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La première trace écrite date
de 1307 : "les sieurs de cette maison sont du nom et armes de Chantemerle,
lesquelles sont de mesme blason que celles de Merlo, assavoir d'or à deux
faces et neuf merlettes de gueule. Chantemerle dont ils portent le nom est
en Bourbonnois. Pierre de Chantemerle, partageant avec sa sœur, eut
Chantemerle et elle Chasteauperroux. Pierre eut avec sa femme une fille de
l'Espinasse, dont yssit Philibert de Chantemerle, qui demoura longtemps en
la tutelle et curatelle du sieur de l'Espinasse et enfin mourut seneschal du
Bourbonnois. Pendant sa minorité, La Clayetre qui n'estoit qu une maison
basse fut rebastie tout à neuf. Le sieur de l'Espinasse fait faire le donjon
muny de quatre grosses tours rondes et deux corps de logis entredeux, avec
la chaussée de l'estang. Tout lequel bastiment fut faict en un an, chose qui
se trouveroit incroyable si les comptes des fraiz et despens ne restisioient
que ce fut depuis une feste de Toussaincts jusques à l'autre prochainement
suyvant. Tel bafliment, mesmement la chaussée, despleut au sieur de la
Bazole, du nom et armes de Damas. Pour doncques saouler son despit, il
laschoit l'eau de son estang et par la ravine et impetuosité d'icelle,
ruinoit le nouveau estang de La Clayette. A quoy le sieur de l'Espinasse
remedia par ledit bastiment. Advint que Philibert de Chantemerle, devenu
majeur, demanda reddition de comte audit sieur de l Espinasse son oncle
maternel et curateur. Ce que ne se peut obtenir par amytié fut recherché en
rigueur de justice. La Cour, saisie de ceste matière, condamna le sieur de
l'Espinasse en grosses sommes de deniers payables dans un temps prefix. Fut
dit par mesme arrest qu'où il ne payeroit l'adjugé dans le terme prefix, la
seigneurie de La Clayette seroit acquise audit Philibet, ainsi le consentant
sondit curateur. Le temps expiré et le payement non faict, Philibert
s'empara de la maison et seigneurie de La Clayette suyvant l'arrest. La
belle assiette du lieu et les commoditéz prochaines furent causi qu il y
fait demourance plus ordinaire. Successivement, il s'adonna à la suytte de
la Cour et fut Chambrelan du Roy Charles septiesme. Mort lequel, il entra au
service du Duc Jean de Bourgongne en qualité de Gouverneur de Philippe son
fils, depuis duc et surnommé le Bon".
Souffrance de l’an 1354 et reprise de fief faite en l’an 1368 par Philibert
de Lespinace, seigneur de la Cleette, chevalier, conseiller du Roi, qui
reconnaît tenir en fief de Jean, fils du roi de France, duc de Berry, la
place ou lieu de son étang de la Cleette, situé près de la maison forte
dudit lieu avec toutes les appartenances de cette place en la châtellenie de
Bois. Le 3 mars 1396, dénombrement donné par Huguenin et Philibert, seigneur
de Chantemerle et de la Clayette, fils de Jean de Chantemerle et Jeanne de
Lespinasse, époux de Jeanne et Elisabeth de Monterul, du fief de Treslus à
Saint-Christophe-en-Brionnais, fief en toute justice et consistant en
plusieurs meix et tennements ; témoins : Jean Bugnois, Jeannin Androt,
écuyers. Le 31 janvier 1399, le bailli de Mâcon, Karados de Quesnes, reçoit
l’hommage au nom du roi "du grand estang dudit lieu de La Claete, situé à
costé du chasteau dudit lieu, avec une place du moulin qui se trouve là de
haute antiquité". Le 2 août 1524, "arriva le très crestien roy François, en
la maison forte de La Claete, là où il coucha la nuyt associé de plusieurs
capitaines, chevaliers et gentilzhommes, et le mercredi suivant à prins son
chemin à Pourpières, de là à Beaujeu et à Lyon'. En 1568, "le 12 septembre,
Antoine de Chantemerle étant absent, son frère Marc, passé environ la my
nuit, avec grand nombre de gens armés de bastons à feu et autres armes
défendues par nos ordonnances, est entré par force et violence audit château
de la Clayette, lequel il tient encore à présent, prins et ravis tous les
meubles et tiltres…, chassé et mise hors dudit château ladite de Bellenave,
sa mère…".
