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Cette seigneurie,
dont le nom ancien était Monétoy, est mentionnée dès 1209. Hugues de
Monétoy, dernier de ce nom, périt à Nicopolis en 1396. En 1370, partage du
dimanche après la fête de saint-Luc évangéliste, entre Jehanne Chevrière
veuve de Hugues de Monestoy et Philippe de Monestoy son beau fils. Le
château comporte la tour neuve et deux tourelles. Dénombrement donné en 1370
par Guiot de Loges, écuier, "de sa maison forte de Loiges et dépendances et
le pâturage qui va des Loiges jusqu'au pont qui est dessous le fort de
Monestoy. Item la maison de la Palut ensemble les curtils et les bois tout à
lentour de ladite maison". Le 28 octobre 1382, dénombrement de la terre et
seigneurie de Molinot par Guichard Dauphin, seigneur de jaligny, baron de la
Ferté Chaderon, sénéchal du Nivernais, seigneur de Molinot, à cause de
Marguerite de Frôlois sa femme. Dépend de sa seigneurie "ce que tient
Robinet de Flaigny en la ville et maison de Monestoy à cause de sa femme et
des hoirs de feu Philippe de Monestoy". En 1401, partage du mercredi après
la saint-Denis entre Agnès de Rufey, agissant tant pour elle que pour ses
enfants Pierre, Philippe, Guy et Marie, coseigneurs de Monestoy, et Agnès de
Blaisy, veuve de Philippe de Monestoy. A la part d'Agnès de Ruffey, la tour
d'entrée et les murs du château jusqu'à une petite tourelle et les
bergeries; à la part d'Agnès de Blaisy, deux grosses tours carrées en pierre
et ce qui est construit entre les deux tours. En 1423, "inventaire des
rentes, censes et héritaiges, avec la prisée d'icelle, que Guot de Mypont,
écuyer, tenait lorsqu'il fut mis es prisons de Talant, lesdits biens sis à
Monestoy et Puligny".
Le 27 novembre 1428, "Phelippe, duc de Bourgogne, comte de Flandres,
d'Artois et de Bourgogne, palatin, seigneur de Salins et de Malines, savoir
faisons à tous présens et avenir que, pour considéracion des bons, grans,
notables et aggreables services que notre amé et féal chevalier, conseiller
et chambellan, messire Pierre de Beffroymont, seigneur de Charny et ses
prédécesseurs, ont longuement et loyalement fait à feu notre très chier
seigneur et père, que Dieu absoille, et font encore incessamment à nous
plusieurs ses parans et amis à icellui messire Pierre de Beffroymont, avons
au jourd'hui donné, cédé et transporté, donnons, cédons et transportons par
don irrévocable fait entre vifz, tout tel droit que avons et pouvons avoir
en la moitié du chastel, terre et seigneorie de Monestoy à nous piéça venue
et escheue par confiscacion pour cause de certain cryme commis et perpétré
par Guiot de Mippon, par avant ledit crime commis seigeur et possesseur
d'icelles, pour le tenir de nous en fief et hommaige par notre dit
chambellan, ses hoirs et ayans cause à tousjours héritablement comme leur
propre héritaige, en réservant de ce à nous et à nos hoirs et successeurs
les ressort et souveraineté à tel services et autres droictures que, à cause
de ce, ledit Guiot de Mipont nous devoit et estoit tenu de faire. Donné à
Leyde en Hollande, le 27e jour de novembre, l'an de grâce 1428". Le 5 mai
1430, Pierre de Bauffremont, seigneur de Charney-en-Auxois et de Molinot et
dame Anne de Saulx sa femme, vendent à messire Nicolas Rolin, seigneur
d'Authume, chancelier de Bourgogne, la moitié par indivis appartenante audit
Bauffremont du chatel, terre et seigneurie de Monestoy près ledit Molinot en
toute justice haute, moyenne et basse pour le prix de mille salus d'or,
chacun salut en la valeur de 16 gros dix deniers tournois monnoie royal
alors courant.
