tonnerre, seigneur de
Souterrain, pour la forteresse de Souterain. Philippe de Verney, escuier,
capitaine du château d'Artus. Girard de Gourdon, lieutenant du capitaine de
Mont-Saint-Vincent".
En 1453, Huguenin de Neuville, dit le Moine, écuyer, panetier du duc, est
capitaine du château. Selon La Planche en 1669 "le chateau de Charolles est
au plus haut en un bout vers l'orient, il estoit bien fort, mais à present
il est presque en ruine, à la réserve de deux hautes tours rondes, les
prisons y sont. Le bailliage royal en est proche ou sont les officiers
royaux et le bailliage compta est proche la halle ou sont les officiers de
la justice du roy d'Espagne le concierge du chateau y est aussy de sa part,
d'autant que le roy d'espagne s'est toujours reservé le tiltre de comte de
Charolois, ayant aussy le domaine de ce pays, sous la souveraineté du roy,
auquel il preste l'hommage pour ce sujet". En 1670 un procès verbal relate
l'évasion de prisonniers détenus dans les prisons du château, avec
protestation du geôlier affirmant qu'il ne peut en aucune manière que ce
soit, "recevoir cy-après aucunes personnes ou criminels jusqu'à ce que
lesdictes prison soient sûremnt restable ou que d'autres ne soient faictes
toutes à neufve, attendu que celles cy dessus sont entièrement ruyneuses et
les murailles de toutes parts preste à choir". L'abbé Courtépée mentionne en
1774 : à Charolles les comtes y bâtirent une forteresse, souvent prise et
reprise durant les guerres du temps de nos premiers ducs, sous Louis XI et
pendant les troubles de la Ligue, et presque en ruine aujourd'hui. Nicolas
Bernigaud de Cercy l'a acquise du roi, et y a construit une jolie maison qui
domine sur la ville. La chapelle, dédiée à Saint-Pierre, sert de grenier à
sel.
Le bourg castral de Charolles se trouve sur un site d'interfluve, au
confluent de l'Arconce et de la Semence. L'habitat s'est regroupé au pied
d'un éperon calcaire surmonté par le château. Le château, construit sur un
plan semi-circulaire, est implanté sur un pointement calcaire dont il suit
et renforce les contours. Une tour-porche flanquée d'une tour circulaire en
donne l'accès à l'ouest. Les baies de la tour porche ont été modifiées
tardivement. Dans le sas d'entrée, une longue archère est conservée à droite
(visible de l'intérieur). A gauche du massif d'entrée, la tour ronde est
recouverte de bossage rustique continue, et armée de plusieurs archères
droites à étrier triangulaire. Une terrasse occupant la cour intérieure du
château a été convertie en jardin public. Une chapelle dédiée à Saint-Pierre
figurait encore au milieu de cette cour au début du XIXe siècle. Appuyé à la
courtine orientale se trouve une tour circulaire appelée "tour des
Archives". Son parement est lisse. On accède aux étages par une vis
d'escalier bâti dans une tourelle à trois pans demie-hors œuvre. Cette
tourelle était jadis bâtie dans l'angle formée par la tour et la courtine.
Elle donnait accès à un chemin de ronde sur la courtine sud, dont
l'arrachement est encore visible sur la tour. La tour est occupée par un
étage de cave, deux niveaux voûtés en voûte de four et un étage de tir. Les
deux niveaux voûtés sont équipés chacun d'une cheminée et d'une fenêtre à
coussiège avec canonnière basse dans l'allège. Toutes les fenêtres et les
baies-créneaux sont équipées de tourillons. (1)
Éléments protégés MH : la tour en totalité : inscription par arrêté du 29
octobre 1926.
château de Charolles 71120 Charolles, propriété de la commune depuis
1867, hôtel de ville.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Nous remercions chaleureusement
Monsieur Phildic pour les photos qu'il nous a adressées pour illustrer cette
page.
A voir sur cette page "châteaux
de Saône-et-Loire" tous les châteaux recensés à ce
jour dans ce département. |
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