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La terre de Balleure fut acquise en 1250 par le duc
de Bourgogne. En 1364, dénombrement donné par Henry du Saulvement, écuier,
de ce qu'il tient en fief du Duc Scavoir. La maison forte en la ville de
Balorre près de Brancion, ensemble son moulin devant ladite maison. Item un
clos de vigne assis environ ladite maison ainsi comme il s'étend de long et
de large dedans la cloison contenant environ vingt ouvrées de vigne. Item un
autre clos de vigne et de terre assis en la ville de Balorre. Item la
justice qu'il a Balore appartenant à sa maison dudit lieu, ensemble 3 feux
taillables en ladite ville de Balore. En1474 le seigneur de Saint-Julien
déclare au châtelain de Brancion qu'il ne possède autre chose en fief et
rerefief que sa maison forte de Baleure et ses dépendances en justice haute,
moyenne et basse. "S'ensuit la declaration des bien en 1504 tenans par noble
damoiselle Francoise du Vergier, dame de Balorre, et aussi Charles, Claude
Estienne et Pierre de Saint-Julien ses enfants de feu noble homme Babriel de
Saint Julien, en son vivant seigneur dudit Balorre, faicte le dixiemse jour
de janvier l'an mil cinq cent et trois, ouquel ladite dame et messires ses
enfants tiennent et portent les biens suignans : Premierement, la maison
forte dudit Balorre ensemble les aisances eet appartenances joignant à
icelle maison, contenant environ six journaux de terre, tant de vigne que
jardins et priz et le molin soubz icelle maison". Le 9 novembre 1548
dénombrement et reprise de fief par dame Jeanne de Lanthaige, veuve de
Claude de Saint-Julien, chevalier, seigneur dudit Balleurre, tant en son nom
à cause de son douaire que comme mère et bailliste à ses enfants. Ladite
terre consiste en maison forte et chateau fermé de murailles au corps de
maison de quatre ou cinq tours alentour, de pont levis, et fossoyé de fossés
plein d'eau, de laquelle eau desdits fossés moule par fors un petit moulin
assis en la deuzieme bassecourt de ladite maison forte.
Le 7 novembre 1607, 7 dénombrement de la terre et seigneurie de Balleure par
noble François de Saint-Julien, écuyer, à lui appartenant. "Ledit François
de Saint-Julien dit dans son dénombrement qu'il a été délaissé par ses père
et mère, qu'il n'avoit atteint l'age de 4 ans ; que les titres de ladite
terre étoient épars et en desordre, joint que la maison dudit Balleure a été
prise pendant les troubles, que le chateau et maison dudit Baleure souloient
être anciennement de franc alleu mais furent jadis mis au fief de Eudes, duc
de Bourgogne par feu Henry de Saulvement et ses prédécésseurs sieurs dudit
Balleure, et moyennant ce ledit duc lui donna la justice dudit Balleure et
ses prédécesseurs. Plus tient au fie et village de Barbieres en la
seigneurie de Balleure, une maison jadis fossoyée avec plusieurs héritages
en dépendans". Le 16 février 1697, les habitants de Balleure sont exempts de
curer les fossés du château, mais ceux de Champlieu sont tenus de faire guet
et garde au château de Balleure. Le 3 octobre 1743, aveu et dénombrement de
la terre et signeurie de Balleurre en Chalonnais par François-Emmanuel de
Naturel. "Premièrement appartient audit seigneur un château audit Balleure,
entouré de fossés dans un clos fermé de murailles, consistant en batiments,
granges, écuries, remise, serre, jardins, preys, terres, vignes et verger
qui peuvent contenir environ quarante journaux. Appartient aussi audit
seigneur à cause de sondit château et seigneurie de Balleurre la totale
justice haute, moyenne et basse avec le droit de nommer des officiers pour
l'exercice d'icelle, et de donner le ban de vendange".
