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La baronnie de Montperroux avait été détachée des
terres de l'évêché d'Autun au profit d'un cadet de la famille de Bourbon
Lancy. Le château de Montperroux est attesté depuis le XIIIe siècle. En
1264, noble homme messire Philippe de Bourbon, chevalier, seigneur de
Montperroux reconnaît et confesse avoir reçu en fief lige et perpétuel de
très illustre messire Hugues, duc de Bourgogne, plusieurs meix situés entre
les rivières d'Arroux et de Somme, à Issy-l'Evêque et à Grury. Le 5 mai
1278, reconnaissance de fief par Huguenin de Montperroux. "A touz çaus qui
verront ou orront ces présentes lettres, je Huguenins, sires de Montperrous,
escuyers, fiz çai en arrieres à noble homme mon soignor Phelippe de Borbon,
soignour de Montperrous, fais à savoir que je tiens en fyé lige sus tous
autres soignours, de monsoignour l’avesque d’Ostun madite maison de
Montperrous jurable et randauble, et tout quant que je porte et tiens en la
ville et ou paroichage de Grury, soit en piaigez, en hommes, en tailles ou
en queques autres choses que con soyent quant au jor de huy, sauf lou més
Mathier de Gehenne que mes pères devant diz conquist à son tans dou dit
Mathier et de ses anfans. Et si en tiens doudit mon soignour l’avesque lou
paaige de Monpalais et les hommes que je hay an ladicte ville de Monpalais
et lor més et lor appertenances, et tous les hommes que je hai a Dos
Eschaules et lor més et lor appertenances; de rechief, mes hommes de Seveler
et lor més et lor appertenances; et si en tiens mes hommes de Sonjon et lor
més et lor appertenances, et lou paiaige que je tiens et porte en la ville
de Yssi, dou grant chemin trespassant. Et se ce estoit que messires
l’avesques ou ses commandemanz trovissent aucunes choses obliées que je
tenisse qui fuissient dou fyé monsoignour l’avesque, et deussient estre, je
vuil et octroie que je et li mien les tenans an fié dou dit monsoignour
l’avesque aussi comme les autres qui sunt ci dessus devisées, sans ce que je
ne li mien n’an fuissiens pris à achison.
Et je Jahanz de Blanos, chevaliers, sires de Usselles, fais savoir à toz
çaus qui verront ces présentes lettres, que s’il advenoit que je ou li mien
tenissiens en aucun tans la dicte maison de Montperrous ou les choses qui
sont ci dessus nommées, an tout ou en partie, par la raison dou mariaige dou
dit Huguenin et de ma fille, je suis tenuz et promoz par mon sairement doné
sus saintes évangiles, de faire l’ommaige à monsoignour l’avesque d’Ostun
por tant comme je porroie, sauve la féauté de mes autres soignours; et s’il
avenoit que je ou li mien tenissiens riens des chouses dessus nommées en
heritaige, noz somes tenu et je lou promos et jurois por moy et por les
miens de faire lou fyé et d’antrer an l’ommaige mon soignour l’avesque
d’Ostun por tant et selon ceu que li fyé desdictes choses requiert. An
tesmoignaige de laquel chose je Jahanz de Blanos hai mis mon sael an ces
présantes lettres, et je Huguenins et je Jahanz dessus dit avons prié et
requis à honoraubles personnes monsoignour Durant de Paluyel, chantre,
maistre Nicholes, archediacre et maistre Jehan de Borbon, officiaul d’Ostun,
qu’il mettent lor seaus à ces présentes lettres an tesmoin de vertey. Et noz
Duranz chantres, nos Nicholes archediacres d’Ostun, nos seaus, et nos Jehanz
de Borbon officiaus d’Ostun lou seaul de la cort d’Ostun, avons mis an ces
présentes lettres, à la prière et à la requeste des devant diz Huguenin et
monsoignour Jehan de Blanos, avec lou sien seaul, an tesmoingnaige de verté.
Ce fu fait et donné an l’an de l’incarnacion Nostre Soignour mil daus cans
et sexante et dis et uit, lou juesdi après la feste de saint Phelipe et de
saint Jaque, ou mois de may".
