|
Au XVe siècle, le fief est possédé par la famille
du Boys. Le 21 novembre 1646, reprise de fief et dénombrement de la
seigneurie de la Serrée, paroisse de Curtil-en-Maconnais, par Salomon de
Drée, écuier. La seigneurie consiste en un château et en la justice moyenne
de la Roche Dauphugny, à cause de quoi les seigneurs de La Serrée reprennent
de fief du seigneur de Sigy-le-Châtel, auquel appartient la haute justice.
Dans sa requête il est dit que la terre et seigneurie dudit Curtil
appartient au roi à cause de sa châtellenie de Saint-Gengoux et qu'il ne
possède audit lieu que sa maison de la Sérrée et dépendances sans aucun
droit de justice. Dans l'Annuaire statistique et administratif de
Saône-et-Loire de 1839 il est fait mention : beau château de la Serrée,
ayant anciennement appartenu aux seigneurs de Drée de Gorze, puis aux de
Mucie, et aux de Lavernette, aujourd'hui possédé par M. le marquis
d'Authumes. Ce château, jadis ceint de fossés larges et profonds,était
flanqué de huit tours irrégulières, liées entre elles par de fortes
murailles supportant des terrasses. Quatre de ces tour subsistent encore
avec leurs meurtrières. La porte principale, qui a conservé ses mâchicoulis,
est, comme l'ensemble de ce vieil édifice féodal, d'un aspect assez
remarquable. En 1869 la propriété est possédée par M. le comte Perrault de
Jotemps, gendre du marquis d'Authumes.
A 400 mètres au sud-est de Curtil-sous-Burnand, au fond d'un vallon humide,
sur la rive est du ruisseau de la Planche Caillot, le château de la Serrée
se présente comme un vaste quadrilatère fermé de bâtiments de courtines au
nord, à l'est et sur la moitié de la façade sud, et flanqué de cinq tours :
dans les angles nord-est, nord-ouest et sud-est, et au milieu des façades
nord et sud. L'ensemble, qui était en parfait état au début du XXe siècle,
est aujourd'hui totalement en ruine ; certains bâtiments servent encore de
hangar agricole, mais le logis a été abandonné et remplacé par un pavillon
moderne au milieu de la cour. Son état original peut être connu grâce à la
description de Chardigny de 1926. Le château affecte la forme d'un
rectangle; le côté droit et la moitié des bâtiments du fond ont disparu. Sur
huit tours irrégulières qui le flanquaient, cinq seulement subsistent.
Chardigny pense que le château de la Serré était originellement de type
philippien, cantonné de tours avec une tour au milieu de chaque façade et
que la partie sud-ouest serait détruite. Mais il n'y a aucune source pour
attester ces 8 tours, et il est plus probable qu'il s'agisse d'un plan de
château non achevé. Les bâtiments qui relient ces tours entre elles ont subi
de nombreux remaniements; néanmoins on voit encore à l'intérieur les restes
d'un chemin de ronde taillé dans l'épaisseur des murs et percé tous les deux
mètres d'une meurtrière. Il s'agit vraisemblablement d'un chemin de ronde
couvert; on voit en voit encore les accès sur les tours d'angles, et il
semble conservé sur le bâtiment sud, dont le parement est percé d'une
meurtrière à fente de visée.
La plus importante des tours au milieu de la courtine sud, porte le nom de
tour du Pigeonnier à cause du colombier qui en occupe les combles. Le
rez-de-chaussée est voûté et forme une cave. Le premier étage formait
autrefois une chapelle privée, aménagée au XIXe siècle par M. le comte E.
Perault de Jotemps. Un escalier pris dans l'épaisseur du mur mène au second
étage qui contient une vaste cheminée et des réduits également pris dans le
mur. Un autre escalier débouche sous les combles occupés par un pigeonnier.