Dessertenne écrit en 1757 : le château de Baleure est au centre du hameau de
ce nom dans la vallée. Le château de Tallant en ruine est au pied de la
montagne à l'extrémité du village de même nom. Le château de la Saugerée est
à deux cent pas au midi de mon village et au couchant de la montagne du
Haut-Jour. Dans la vallée, ce château est isolé et n'a que le seul bâtiment
du métayer et les granges qui le joignent. En 1767, restauration du château,
notamment du logis à l'est de l'entrée. Le 26 janvier 1770, dénombrement des
terres et seigneurie de Baleure etc... par François-Emmanuel de Naturel.
"Ladite terre de Balleurre consiste en un château, toute justice, par accord
passé avec lesdits habitants dudit Baleure est dû pour chaque feu une poule
et une corvée de bras au moyen de laquelle redevance lesdits habitants ont
été déchargés de nettoyer les fossés dudit chateau et sont seulement tenus à
l'entretien des portes du même chateau et aux ponts levis et dormants, aussi
sont tenus au guet et garde... La seigneurie de Nanton et la Tour Saint
Didier consiste en toute justice et est située ès paroisse dudit Nanton et
de Champlieu et consiste en une maison de grange et colombier le tout cy
devant entouré de fossés, dont une partie a été relachée au curé de Nanton
moyennat quoi il ne perçoit aucune dixme dans la vigne de la Perette, ni
dans celle de la Cour, dans l'enceinte desquels fossés est l'église
paroissiale assise en toute justice dudit seigneur... La seigneurie de
Dalphey, paroisse de Mancey consiste en un vieux chateau ruiné".
Selon Niepce, en 1780 le château était encore intact et conservait le cachet
de la plupart des constructions du XVIe siècle et quoi que muni de tours et
de tourelles et ceint d'un fossé, il présentait plutôt l'aspect d'une grande
maison d'habitation que celui d'une forteresse destinée à soutenir des
assauts. En 1877, le château reconstruit ou restauré en grande partie par la
famille de Saint-Julien appartient aujourd'hui à plusieurs propriétaires qui
l'habitent et cependant se montrent peu soucieux de son entretien. Quelques
parties semblent même en ruine et cet aspect de délabrement et de décadence
navre le coeur. Dans l'ancienne chapelle décorée dans le style de la
renaissance et convertie aujourd'hui en chambre d'habitation, se voyait
encore naguère un vitrail du XVe siècle, représentant Jesus-Christ sur la
croix, à droite la Sainte Vierge, à gauche l'apôtre Saint Jean, un livre à
la main ce qui signifiait que toutes les prophéties sont accomplies par la
mort du Sauveur "consummatum est". Ce vitrail appartient maintenant à un
ecclésiastique d'Autun.
Description de Contenson en 1909 : le château a dû être construit sans
retouches, et d'un seul jet. Il présente bien les caractères du commencement
de la deuxième moitié du XIVe siècle. Pris dans son ensemble, le château
affecte la forme d'un rectangle flanqué de quatre tours, précédé par une
cour entourée de courtines que commandent deux tours. Les bâtiments sont
ultérieurs. Sur le plan les parties hachurées ont été édifiées au XVIIIe
siècle, et la partie en pointillé a complètement disparu. Nous savons qu'à
l'époque où ces lignes étaient écrites, le mot tour désignait plus
spécialement une tour ronde, le mot pavillon étant réservé aux tours
carrées. Les documents que nous venons de signaler nous apprennent
l'existence d'une deuxième enceinte ou basse cour, contenant un petit
moulin, et un colombier, un four et un pressoir. Le pont levis était muni de
deux vantaux pleins, en arrière du tablier basculant. Ce dernier était mû
par le système classique à contrepoids supérieur. Les parties hautes du
bâtiment ont été profondément modifiées à la restauration du château, qui
eut lieu en 1767. Ainsi qu'on peut le voir, les défenses sont assez
rudimentaires, elles se réduisent à un rang de mâchicoulis formant bretèche,
et au flanquement obtenu par les tours. Nous pouvons, en passant, remarquer
l'absence de herse, moyen de clôture fort peu employé dans la région. Le
pont-levis franchi, on se trouve dans la cour du château, ouverte sur la
campagne par la ruine des courtines Sud, est en outre fort réduite par la
construction de bâtiments en 1767, adossés au rempart Est. Ce bâtiment est
dans le style absolument classique du XVIIIe siècle, interprété par un
architecte rural, qui n'était certainement pas élève de Gabriel. Les deux
tours sont dans un état de délabrement qui ne permet pas de déterminer si
elles présentaient quelque disposition particulière.