Le 3 juin 1323, aveu et dénombrement donné au duc de Bourgogne par Hugues de
Bourbon et Jacquette de La Roche-en-Brenil, sa femme. "Je Hugues de Bourbon,
sires de Montperroux, chevaliers, fais savoir à touz que je tien et doy
tenir et my hoirs en descendant en fyé liegement de mon tres chier et
redouté soignour Monsoignour le duc de Bourgoinge et des suens les chouses
qui s’ensuignent. C’est assavoir la ville de Sarnes et la ville des Essars
seanz prez de Mont Perroux. Item les fiez de Jeigney que l’on tient de moy
(Giné à Grury). Item tout ceu que je hay ou parroichaige de Nolay près de
Beaune, et a Changes et à Sampigney et à Disise souz Sampigney et tout ceu
que l’on tient de moy es diz finaigess, excepté ce d’Epertully et dou
finaige que je tien dou soignour d’Antigny. Item ce que je ha a Avalon et en
tout le finaige d’Avalon. Item ce que je ha à Estrées. Item le Boissenot et
les appartenances et le marchief et les foires de La Roche de Bruny. Item je
Jaque, dame de La Roiche de Bruny, femme doudit Hugue soignour de
Montperroux, de l’antante doudit Hugue mon mari, cognoiz tenir en fyé liege
doudit Monseignour le duc et des suens la Cortine près de Semur et toutes
les appartenances. Item les ez de Chasselembert, Lantilly, que l’on tient de
nous dessus dit Hugue et Jacque. Item le disme de Villers, Pouillenay que
nous Hugues et Jaque havons acquiz pour escheange de Oudot de Buxes Ecuier.
Et des chouses dessus dictes nous havons fait hommaige audit Monsoignour le
duc et devons faire servise. Ou tesmoing de laquel chouse nous Hugues et
Jaque dessus diz havons mis noz seaulx en ces presentes lettres en tesmoing
de verité".
En décembre 1431, monsieur de Châteauvillain, commis au gouvernement de
Bourgogne en l'absence de Monsieur le Maréchal, envoya Guiot de Brazier
d'Autun, "aux places de Morillon, Montperroux, et au bourg de Bourbon-Lancy,
pour porter ordre à Jehan Durant dit le grand Thomas, capitaine desdites
places, et ses gens, qui gastoient et destruisoient tout le pays, de les
vuidier et eulx de partir desdites places incontinent et sans délay, et ce
après les abstinences de guerre. Le 17 du même mois, il écrivit à Dijon une
lettre "touchant le fait de la vuidance qui estoit lors très nécessaire de
faire des gens d'armes et de traits, compagnons routiers et autres, estans
lors sur lesdits pays de Bourgogne et de Charolois, qui détruisoient et
gastoient iceulx pais et meme oudit bailliage d'Ostun, par ceux qui estoient
ez chastels de Morillon, le prioré de Bourbon, Montperroux et autres". L 10
août 1438, reçu d’une rente sur la saunerie de Salins par Philippe de
Bourbon. "Je, Phelippe de Bourbon, escuier, seigneur de Monperroux, fais
savoir a tous que tant en nom comme ou nom de mes freres et seurs, enfens de
feu Messire Jehan de Bourbon, jadis seigneur dudit Monperroux, conffesse
avoir eu et receu de mon tres redoubté seigneur monseigneur le duc et comte
de Bourgogne par les mains de Bernard Noizeret son trésorier en la saulnerie
de Salins, la somme de cinquante livres estevenans que je ou non que dessus
ay acostume prendre et avoir chascun an de rente en fief sur le partage
d'Aucerre en ladite saulnerie au terme de la feste sin Estienne d'aoust, de
la quelle somme de L livres pour ledit terme de sint Estienne darnier passé
je ou non que dessus suis contans et en quite mondit seiegneur, sondit
tresorier et tous aultres".
