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Le premier seigneur connu de Chissey date de 1271,
Eudes, était fils du seigneur de Roussillon; ses descendants possédèrent
cette maison forte avec fossés et moulin. Le 12 août 1364, lettre adressée
au bailli d'Autun et au châtelain de Montcenis pour tenter un accord avec
les routiers de Monnay, de Chissey et de la Vevre, pour rentrer en
possession de ces forteresses. Le seigneur de Chissey, Hérard de Roussillon,
ayant négligé de faire aveu à l'évêque d'Autun, Parizet Le Pergeot,
serviteur du prélat, se rendit, le 25 avril 1369, à Chissey et mit un
brandon sur la porte du château, qu'il plaça ainsi sous la main de son
maître. Le lundi après la saint Barnabé 1389, nouvelle reconnaissance de
fief par Hérard de Roussillon à Nicolas évêque d'Autun, pour le fort de
Chssey avec les fossés étant alentour, ensemble une pêcherie devant ledit
fort, un petit pré, plus un verger derrière ladite maison forte et le moulin
proche de ladite maison, plus quelques meix et héritages. Le dimanche après
Laetare Jérusalem, le bailli d'Autun donne au châtelain de Lucenay une
déclaration reconnaissant que les panoncels du duc de Bourgogne ont été
apposés à tort pour son procureur à Autun sur le château de Chissey. L'abbé
Doret dit qu'en 1402, Jean de Chaugy, chevalier, seigneur de Chaugy et de
Chenay fait reprise de fief pour sa maison forte et dépendances en ce qui
mouvait de la baronnie de Lucenay; que Andoche (son frère) remplit le même
devoir en 1404 ; que Jean de Chaugy le renouvella en 1412.
Andoche de Chissey força certains sujets de l'évêque à faire guet et garde
et réparations à son château, ce pourquoi il fut condamné le 19 janvier
1413, de quoi il résulterait que la seigneurie de Chissey était indivise
entre Andoche de Chissey et jean de Chaugy, époux de Isabelle de Roussillon;
lequel avait succédé par héritage, legs ou acquisition à Comtesse sa
belle-sœur. En juin 1431, le chancelier Nicolas Rolin fit mettre garnison
aux châteaux de Lucenay et de Chissey, pour tenir contre l'armée du sire de
Beaucaire, commandant les troupes royales. Par l'enquête sur les ravages des
écorcheurs, on toit que le château de Chissey ne fut pas pris ni pillé. Le 6
novembre 1447, reprise de fief de la maison forte de Chissey par Michaut de
Chaulgy, chambellan du duc. "La paroiche de Chissey, laquelle est située en
royaulté, duchié de Bourgoingne et comté de Nevers et y a deux forteresses,
l’une à Messire Michault de Changy et l’autre à Messire Hugues de Thoisy, et
hommes francs et serfs". En 1482, Michel de Chaugy, seigneur de Chissey,
cède deux meix à la famille de Russelle, à condition que les tenanciers se
reconnaissent retrayants du château de Chissey. En 1583, Odinet de Montmoyen
plaide contre les retrayants qui se dérobent aux réparations que les guerres
de Religion rendaient urgentes au château de Chissey. Le 29 octobre 1637,
Jean de Senailly-Damas, époux de Chrétienne de Chissey, reprend de fief de
M. de Ragny, évêque d'Autun, pour la terre de Chissey en ce qui dépendait de
la baronie de Lucenay et en donne le dénombrement suivant: "Premièrement la
maison forte, basse cour, foussés à l'entour, pescherie, un pré. Item le
verger et le jardin; item le moulin, le tout pouvant valoir 30 livres par
commune censive, outre la demeurance du chastel".