En 1570, "comme à l’occasion de l’armée de ceux de la Religion appelés
Huguenots, conduits par les seigneurs de Bricquemaud et Clermont d’Amboise,
logées et arrivés au bourg de La Claete hier jour feste Dieu 25 mai 1570
environ midi, et faict séjour jusque à ce jourdhuy lendemain 26 dudit mois
qu’ils sont départis. Ceux dudit bourg furent ledict jour d’hier dicte heure
de midi contraints à grand haste comme ignorants de la venue de la dicte
armée et pour éviter la fureur d’icelle d’abandonner leurs maisons, meubles,
et se rendre en ce chastel et maison forte de La Claete pour la seurté de
leurs personnes". En 1573, procédure civile pour Claudine de Damas, veuve de
Marc de Chantemerle, chevalier, baron de La Clayette, Vougy, seigneur de
Molles, gouverneur au pays de Charollais et maison forte de la Clayette, sa
première épouse était Cécile de Boucard. En 1596, serment de fidélité, prêté
au roi Henry IV, par Claude de Chantemerles de Moles, chevalier, seigneur et
baron de la Clayette, Vougy, Marchangy, Nay, Nagu, Montplaisantin,
lieutenant du prince de Mayenne, et par Jean de la Franchise, capitaine du
château de la Clayette. Le 31 janvier 1625, reprise de fief et dénombrement
de la baronnie de la Clayette, par Alice-Eléonore de Chantemerle de la
Clayette, veuve de Messire Jacques de Brêches, seigneur dudit lieu et du
Montot, à elle échue par droit de substitution de feu Messire Marc de
Moles-Chantemerle-la Clayette, chevalier, seigneur et baron dudit lieu,
Vougy, Nay, Nagu, Présentin, et dame Claude de Damas, ses père et mère, à
cause du décès de Messire Claude de Chantemerle, son frère. La baronnie
consiste en le château de la Clayette dont il est fait description,
plusieurs étangs, bois, dixmes et divers droits.
En 1736, arrêt du conseil d’état, érigeant en comté la baronnie de La
Clayette en faveur de Bernard de Noblet de Chenelettes : Dans cette
baronnie, il y a un grand château séparé du bourg par de grands fossés
pleins d’eau et qui consiste en quatre corps de logis, "accompagné de quinze
tours et mésnagerie ; il estoit anciennement très fort et presque
imprenable... Les habitants du bourg de la Clayette et ceux de plusieurs
paroisses voisines sont sujets aux droits de guet et de garde dudit chasteau
en temps de guerre et de péril éminent". Dessertenne écrit en 1757, "à
Curbigny une ferme apellée de la Segaude au midi, à un quart de lieuë de mon
village, laquelle ferme est voisine du château de la Clayette du diocèse de
Macon, les limittes de ma paroisse vont jusqu’à la premiere cour dudit
château de matin. La Clayte qui est un petit bourg au bas d’une petite
montagne regardant le nord, à l’occident de mon village à un petit quart de
lieuë. Nota que ce petit bourg est dépendant de mon village de Varennes, où
est la paroisse ou mère église. Il y a dans ce petit bourg un château érigé
en comté au nord accolant le couchant dudit bourg avec un étang regnant le
long dudit bourg, au nord. Il y a dans le même bourg deux églises, sçavoir,
une église ou chapelle qui sert de secours à mon église paroissiale de
Varennes, au levant du bourg ; et un monastere et église de religieux
Minimes faisant l’occident du même bourg".
