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L'occupation du site de Dyo
remonte sans doute aux temps carolingiens. En 1076 à l’époque du prieur
Hugues de Paray, Hugues-Damas, fils de Geoffroi de Semur et d’Aélis,
approuve avec son frère Geoffroi, la donation à ce prieuré des églises de
Dyo, Colombiers et Saint-Symphorien. En 1100, les seigneurs de Dyo ont leur
tombeau au prieuré de Saint-Germain, dont ils furent les fondateurs à la fin
du XIe siècle. Le château de Dyo est racheté en janvier 1262, par Héloise
Dame de Lurzy. En 1279, Philippe III confirme l'accord passé entre Robert II,
duc de Bourgogne d'une part, et la comtesse Béatrice, petite fille de Hugues
IV, épouse de Jean de Bourbon, à propos du Charollais, donné en héritage à
Béatrice par Hugues IV. Le comte et la comtesse emportent les "castella" de
Mont-Saint-Vincent, de Sanvignes, de Sauvement, de Dondin, d'Arthus et de
Charolles, avec les châtellenies et toutes les dépendances desdits castra et
châtellenies. Les fiefs de Bonant, la Vernette et Classy, la garde de Paray
et de Perrecy et de leurs dépendance, qui sont dans la garde directe du
comté et baronnie de Chalon, le péage de Toulon, les fief de Javerdel, de
Plesseiz, de Savienges, de Genouilly, de Joncey, de Martigny, de Chaumont,
de Sunigny, de Dyo, de Digoine, de la Buxière, c'est-à-dire la Boissière,
seront directement tenus du duc. Et ledit duc aura la cité, les foires et
les dépendances de Chalon, Buxy, et Labergement, ainsi que Brancion, avec
les dépendances, fiefs et domaines, assavoir le fief de Chassengy, le fief
de Segy, le fief d'Husselle, et tous les autres fief jusqu'à la Guye, du
côté de Buxy et de Brancion. Item le fief du bourg de la Motte-Saint-Jean,
le fief de Bourbon-Lancy, le fief de "Mommor" et tous les autres fiefs du
côté de l'Arroux où est Bourbon-Lancy, avec tous les fiefs, arrières-fiefs,
alleux, garde et dépendances, consistants en toutes sortes de biens et de
lieux. Et le dit duc aura également le castrum et la châtellenie de
Montcenis, Anzy, le fief du castrum et de la châtellenie de Semur avec les
droits, fiefs, arrières fiefs, domaines, alleux, gardes et dépendances en
tout biens et lieux. En effet le castrum de Montcenis, avec la châtellenie
d'Anzy, le fief du castrum et châtellenie de Semur, et leurs dépendances
sont et furent de toute antiquité du duché de Bourgogne.
En janvier 1289, lettre par laquelle Jean, sire de Dyol de les Saint Germain
en Brionnais, du diocèse d'Autun, chevalier, "confesse tenir en fief lige de
M. le comte de Clermont la forteresse de son chatel de Dyo dessusdit et la
garde, la justice et la seigneurie que ledit sire de Dyo a en la ville et en
la paroisse de Saint-Germain dessusdit. Il tient tout le recet du dit chatel
de Dio, avec les appartenances, entrée et issue dudit recet, et tout ce
qu’il peut avoir en la ville, chatellenie et paroisse de Dio, tant en
hommes, terres, vignes, portant et non portant, prés, bois, garenne,
rivière, étangs, moulins, tailles, servis, cens, coutumes, gélines,
justices, tout exploits de segnorie, blaerie, usaiges de bois et de
pasquiers; item l’usaige du bois de Montgoulin, le fief deBuys, le fief de
Laval, excepté le fief de Oroux que le dit sire tient de l’abbé de
Saint-Pierre-de-Châlon, et le fief de l’achat que ledit sire fit de
Monseigneur Estienne de Berzé, et excepté la terre de Giverzie, laquelle est
du fief de Semur-en-Brionnois; laquelle reconnoissance le dit Jean à faite
pour et moyennant 200 livres tournois menus qu’il a reçu dudit comte de
Clermont, par les mains de Jean Colun, bailly du Charollois". Le 28 août
1387, dénombrement donné par messire Palatin de Dyo, chevalier, de ce qui
suit : "savoir le château de Dyo et dépendances dans l'étendue de la
paroisse et chatellenie de Dyo, en terres, prés, vignes, bois, étangs,
rivières, hommes tant francs que taillables, mainmorte, justice et
blairie... Item la garde et juridiction qu'il a sur le prieuré, ville et
paroisse de Saint-Germain en Brionnais".