L'abbé Doret dit que Chrétienne de Chissey, veuve de Jean de Senailly-Damas,
paraît avoir, en 1668, transporté la chapelle du château dans la petite
pièce où elle est encore installée ; un guichet pratiqué dans la cloison lui
permettait de suivre la messe depuis le coin de son feu : "dans la chapelle
du chasteau est escrit à main gauche sur le bois de la vouste, Dame
Chrétienne de Chissey, fille de feu Messire Léonard de Chissey, seigneur de
Varange, et de Marie Reygnier de Montmoyer, dehuement authorisée par messire
Jehan de Senailly-Damas, seigneur et baron de Villiers, Aty, Savianges, son
mary, a fondé une messe de requiem tous les lundis à perpetuité dans ceste
chapelle, et un Libera avec la collecte à chacun dimanche à l'issue de la
grand messe paroissiale dans l'église, sur la tombe eslevée en bosse où est
entrerré son grand père, qui seront célébrés et dis par les seigneurs curés
de Chissey, moyennant la somme de 18 livres par an assignés sur la
seigneurie de Chissey, rachptable d'un fonds de 300 livres selon le contract
receu Lequeulx, notaire royal de Lucenay l'Evêque le 5 juin 1654, Lequelx
avec paraphe. Et autour de ladite chapelle sont en deux endroits les armes
de Chaugy, exécutées comme à Dijon, l'or et le gueule diapré, parce
qu'autrefois ils étaient seigneurs de ce lieu". Selon Dessertenne, en 1757,
le château de Chissey est dans mon village à deux cens pas du clocher au
pied d’une montagne; il y a à la Prée une maison seigneuriale en toute
justice ; il y a à Buy une maison seigneuriale en toute justice ; le
Palaiseau est une seigneurie en toute justice.
Vente nationale du château de Chissey en 1794. Du 25 floréal an IV,
soumission devant les administrateurs du directoire du département de la
Saône-et-Loire, par le citoyen Marcel Lathuilière, fondé de pouvoir du
citoyen Alexandre Brochot, d'acquérir de la République, conformément à la
loi du 28 ventôse précédent, les château, pré, jardin et l'ouche
environnant, situés à Chissey, canton de Lucenay, provenant de l'émigré
Fussey, et réquisition à l'administration de lui en passer contrat de vente
sur le prix de l'estimation qui en sera faite conformément à la loi. Du 14
termidor an IV, vente par les administrateurs du département de
Saône-et-Loire au nom de la République, conformément à la loi du 28 ventôse
précédent, a citoyen Marcel Lathuilière, secrétaire du département à Mâcon,
fondé de la procuration du citoyen Alexandre Brochot, propriétaire à Autun,
des domaines nationaux dont la désignation suit : "le chateau, prés, jardin
et ouche environnant, situés à Chissey, canton de Lucenay, consistant en un
vieu chateau composé d'une cour, de quatre vingt pieds sur soixante, fermée
de mauvais murs, dans laquelle cour à gauche on a construit un appentis et
une écurie, le tout couvert en paille et à deux eaux, et un fenil sur
l'écurie ; attenant à ladite écurie on a également construit trois
poulaillers. Au fond de la cour et au nord est le corps de bâtiment de
quatre vingt dix pieds de longueur à l'extérieur, flanqué à chaque angle
d'une tour dont l'une couverte en pointe du côté du chemin, celle du côté du
fossé en appentis et en apeaune. Ce bâtiment consiste dans les souterrains
qui sont au rez de chaussée d'une cave, un mauvais cellier et une voute sur
la tour couverte en apeaune, un cellier sous la cuisine et un passage pour
aller aux latrines et aux fossés et une écurie de cochon à gauche sous
l'ancienne cuisine ; au dessus qui est le premier, une cuisine, un cellier
et une mauvaise chambre dans la tour attenant à la cuisine, une chambre à
alcove, du paillier de l'escallier est un magasin derriere dans la tour et
une chambre et deux cabinets, plus deux chambres et deux cabinets dans la
tour du côté du grand chemin. Lesdits biens provenant de l'émigré Fussey,
situés sur la commune de Chissey, canton de Lucenay, confisqués et acquis à
la République. Cette vente faite moyennant le prix de quinze mille six cent
soixante quatre francs payables en mandat territoriaux ou promesses de
mandats, moitié dans la décade de ce jour et l'autre moitié dans les trois
mois. Du 23 messidor an V, traité sous signatures privées entre Joseph
Alexandre Brochot, propriétaire habitant à Autun, et Alexandre Hubinet,
inspecteur général des transports militaires de l'armée d'Italie,
actuellement à Autun, aux termes duquel il est reconnu et convenu que le
château de Chissey et dépendances adjugé à Brochot, qui en était locataire
emphythéotique, a été ou sera payé par moitié entre Brochot et Hubinet, et
qu'en conséquence il appartient par moitié à chacun d'eux. Du 10 vendémiaire
an XII, dépôt de ce rapport d'experts en l'étude de Rotier, notaire à Autun,
et tirage au sort des lots. Le premier lot, comprenant la partie orientale
du château, échu à Hubinet, le second lot, comprenant la partie occidentale
du château, échu à Brochot".