Les deux étages sont plafonnés à la française. Les murs sont percés de
plusieurs archères. En fait d'archère, il ne reste que deux canonnières à
ébrasement externe ovale au dernier étage. On accède au premier étage par un
escalier externe collé au parement ouest de la tour, et qui existe déjà sur
le cadastre de 1821. La tour (dans l'angle sud-est), à demi-ruinée, ne
comporte qu'un étage ; elle renferme une cheminée assez vaste, qui paraît
contemporaine de la construction du château, mais qui ne porte pas
d'ornements. Dans la cave de cette tour on remarque une petite auge de
pierre encastrée dans un renfoncement du mur à une hauteur de un mètre
environ. Cette tour n'est pas "ruinée", ni sur les cartes postales
anciennes, ni aujourd'hui. Charginy a sans doute voulu dire qu'il manque un
étage, ce qui est possible. Le rez-de-chaussée de la tour est percé de deux
canonnières flanquantes à ébrasement externe ovale. Le bâtiment qui réunit
les deux tours, renferme un ancien pressoir de bois. Ce bâtiment existe
toujours, mais a été transformé en hangar agricole. La tour (dans l'angle
nord-est), de six mètres de diamètre, est percée de plusieurs archères. Il
s'agit d'une tour à un étage et un demi-étage. L'étage est percé de deux
canonnières à ébrasement externe, le demi-étage de meurtrières à fente de
visée et orifice bas. La tour était couverte d'un toit conique vers 1900;
elle est couverte aujourd'hui d'un toit plat en tôle ondulée.
Dans l'autre bâtiment on voit un chemin de ronde intact. Les étables sont de
construction récente. Cette courtine a été partiellement détruite ; on ne
voit plus de trace du chemin de ronde. La porte (au milieu de la façade
nord) est la partie la plus remarquable du château. L'arcade du portail est
en anse de panier et le sommet du bâtiment qui s'élève à près de douze
mètres est occupé par une galerie de mâchicoulis, à laquelle on accède par
une échauguette en parfait état. Les mâchicoulis au nombre de dix et le mur
qui les surmonte est percé de quatre archères. De chaque côté de cette
galerie on voit des gargouilles qui représentent sans doute des chouettes et
qu'on appelle dans le pays "les Loups". L'échauguette renferme un escalier à
vis, sur lequel ouvre un réduit à la porte en accolade, la seule du château.
A mi-hauteur, un mâchicoulis donne sur la cour intérieure. Cette partie est
aujourd'hui extrêmement ruinée. On aperçoit les corbeaux de la bretèche à
travers le lierre, mais le mur bahut semble détruit. Les gargouilles,
visibles sur une carte postale ancienne, ont également disparu. Le porche
s'ouvre dans tour-porche rectangulaire oblongue. On accède à la bretèche par
une tourelle (et non une échauguette) bâtie sur la façade intérieure, et qui
se prolonge en guette. l'entrée de cette tourelle est protégée par une
petite bretèche. La quatrième tour, au milieu de fa façade nord, à droite de
la porte, sert d'habitation; elle est décapitée et couverte d'un toit à
pente unique. Il est probable qu'elle avait autrefois son pendant à gauche
de la porte. L'hypothèse de cette seconde tour vient encore de l'idée d'un
plan original philippien, ce qui est douteux. La tour est aujourd'hui en
ruine, sans couverture. On accédait à l'étage par la tourelle qui est bâtie
à la jonction interne de la tour et de la tour-porche. La tour (angle
nord-ouest) de dimensions plus réduites, est percée de plusieurs archères et
renferme une large cheminée. Cette tour est aujourd'hui en ruine. A quelques
50 mètres du château, (à l'est) on voit l'ancien colombier, tour enclavée
aujourd'hui dans la ferme du Grivau. Il renferme plus de mille cases, où on
y remarque un curieux modèle d'échelle tournante pour visiter ces cases à
pigeon. Au milieu de la cour intérieure du château s'élevait autrefois le
donjon, abattu par M. Perrault de Jotemps au XIXe siècle. A côté du château,
à la place de la mairie actuelle, se trouvait la chapelle seigneuriale, dite
chapelle Saint-Sébastien, dont il ne reste plus aucune trace. (1)
château de la Serrée 71460 Curtil-sous-Burnand, propriété privée, ne se
visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
de Saône-et-Loire" tous les châteaux recensés à ce
jour dans ce département. |
|