Le jeudy après la fête Saint Luc évangeliste 1427, dénombrement donné par
Pierre de Dyo, chevalier de la terre et château de Dyo et dépendances, peu
détaillées. Dyo en 1581 est une des plus anciennes et illustre maisons de
tout le masconnois. Et quiconque considera bien le bastiment et pourpirs du
chasteau de Dyo trouvera qu'il a les marques, suivies de la construction
d'une bien grande et seigeuriale maison. En 1660, Pierre Guillevert,
seigneur du Verger, est capitaine du château de Dyo. Description donnée
entre 1712 et 1741 dans le terrier de Dyo : "le chastel et maison forte du
Comté Palatinat de Dyo, lequel est formé d’haulte murailles, avec plusieurs
tournelles, un corp de garde, deux portails l’un du costé de l’églize de Dyo
et l’autre du costé de Saint-Germain, dans l’enceinte duquel chasteau est un
corp de logis avec un grand pavillon du costé de soir, une grande tour
quarrée du costé de matin dans laquelle il y a une très belle chapelle. Les
caves au-dessous desdits pavillons et tour quarrée, une grande basse-cour ou
sont les écuries, une maison grenier dessus, une grange et estable avec un
jardin qui est au dessous de la terrasse du donjon, un colombier et une tour
qui sont dans la terrasse du jardin, jouxte le tout au cimetière dudit
grand-pré. Item laditte place où est planté un pilier où sont les armes de
laditte dame au coing du cimettière du costé de matin dans laquelle place il
y a une grande allée de charme et de tilleuls forts eslevés avec un verger
et une verchère du costé de midy".
Dessertenne écrit : "Dyo en 1757est une baronnie appelée Palatina de Dÿo à
une lieuë et demië de Charolles qui est au nord et à égalle distance de la
Claytte au midy. Le château presbitere sont les seules maisons de mon
village". L'abbé Courtépée mentionnait en 1774 : châteaux détruits du
Brionnais. A peine voit-on les ruines de l'Estang, château fort, à une
branche de la maison de Semur, et qui fait partie du comté de Champrond, aux
anciens seigneurs de Vichy, ainsi que celles du Verdet dans la paroisse de
Versaugues, de Villeret, paroisse de Saint-Julien-de-Cray, de Fougères, à un
puîné de la maison de Semur, et depuis à des seigneurs de ce nom qui ont
donné plusieurs comtes de Lyon; les châteaux de Dyo, de la Guiche, de la
Motte-Camp ou d'Arcanon, de Mont-Formier, de la Forest, d'Yguerande, du
Tronchy, de la Garde, de Glaine, du Maupas, n'offrent plus que des ruines et
quelques-uns plus de vestiges. Celui de Champseaux, pris et réparé pendant
la Ligue, fut repris et détruit par deux pièces d'artilleries, le 3 novemvre
1594. Le maréchal de Toulongeon rasa celui de la Bussière. On trouve encore
de faibles vestiges de Lerre et de la Barre, deux châteaux dans la paroisse
de l'Hôpital-le-Mercer. On a a déterré sous les décombres du dernier, en
1772, 25 pièces d'or dont la légende portait "Karolus Francorum Rex". Vente
du château le 6 juin 1794 (18 prairial), comme bien national. Le château de
Dyo en 1939, situé au milieu des bois, est tout-à-fait en ruines. Il ne
reste debout qu'une tour qui est découverte.
De la vaste enceinte ovale qui ceignait l’ensemble du sommet de la butte à
1500 mètres au sud-ouest de l'église, il ne reste plus que des pans de la
partie méridionale, qui fut peut-être le château proprement dit. On
distingue encore, à l’extrémité sud, les bases de trois tours circulaires
flanquant la courtine au tracé arrondi, arasée au niveau du sol des jardins
intérieurs. A l’ouest, se dresse une haute tour-porche de plan presque carré
percée de rares ouvertures : au sud, une étroite baie rectangulaire, au
niveau du second étage, donnait de toute évidence accès à un chemin de
ronde; sous la toiture, des ouvertures rectangulaires permettaient la pose
de hourds. A l’est, au dessus de la porte en arc brisé maintenant obturée,
une bretèche supportée par trois consoles à ressauts est défendue par deux
archères dont l’une est cruciforme. Cette tour paraît avoir été bâtie au
XIIIe siècle. Des maisons d’habitations et des granges, dont certaines sont
fondées sur les bases des murailles, ainsi que des potagers, occupent
l’enceinte. Une poterne, donnant accès à une grande cave voûtée, existe
toujours sous le corps de logis du château maintenant détruit. (1)
château de Dyo 71800 Dyo, propriété privée, vestiges, visite des extérieurs
uniquement.
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