Description donnée lors de la visite du 13 pluviose 1794, par Joseph Larie,
visiteur des routes du district de Marcigny : "cette maison est située dans
une espèce de petite île renfermée par des murs terrassés, le sol est plus
bas que celui du bourg de la Claitte, un étang qui a une longueur circulaire
d’environ demie lieu terminé en bise et qui joint la terasse de l’entrée de
la maison en matin par environ 120 toises de largeur. D’une cour en soir
terassée, est un fossé au-dessous qui sert d’abreuvoire et joint la route de
la Claitte à Charolles et des moulins au-dessous, d’un dégorgeoir en midy
pour l’écoulement des eaux de l’étang avec une chute assez considérable pour
y établir des roüages a eau dans le cas de besoin ; d’un autre dégorgeoir en
bize pour l’écoulement des plus grandes eaux…. D’un grand jardin terassé
joignant l’étang en midy avec une serre du coté opposé… Cette maison est de
très ancienne construction mal distribuée, elle est composée d’un arrière
corps de bâtiment de 40 pieds de longueur qui est la face principale par le
coté de la terasse qui joint l’étang coté de matin sur 25 pieds de largeur
dans euvre, ce qui forme au premier étage une sallede mêmes dimentions, et
des caves avec un passage au rés de chaussé pour l’entrée de la maison, d’un
premier étage au dessus distribué en chambres a feux et cabinets. De deux
tours quarrées saillantes de 15 pieds de chaque coté séparées de la pièce
ci-dessus par des murs de refend, celle en bise de 43 pieds de face sur la
terasse, qui formoit ci-devant le logement du maitre et celle en midy de 31
pied de face qui contenoit d’autres logements au premier étage seulement, et
non au-dessus parce qu’elle menasse ruine par le sommet. La hauteur du corps
de bâtiment du rés de chaussé au forget du comble est de 50 pieds, celle des
pavillons quarrés de 82 pieds.
Les murs tant de face que de refend ont six pied d’épaisseur, a la suite du
pavillon quarré côté de midi est une aile de bâtiment sur la cour côté de
soir, qui étoit cy devant les cuisines du maître au rés de chaussé et des
appartements de maître au premier étage, et chambres de domestique au
second, avec parterre du côté de midi, terasse sur le fossé qui fait le tour
jusqu'à la grande terasse. Article 3 : Bâtiment de la cour de la maison, a
peux de distence du bâtiment des cuisines ci dessus, est une tour circulaire
de 17 pieds de diamètre intérieurement, les murs de 7 pieds d’épaisseur dans
lequel il y a trois cannonières au rés de chaussé disposées pour attaque et
défence par les côtés de matin, midi et soir, elle est établie sur le fossé
côté de midy, sa hauteur estde 51 pieds, appellée la tour de Parrai,divisés
par étages voûtés. A la suite, et même joignant cette tour est une autre
petite tour circulaire de 7 pieds de diamètre intérieur qui contient un
escalier en viobe, pour la communication des étages de la tour de Parrai et
des greniers qui sont à la suite de cette dernière, lesquels greniers ont
une longueur de 15 toises sur 21 pieds de largeur dans euvre, ce grenier est
voûté. Il y avoit ci devant dans le mur au sommet côté de midy quantité de
cannardières qui ont été maçonnées. Le dessous de ce grenier est une écurie
des mêmes dimentions, au bout delaquelle est une petite tour circulaire à
l’angle de la face en soir et en midy dans le mur de laquelle il y a
plusieurs cannardières, ce corps de bâtiment est établi sur le fossé dont
est parlé ci dessus qui tourne par un angle droit de midi en soir. Ladite
petite tour contient deux cachots, un au rés de chaussé et l’autre par
dessous qui va jusques a fleur d’eau du fossé.Les bâtiments du côté opposé
qui renferment cette cour ont été destinés pour fournier, boulangerie et
entrepots. Ils sont terminés par le côté du corps principal de la maison par
un pavillon quarré sous lequel il y a un portail d’entrée par la route de
Charolles en passant par la cour d’un domaine de la maison, son élévation
est de 46 pieds, sa largeur quarrée de 18 pieds, divisée par plusieurs
étages et terminée au sommet par des meurtrières à l’extérieur et d’une à
chaque face sur le côté. On l’appeloit ci devant la tour de l’Horloge dont
les étages servoient de prisons, le sommet du surplus des bâtiments sur la
face en bise est garni de quantité de cannardières.
Article 4 : le portail de l’entrée de la cour du domaine par la route de
Charolles joignant le dégorgeoir en bise de la maison ci dessus, est un
corps de 18 pieds de longueur par 9 pieds de largeur, sur 24 pieds de
hauteur sous le forget du comble terminé au sommet par une chambre et des
meurtrières sur la face extérieure et une sur chaque face de côté, il y a
une cannardière dans chaque embrasure du gros de mur au rés de chaussé,
cette chambre est pratiquée par un degré en pierre par l’intérieur de la
cour du domaine. Article 5 : Autre portail semblable au ci dessus du côté
opposé, de même construction et dimentions avec meurtrières, pour sortir de
ladite cour par le côté de l’avenue de l’entrée du jardin.Article 6 : Un
pavillon quarré d’environ quinze pieds de face qui servoit de collombier ci
devant et qui tombe en ruine, sa hauteur de 24 pieds, paroit devoir être
démolis pour tirer parti des matériaux, surtout les bois que les injures du
temps pourissent.L’avis du soussigné est tel qui suit, il paroît que le
pavillon de 31 pieds… peut être démolie du haut en bas, la tour au bout de
l’écurie est dans le cas d’être démolie, la tour ditte de Parray est dans le
cas d’être démolie en entier, le pavillon quarré de l’Horloge peut être
démolie jusques a trois pieds de l’intrados de l’arc du portail, le mur du
sommet de ce bâtiment en bise est dans le cas d’être démoli, le portail de
l’entrée de la cour du domaine doit être démoli jusqu'à trois pieds de
l’intrados de l’arc, il convient d’en faire de même au portail opposé".