Le 30 novembre 1464, Esmard de Marcilly rendit hommage à Philippe de Bourbon
pour des prés et des terres assis en la paroisse de Cressy. Le 15 juin1465,
enquête pour contraindre les habitants de Cronat et du Tartre au guet et
garde à Montperroux. "Thiebault seigneur de Neufchastel, d'Espinal et de
chastel sur Mezelle, mareschal de Bourgogne, à Loys de Roussillon, escuier
seigneur de charnay salut. Phelippe de Bourbon, escuier, seigneur de
Montperroux, nous a remonstré que jay soit ce que ladite place de
Montperroux soit forte et tenable et que en icelle par temps de guerre les
habitans de Cronay et de la Tartre en la parroiche de Marly soyent tenus dy
faire guet et garde". Reprise de fief et denombrement des 26 mars 1643 et 12
juin 1646 des seigneuries de Montperroux et Vesvre par Messire François
Leonord Palatin de Dio à lui échues par la succession de Jacques Palatin de
Dio son père, qui en ayant repris de fief le 14 mars 1622 sans donner la
qualité de baronnie auxdites seigneuries, ladite qualité a été rayée sauf à
justifier d’erection ainsi qu’il est porté par les conclusions.
"Desnombrement des terres de Grury, de Montperroux et Vesvres situées es
balliages d’Autun, de Bourbon François Léonor Palatin de Dyo, comme héritier
légitime de fui Jacques de Dyo son père, que ledit seigneur donne à nos
seigneurs qu’il luy a esté ordonné à la reprise d’un fiefz le vingt sixme de
Mars mil six cent quarante trois, soubz touttes dehues et pertinantes
protestations. Premierement le chastel de Montperroux fermé de haultes
murailles, en partye revestues de fausses braie et composé d’ung corps de
logis concistant en deux chambres basses et haultes, une salle, et soubz
lesdictes chambres une cave voutée, et au bout dudict corps de logis est la
cuisine, aux deux coings d'icelluy deux tours, auquel corps de logis font
fasse d’aultres tours, la cour entre deux, au meillieu de laquelle est ung
puyt, soubz l’une desdictes tours une chapelle dediée a l’honneur de
sainctes Margueritte et Christrope. Plus le droict de justice haulte moyenne
et basse, directe censive, tant sur le susdict pourpris que sur les
heritages du domaine de ladicte baronnie et des habitans d'icelle, avec la
condition serville et mainmortables sur les hommes et femmes qui en sont
originelz".
Le 28 avril 1767, lettres patentes du roi Louis XV rédigées à la requête de
dame Madelaine Angélique de Gassion Palatine de Dyo, veuve de François Louis
Damas, comte de Thiange et d'Anlezy : "tous Vassaux, Censitaires,
Tenanciers, Emphiteotes, et détempteurs des Biens et heritages Sujets aux
dits droits et devoirs (rentes, cens, corvées, mainmorte...) envers les
dittes Seigneuries (Montperroux, Faulain, Cronat...) et généralement à tous
les redevables d'Iceux Residents, ou non Residents, qu'ils ayent a faire les
foy et hommages dont ils peuvent étre tenus". Par ailleurs, tous les sujets
de la seigneurie de Montperroux devaient "venir à la retraitte en la maison
forte, et château dudit Montperroux, et dy faire guet et garde en tems
d'Eminants perils, et être tenus es menues reparations, munitions et armes
de la forteresse du dit château; aussy de paroitre toutes et quantes fois
qu'ils seront appellés par laditte Dame ou Son Capitaine au château dudit
monperroux, au jour qui leur sera assigné pour les enroller, avec batons et
armes qui leur seront ordonnés tenir selon leurs facultés, Et à peine de
deffaut ils sont amandables de Sept Sols tournois et de pouvoir envoyer un
honneur en leur place". Annuaire 1836 : château de Montperroux, sur une
montagne élevée, à un km du bourg. Ce château, qui a longtemps appartenu aux
sires de Bourbon, était, au commencement du XIe siècle, un donjon très fort
entouré d'un rempart. Ce rempart était lui-même flanqué de sept grosses
tours très élevées. En 1500, trois de ces tours furent démolies, et il fut
élevé à la place un bâtiment pour loger le seigneur. Ce château appartenait,
au moment de la Révolution, au comte de Damas d'Anlesy. Le propriétaire
actuel en démoli chaque année une partie, en sorte qu'on peut prévoir
qu'avant peu, ce beau monument du Moyen Age aura disparu.