Après 1430, Nicolas Rolin fait exécuter au château des réparations et
d'importantes reconstructions : la tour de la porte fut fort exhaussée, un
escalier de pierre installé dans la tour des chevaliers et la tour
Notre-Dame reconstruite à neuf, comme le révèlent les comptes des corvées
des habitants et des dépenses de travaux et fournitures. Déclaration des
tenants fiefs du bailliage d'Autun en août 1474. "Noble et puissant seigneur
messire Antoine Rolin, chevalier, seigneur de Monestoy, tient sa dite
seigneurie de Monestoy en toute justice, mais du fief est débat entre le
procureur de mondit seigneur et le seigneur de Molinot, que peust valoir,
par commune année, 70 livres tournois". De 1489 à 1492, procès entre
Colette, Marguerite et Isabeau Rolin, filles de Guillaume Rolin, contre leur
frère François, qu'elles considèrent trop avantagé dans le partage de
l'héritage paternel. "Item que ledit messire Guillaume Rolin, estant
griesvement malade audit chasteau de Monestey, donna par donacion entre vifs
audit messire Françoys sa maison paternelle d'Oustum et ses aultres maisons
assises audit Oustum, et aussi le droit de patronaige, collacion et
institucion des prevosts, chanoines, prébendes et aultres beneffices et
droits de l'esglise collégial de Notre Dame du chastel dudit Oustum à luy
appartenant à cause de ladite maison paternelle, et aucy donna audit messire
Françoys la place, chatel, maisons, terres et seigniorie de Monestey,
rentes, censes, tailles, corvées, justice et juridiction et aultres droits
seignioriaulx estans des apartenances de ladite terre et chastellenie et
tous les drois, proffis et émolumens que sont et peuvent advenir à cause des
procès dudit Monestey pendens en la court de parlement à Paris entre luy et
le seigneur d'Aimeries, et à cause dudit Monestey et meubles que furent
prins en ladite place et allieurs à luy appertenans et à cause des
récompenses, reffusion et reboursement qu'il prétendoit avoir sur ledit
seigneur d'Aimeriez et sur son partage, à cause des terres et seigniories
audit messire Guillaume adevenu par partaige fait avec ledit seigneur
d'Aimeriez que loy avoient esté évincés, et on il avoit obtenu arrest,
ensemble toutes ses seigneries asises au lieu de Volleignay, Pomart, Chaylly
et en tout le Beaunoys et environ, et aucy donna la place et chastel,
maison, terre et seignorie de Beauchamps, et lesquelles choses données ont
esté par ladite donacion deschargées par ledit messire Guillaume de toutes
charges, ypothèques et servitutes.
Item, que ledit Messire Guillaume fit son testament, auquel après plusieurs
legats par luy faicts il nomma ses vrais héritiers de ses biens et
successions ledit messire François Rolin, Collecte et lesdit Ysabeau et
Marguerite, chacun pour la quarte partie de sesdits biens et successions… et
voulut et ordonna que ledit Messire François ne fut tenu de conférer et
repourter en partaige avec ses fillies cohéritières les terres, chevances et
aultres biens à luy donnés, desclarés es lectres des donacions sur ce
faictes, et lesquelles donacions il ratiffia et approuva, et pria ledit
testateur sesdits filles qu'elles se voulsissent contenter pour leur part et
porcion de ladite succession dudit testateur, de prendre deniers et argent,
c'est assavoir ladite Collecte dix-mille frans, ladite Ysabeau six-mille
frans et ladite Marguerite huit-mille frans, en deslayssant ladite
succession dudit testateur audit messire François et en renunçant à son
prouffit es succession paternelles et maternelles… Item, ledit messire
Guillaume estant malade de la maladit dont il trespaça, fit aultre donacion
audit messire Françoys, c'est assavoir de tous ses biens meubles, noms et
debtes estans auit chasteau de Monestoy. Item toutes ces donations ont été
faites en fraude de la coutume de Bourgogne et des trois sœurs de François ;
celui-ci a circonvenu son père, ne laissait entrer personne au château de
Monestoy; cachait la gravité de la maladie à sa mère et à ses sœurs, qui se
trouvaient àlors à Autun, et leur écrivait de ne pas venir à Monestoy,
faisait faire presssion sur le malade par son entourage pour qu'il fit ses
dernières dispositions en faveur de son fils. Ces donations excédaient la
quotité disponible. Item les places et aultres choses données en la donacion
faice ledit unziesme jour de may vaillent, c'est assavoir la terre et
seigniorie de Monestey vault mille livres tournoyses de rente à l'asiete de
Bourgoigne et la place vault souze mille livres tournoises pour une foys.