Immédiatement à droite de la porte d'entrée se dresse une tour carrée où
nous croyons voir la partie la plus ancienne du château. En tout cas, c'est
la seule à laquelle il soit possible d'attribuer une date plus reculée que
le XIVe siècle. Toutes les fenêtres ont été remaniées, la toiture a été
probablement refaite, aucune moulure ne nous donne de point de départ
précis, mais le très petit appareil, et l'excellent ciment qui le lie,
autorisent, s'ils ne l'imposent pas, l'hypothèse de voir dans cette tour la
primitive maison forte que la plupart des châteaux de la vallée ont eue pour
ancêtre. Le "donjon" peut se placer ici. Cette tour, en effet, commande à
peu près le reste des bâtiments, peut servir de réduit suprême, et enfin,
ultime criterium du "donjon", avait peut être son issue particulière sous la
forme d'une petite porte donnant dans les fossés. Actuellement s'élève en ce
point un petit bâtiment qui fait communiquer le donjon avec le corps de
logis principal. Il a eu également toutes ses fenêtres refaites. Tout
l'intérieur du grand corps de logis a été complètement remanié à la
restauration de 1767 et orné avec un certain goût. Signalons aussi quelques
moulures de portes remontant à la période gothique. En tout cas, les
modifications subies par le bâtiment principal ne nous permettent pas de
nous rendre compte de sa disposition primitive. Les deux tourelles qui le
commandent du côté Sud, ne présentent aucun caractère particulier. D'un
diamètre extrêmement réduit, on pourrait presque les considérer plutôt comme
des éléments de décoration que comme des organes de défense proprement dits.
Il n'en est pas de même de la tour qui occupe l'angle Nord Ouest du château.
Ses proportions massives et un peu lourdes, la marquent bien nettement comme
un bâtiment de défense. Les deux premiers étages sont voûtés. Cette tour est
munie de cheminées assez élégamment disposées à côté de la fenêtre. On y
remarque, sur le côté de la fenêtre, un petit banc d'appui de taille
réduite. La présence d'un hourd de bois nous a seulement été révélée par
quelques corbelets en pierre et quelques trous de boulins, destinés à
recevoir et à soulager les semelles des hourdi.
On peut admirer aujourd'hui le château de Balleure qui se trouve à 1325
mètres au sud de l'église. De plan rectangulaire, cantonné de tours
circulaires de différents diamètres dont trois seulement subsistent, le
château comporte divers bâtiments entourant une cour centrale ouverte au
sud, la courtine et la cinquième tour qui la défendait ayant disparu. Le
long du flanc Est se trouve un corps de logis de plan rectangulaire à un
étage carré et un étage de comble éclairé par des lucarnes à ailerons à
frontons cintrés. Le côté nord est occupé, d'est en ouest, par une tour
porche à trois étages percée d'un passage voûté surmonté des fentes de
l'ancien pont-levis, une grosse tour carrée, aux ouvertures très remaniées,
qui pourrait être la tour primitive, une seconde tour carrée de moindres
dimensions. Au côté ouest s'appuient un haut corps de logis à trois étages
carrés et un étage de comble, avec lucarnes de même type que celles du
bâtiment oriental, dont la partie méridionale a été rasée au niveau du
second étage. Il est flanqué sur sa façade orientale d'une tourelle
d'escalier hors oeuvre, coiffée, comme les trois autres tours rondes, d'un
toit conique, à laquelle on accède par une porte à piédroits moulurés et
linteau en accolade. (1)
Éléments protégés MH : le château de Balleure en totalité : inscription par
arrêté du 22 décembre 1941.
château de Balleure 71240 Étrigny, tel. 09 67 89 82 43, location chambres
d'hôtes, nous remercions chaleureusement les propriétaires pour leur
gentillesse et l'accueil qu'ils nous ont réservé lors de notre passage dans
leur belle demeure le 5 mai 2011.
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