À deux kilomètres au nord-est de Grury, sur une petite butte bien isolée,
qui domine d'une cinquantaine de mètres les terres environnantes, le château
de Montperroux, aujourd'hui en restauration, se présente grossièrement sous
la forme d'un parallélogramme de 35 m de côté, qui fut peut-être cantonné de
tours rondes (il en reste une dans l'angle sud-ouest). Le corps de logis
principal, au sud a été rebâti en 1580. L'entrée se faisait par l'est, face
à un bâtiment de ferme qui signale sans doute une ancienne basse-cour. La
porte était flanquée d'une tour carrée à gauche et d'une tour ronde à
droite. Sur les peintures de Chandelux de 1868, on voit qu'on accédait à
cette porte par une rampe et que la baie était surmontée d'une bretèche.
Aujourd'hui, on voit encore la rainure de herse conservée dans le montant
gauche. Le montant droit a disparu. La tour ronde qui flanquait la porte à
droite et qui cantonnait l'angle nord-est existait encore en 1838. Elle fut
ensuite totalement détruite. Ses fondations ont été retrouvées en fouilles
dans les années 1980. La courtine nord a été doublée, de part et d'autres,
par plusieurs bâtiments d'époques diverses. L'élément le plus ancien est une
tour carrée massive, de dix mètres de côté, construite sur l'extrados de la
courtine. Le premier niveau de la tour est plein. Le deuxième niveau, qui
règne avec le sol de la cour, est voûté. Il est desservi par une porte
intérieure sur cour, et par une porte extérieure donnant dans le vide: il
s'agit peut-être d'une ancienne porte d'accès en hauteur.
On accède au second étage de la tour par un escalier dans l'épaisseur des
murs. Ce second étage a été découronné. On y voit encore un arrachement de
cheminée et des traces de décors polychromes. La courtine ouest est doublée
à l'intérieur par une galerie à arcade, vraisemblablement du XVIIe siècle,
qui a été détruite, puis remontée récemment d'après des photos anciennes.
L'extrados du mur soutient une tour carrée d'environ huit mètres de côté. Au
premier étage, les deux murs de cette tour perpendiculaires à la courtine
sont creusés chacun d'une galerie, qui conduit à des latrines en-œuvre. On
accède à ces deux gaines par une troisième gaine percée dans l'épaisseur de
la courtine. Cette tour occidentale a été prolongée vers le sud par
plusieurs bâtiments détruits et récemment reconstruits. La tour sud-ouest
est la dernière tour encore totalement en élévation. Elle est composée d'une
base pleine et de trois niveaux habitables. Les étages sont reliés entre eux
par un escalier dans l'épaisseur de la muraille. Le rez-de-chaussée est
équipé d'une porte, de deux archères à simple ébrasement (actuellement
bouchées), et d'une cheminée sur corbeau décorés d'un simple congé. Le
premier étage est muni d'une cheminée en œuvre, légèrement décalée par
rapport à la première. Elle est éclairée par une fenêtre à traverse et à
coussiège. Le second étage, sous la charpente, est équipé de deux cheminées
en vis à vis. La courtine sud est occupée par le corps de logis de la fin du
XVIe siècle, à deux étage carré et toit en bâtière. La façade sur cour est
ornée avec beaucoup d'élégance. La façade sud a gardé des ouvertures
antérieures, notamment des fenêtres à coussiège. Cette façade est bordée au
sud par une terrasse, qui enveloppe l'angle sud-est. Une seconde terrasse,
en contrebas, est équipée dans l'angle sud-est d'une petite tour isolée
comportant deux latrines. L'angle sud-est du corps de logis était couronné
par une échauguette ajourée, bien visible sur les cartes postales du début
du siècle. Cette échauguette est tombée, mais le propriétaire actuel en a
retrouvé de nombreux éléments. Le château ne semble pas avoir été muni de
fossés. (1)
Éléments protégés MH : en totalité, le château y compris le pavillon d'angle
sud-ouest ainsi que le sol d'assise au titre de réserve archéologique :
inscription par arrêté du 17 juillet 2014.
château
de Montperroux 71760 Grury, propriété privée, ne se visite pas, visible de
l'extérieur.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
de Saône-et-Loire" tous les châteaux recensés à ce
jour dans ce département. |
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