Une consultation pour Collette Rolin cote les mêmes faits. Mais évidemment,
les demanderesses furent débouctées, les donations valisées et François
Rolin maintenu en possession, puisque on le voit encore seigneur de Monestoy
en 1514".
Reprise de fief du 14 novembre 1583 et dénombrement du 16 janvier 1584 par
Gaspard d'Epinac, donataire de Madeleine Chambellan, sa mère, veuve de Jean
d'Epinac, chevalier de l'ordre du roi, seigneur du Colombier, en vertu d'une
donation reçue Jacques Fardeaul et Pierre Belot, notaire au Châtelet de
Paris, le 16 mai 1583, pour la terre et seigneurie de Monetoy au bailliage
d'Autun, consistant "en toute justice et en un chastel ou maison forte, les
villages de Monetoy etc". Le 15 janvier 1637, reprise de fief par Louis de
Perne, chevalier, gouverneur des villes et château de Xaintes et élu de la
noblesse aux états de Bourgogne, et ce pour les portions à lui données par
dame Claude d'Epinac sa femme, par leur contrat du 11 janvier 1620. Lettres
patentes en 1656 érigeant les terres et seigneurie de Monetoy en comté
d'Epinac, au profit de Louis de Pernes, en considération de ses services aux
armées. Déclaration des domaines seigneuriaux de la terre d'Epinac en 1664.
"Premièrement le château dudit Epinac, consistant en un donjon et un
pont-levis a l'entrée d'iceluy; la basse-cour au devant dudit donjon, un
pont-levis à l'entrée d'icelle, le tout entouré d'un fossé; le jardin
joignant ledit château du costé du levant, enclos de murailles; un
collombier sur le bout dudit jardin, un grand enclos joignant ledit château
du costé du mydy et couchant contenant ledit enclos environ 37 journaux,
tant en prés que terre". L'abbé Courtépée mentionne qu'en 1774 le château
est un ancien donjon irrégulier, flanqué de quatre grosses tours, dont l'une
s'appelle la tour des Chevaliers; une autre de Notre-Dame, à cause d'une
image de la Vierge, construite par le cardinal Rolin, dont les armes sont
au-dessus de la porte.
L 28 frimaire an VIII, procès verbal d'adjudication à J.-B. Coste,
propriétaire à Chalon, moyennant 151 000 livres, du château d'Epinac,
confisqué sur l'émigré Clermont-Tonnerre. On y trouve une description
embrouillée et peu claire du "ci devant château d'Epinac consistant en un
corps de bâtiment duquel dépend deux écuries pour les cheveaux, deux chenits
pour les chiens, deux chambres de coches au dessus desdit chenits, fenil et
grenier au dessus du tout; deux tours rondes à trois étages; portail où fut
un pont levis, chambre au dessus du portail; un autre corps de bâtiment
consistant en une grange, une écurie et remise; un pont de pierre devant
l'entrée au cy devant château, une tour quarrée servant d'entrée, à cinq
étages, meurtrière au dessus, vestibul, puit à côté où se trouve le chemin
d'une cy-devant cyterne; un autre corps de bâtiment joignant ladite tour, au
dessous duquel sont quatre caves voûtées, une tour quarrée appelée la tour
des farines, à quatre étages, y compris les greniers; un autre corps de
bâtiment, une tour dans laquelle est un escalier, un autre corps de
bâtiment, une tour quarrée à trois étages, un petit bâtiment, une tour ronde
où furent les anciennes prisons, cinque étages au dessus, compris les
greniers. Le château a été dévasté. Il est dans un état de dépérissement qui
le rend presque inhabitable. De cette description, il ressort que le château
comportait en outre des deux tours carrés et de al tourelle d'escalier
existant encore une autre tour quarré moins haute et une grande tour ronde,
et que les bâtiments entouraient une cour intérieure, dans laquelle on
pénétrait par la voûte au rez-de-chaussée de la grande tour à mâchicoulis".