Selon Baudiau en 1854 : on y remarque un vieux château, flanqué d'un gros
donjon et de trois tours. Napoléon Ier s'y arrêta, quelques instants, en
1815, à son retour de l'ile d'Elbe et y décora plusieurs partisans du camp
des Latois. Au centre se trouvait une cour d'honneur, entourée de hautes
murailles et d'une ceinture de fossés, qu'inondaient les eaux de la rivière.
On n'y pénétrait qu'en franchissant un pont-levis et un portail, hérissé de
mâchicoulis et défendu par des meurtrières. En 1869, Joseph Brochot de
Villiers… fit remplacer la charpente du donjon par une autre, de moitié
moins élevée. À 350 mètres au sud de Chissey, dans une large vallée; château
composite en L, composé d'un corps de bâtiment rectangulaire allongé flanqué
à l'est d'une aile en retour d'équerre vers le sud, l'ensemble garni de
trois tours rondes sur les angles externes. La partie la plus ancienne du
bâtiment semble être la tour carrée de deux étages sur rez-de-chaussée
surélevé, coiffée d'un toit en pavillon, qui ferme le corps de bâtiment
septentrional ; sur l'angle nord-ouest de ce bâtiment, et donc de la tour
carrée, s'élève une tour ronde à étage de soubassement voûté,
rez-de-chaussée, trois étages carrés et combles sous toit conique. Les deux
premiers étages sont percés d'archères flanquantes, le troisième de fenêtres
de tir dont la plupart sont bouchées ; l'étage de comble desservait trois
bretèches en lucarne reposant chacune sur trois consoles à trois ressauts et
linteau de pierre : si les trois linteaux sont conservés, il ne reste plus
qu'une bretèche, flanquant le mur nord; elle est bâtie en planches de bois
sous toit à deux pans de tuiles. Diamétralement opposée, la tour sur l'angle
sud-est a les mêmes caractéristiques que la première, à l'exception de cette
bretèche. La troisième tour, qui flanque l'angle nord-est, n'est pas à
proprement parler sur l'angle, mais sur la façade orientale, au droit du
corps de bâtiment septentrional. Ses derniers niveaux ont disparus et ont
été remplacés par un toit à un pan. Entre la tour carrée et cette tour
s'étend le corps de logis septentrional, vraisemblablement bâti au XVIe
siècle, à un étage sur rez-de-chaussée surélevé, ouvert au sud sur la cour
par un large porche, et défendu au nord par deux archères-canonnières à trou
de visée inférieur, percés dans l'étage de soubassement. Le corps de
bâtiment oriental, à un demi-étage, est formé de communs d'époques
différentes, dont le plus vieil élément semble être le plus septentrional
(fenêtres à chanfrein droit). Ce bâtiment n'a gardé aucune trace de fossés,
mais les prés humides qui l'entourent semblent pourtant propice à leur
creusement. (1)
Éléments protégés MH : le château et les sols correspondant à ses abords
immédiats : inscription par arrêté du 12 juin 1997.
château de Chissey en Morvan 71540 Chissey-en-Morvan, propriété privée, ne
se visite pas excepté aux journées du patrimoine, se renseigner avant.
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