Selon Nadel en 1989 et Didier en 1994 le château de la Clayette, destiné à
être en parti démoli au moment de la Révolution, a été épargné car il
abritait la gendarmerie. Au XVIIIe siècle, la construction de l’Orangeraie
et des jardins à la française lui donnent un très bel aspect. Le château
sera restauré après 1840, notamment sur les directives d’un élève de
Eugène
Viollet-le-Duc.
Au centre du village, sur une île, près de la levée d'un grand étang, le
château de la Clayette est composé de plusieurs bâtiments des XIVe XVIIIe et
XIXe siècles bâtis sur une plate-forme approximativement rectangulaire, de
82 mètres d'est en ouest et 48 du nord au sud. L'ouest de la plate-forme
forme un carré de 36 mètres de côté, fermé au nord et au sud par deux
bâtiments de communs. Le bâtiment sud porte la date de 1654. Ces bâtiments
ont conservés, sur leur façade extérieure, un chemin de ronde couvert
desservant des fenêtres de tir. Les angles nord-ouest et sud-ouest des
communs sont garnis d'échauguette sur cul de lampe, percées de canonnières
cruciformes. Le bâtiment nord s'appuie à l'est sur une tour-porche ouverte
sur une avant cour au nord. Elle est percée à sa base d'une porte
charretière à arc surbaissé, précédé d'un assommoir soutenu par un arc
tiers-point. Le sommet de la tour est couronné d'une bretèche en mâchicoulis
sur console à trois ressaut. Une tourelle carrée se dresse sur cour à la
jonction de la tour-porche et du bâtiment nord. Le bâtiment sud rejoint à
l'est une puissante tour ronde, percée de fenêtres à croisillons et à
meneau, avec canonnières cruciforme dans les allèges de fenêtre. La tour est
couverte d'un toit en dôme terminé par un lanternon. Le corps de logis
occupe la moitié est du rectangle. Il se distribue autour d'une puissante
tour rectangulaire, bâtie au centre du côté oriental du rectangle. Une
première aile, au nord, se termine par un pavillon carré à deux étage. Une
deuxième aile, vers l'ouest, se termine par deux tourelles d'angle, dont
seule celle de droite est ancienne. La tour centrale, l'aile ouest et les
deux tourelles ont subit les ardeurs des restaurateurs du XIXe siècle, qui
n'ont pas lésiné sur les mâchicoulis et les lanternons… Au nord, le château
est précédé d'une avant-cour carrée, ouverte à l'est par une tour porche à
mâchicoulis, et à l'ouest par une porte classique, composée d'une porte
cochère encadrée de deux portes piétonnes. Au sud, le château est relié à la
rive de l'étang par une jetée de 50 mètres, terminée par un "châtelet"
néo-gothique à pont-levis et créneaux. (1)
Éléments protégés MH : la porte d'entrée ; la poterne entre la première cour
et les jardins ; la poterne du XVe siècle entre la première et la deuxième
cour ; les façades et les toitures des bâtiments formant deux ailes opposées
sur les douves de part et d'autre de la deuxième cour en avant du château y
compris la grosse tour ronde dite tour de Paray : classement par arrêté du
21 janvier 1946. La chapelle avec son vestibule d'entrée ainsi que leur
décoration murale : classement par arrêté du 19 mai 1950. Le château en
totalité : inscription par arrêté du 1er octobre 2002.
château de La Clayette 71800 La Clayette, tel. 03 85 28 22 07,
abrite un musée qui est installé dans les dépendances du château appartenant
à la famille de Noblet d’Anglure, château situé au cœur de la ville en
bordure d’un lac de 30 hectares, visite des extérieurs uniquement.
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