Anciennement château de Monestoy ou Monétoy, ancienne maison forte dépendant
de Molinot, est bâti sur un large éperon orienté au sud-ouest, à l'ouest et
légèrement en contrebas de l'église. Le château est constitué par deux
bâtiments nord-sud, formant un angle obtus saillant à l'ouest, et flanqués
au nord et au sud de deux grosses tours carrées. Cet ensemble sépare à
l'ouest une terrasse semi-circulaire dominant la vallée de la Drée, et à
l'ouest un verger commandant le chemin d'entrée au sud. L'entrée du parc, à
l'est, devant l'église, est dominée à main droite par une tour ronde sous
toit de tuile conique. Le rez-de-chaussée voûté est équipé de trois archères
canonnières à fente de visées et ébrasement interne triangulaire, et d'une
latrine aménagée dans une niche, dont la partie supérieure a reçu une
feuillure, pour pouvoir être refermée comme un placard mural. Le premier
étage de cette tour, accessible par un escalier extérieur dans le verger,
est équipé en pigeonnier à nids carrés. L'accès actuel se fait par une allée
qui est commandée à main droite par le mur du verger. Ce mur est percé de
plusieurs canonnières à fente de tir. Cette allée, longue de 100 m, aboutit
à une sorte de basse-cour, fermée au sud par la maison du portier, et au
nord par des bâtiments de communs, qui, en 1810, étaient encore reliés au
corps principal du château. Le logis seigneurial, très restauré, se dresse
au nord-ouest de la basse cour. Il est constitué de deux bâtiments
rectangulaires, sur caves voûtées, à rez-de-chaussée, un étage carré et un
étage de comble sous toit à deux pans. Ces logis sont percés de croisées
plus ou moins restaurées à l'est, et de baies rectangulaires modernes à
l'ouest.. Ils s'allongent du nord au sud, et forment un angle obtus saillant
à l'ouest. Sur cet angle est bâti une orielle en encorbellement, terminée au
niveau du comble par un étage entièrement vitré. Sur cour, dans l'angle des
deux bâtiments se dresse une tourelle d'escalier octogonale
semie-hors-œuvre.
La tour nord est bâtie dans le même axe que le bâtiment nord. Elle est bâtie
en moyen appareil soigneusement agencé, avec des pierres d'angles très
longues. Elle comporte un rez-de-chaussée, trois étages carrés et un étage
défensif. Chaque étage est muni de plusieurs baies. Les baies les plus
anciennes sont de petites baies rectangulaires, parfois bouchées. Elles ont
été remplacées à l'ouest par trois grandes baies oblongues. L'étage de tir
est équipé de huit baies créneaux : deux par faces. Sur le côté sud de la
face ouest, on remarque les traces d'arrachement d'une courtine, qui
courrait autour de la terrasse ouest. La tour nord est une tour porche en
moyen appareil parfaitement équarri, d'aspect très moderne, mais qui ne
semble néanmoins pas le résultat d'une restauration. Elle est bâtie selon un
axe décalé vers le sud par rapport au bâtiment sud, axe qui était
vraisemblablement construit sur la médiatrice entre le bâtiment sud et un
bâtiment disparu plus au sud. Elle s'ouvre au rez-de-chaussée par une grande
porte cochère surmontée d'un arc segmentaire, inscrit dans la réserve
rectangulaire du pont-levis. La porte est encadrée par deux trous d'accroche
des gardes fous, qui témoignent que le pont-levis a vraiment existé. Cette
porte donnait dans un passage voûté d'arête, aujourd'hui transformé en
salon. Ce passage commandait deux canonnières sur les parements de retour.
Au dessus de la porte se distinguent encore les deux fentes de flèches. Au
dessus de l'étage d'entrée, la tour est occupée par trois étages carrés,
tous munie d'une grande baie moderne ouverte à l'ouest. Le dernier étage est
entouré d'un mâchicoulis sur console à trois ressaut. Chaque ressaut est
surmonté d'un boudin décoratif. Le mur-bahut du mâchicoulis est percé de
canonnières à fentes de visée. La taille de la pierre, très régulière, donne
à l'ensemble un ensemble très moderne, mais l'irrégularité des espacements
entre les corbeaux semble néanmoins trahir un travail médiéval. Seul le haut
du mur-bahut, de couleur plus clair, pourrait être le résultat d'une
restauration. A l'ouest du logis s'étend une terrasse semi-octogonale,
soutenue par quatre murs droits reliés entre eux par cinq tourelles pleines
semi-circulaires. Sur le plan de 1810, le logis est complété par deux ailes
en retour, l'une, courte, au nord, l'autre, plus longue, et formée de deux
corps de logis non alignés, au sud.
château
d'Épinac 71360 Épinac, domine de sa haute silhouette la vallée de la Drée,
propriété privée, ne se visite pas, visible de l'extérieur.
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Monsieur Phildic pour les photos qu'il nous a adressées afin d'illustrer
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